Chapitre 33: #Balancetonmort

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"Je sais que je ne suis pas assez forte. Pas assez forte pour assumer entièrement la vérité sur ce qui s'est passé. c'est pour ça que j'écris cette lettre. Si vous la lisez actuellement, c'est que je ne peux plus rester dans le silence. Mais peu importe. Ce que je vais avouer dans cette lettre, jamais je n'aurais le courage de le dire de vive voix. Mais il faut au moins que je l'écrive . Tout a commencé il y a trois mois. Mon grand frère a toujours été un très bon élève. Il était toujours très concentré sur ses études, et était promis aux meilleures universités. Son rêve est de faire Polytechnique. Cependant, ses amis étaient bien moins studieux.  Ils passaient leur temps à faire la fête et à s'alcooliser. Ils insistaient pour que mon frère viennent avec eux. Ils a refusé, refusé et refusé encore, mais il y a trois mois, il a craqué. Alors il est allé avec eux à une de leur fameuses fête. Mais il n'y avait pas que de l'alcool là-bas. Ils y avaient aussi de la drogue dure. Une fois là-bas, on l'a empêché de partir et on l'a forcé à en consommer. Malheureusement je ne sais pas comment ni à cause de qui, mais des photos ont été prises. Des photos suffisamment compromettante pour faire s'écrouler son rêve si elles venait à fuiter. Et un soir, a la fin de son cours, M.Leroy, qui était notre professeur de français,  m'a demandé de rester. Une fois que tout le monde fut parti, il m'a emmené dans son bureau, et il m'a montré les photos.Il a dit que si je ne faisait pas ce qu'il voulait, il s'assurerait qu'aucune école ne veuille jamais de mon frère, et qu'il finisse ses jours comme serveur chez Mcbonald. J'ai eu si peur de gâcher ses rêves que j'ai acceptée. C'était horrible. J'ai terriblement souffert. Et pour s'assurer que je ne pouvais rien faire, il a pris des photos de moi en même temps, en me menaçant de détruire ma vie en plus de celle de mon frère. Je n'avais plus le choix. Alors il a continué. Environ deux soirs par mois je devais le rejoindre dans son bureau. Ce ne se serait peut-être jamais arrêter si personne ne l'avait tué. M. Leroy était un monstre. Il m'a utilisée, brisée, terrifiée et humilié. Il ne mérite ni les honneurs qu'on lui accorde ni la pitié qu'on lui offre. Son meurtre a sauvé ma vie, car si tout cela avait continué, je ne sais pas combien de temps j'aurais eu la force de vivre."

Anonyme

"Si j'écris ce message, c'est parce que quelqu'un a eu le courage de sortir de l'ombre, et m'a donné à moi aussi la volonté de dévoiler la vérité. Mes notes en français était très basses, alors M.Leroy a convaincu mes parents de le laisser me donner des cours particuliers le soir. Mes notes ont commencé à s'améliorer. Mais pendant que nous étions seul dans ma chambre pour "travailler", et que mes parents étaient encore au boulot, il a commencé à me toucher. Au début, ce n'était que de légers effleurements, au pire il caressait légèrement ma cuisse. Cela me mettait mal à l'aise, mais je ne voulais pas causer de problème, alors je n'ai rien dit. Au fur et à mesure, il devenait de plus en plus intrusif, et il a même pris des photos de moi...dérangeante. Mais avant qu'il ne puisse aller trop loin, mes notes se sont suffisamment améliorées, et mes parents ont mis fins aux cours particuliers. Je pensais que c'était fini, alors je n'en ai parlé à personne. Mais je me trompais complètement.  Nous avions cours juste avant une récréation. Il m'a retenu pendant celle-ci, et m'a dit  que si je ne faisais pas tout ce qu'il voulait, il diffuserait les photos. Alors je l'ai laissée faire. Qu'est-ce que je pouvais faire ? Je n'ai pas eu le courage de l'affronter. Et de toute façon, personne ne m'aurait crue. Il est mort maintenant, et c'est sûrement mieux comme ça."

Anonyme

"J'ai besoin d'écrire ces mots. M.Leroy était un monstre, un violeur, il était ignoble. Voir tous le respect que les gens lui ont donné me donne encore envie de vomir. Oui. Il m'a utilisé. Il m'a obligé à faire tout ce qu'il voulait, sinon il aurait détruit ma vie. Mais maintenant, moi je suis toujours vivante et lui il est mort. Il mérite largement ce qui lui est arrivé. Si son tueur est également une de celle qu'il a violée, alors ce n'est pas une meurtrière, mais une héroïne. Ce qu'il m'a fait est impardonnable et impardonné. Ce que j'ai enduré, je devrais le garder en moi jusqu'au bout de ma vie, et ça, c'est peut-être pire que la mort.

Anonyme

"J'ai bien cru que je ne pourrais jamais m'en sortir. Il m'a retenu dans ses filets après avoir appris je ne sais comment que ma mère est une...prostituée. Il m'a menacé de le révéler à tout le monde, alors je n'ai pas eu le choix. J'ai vécu un enfer. Le pire, c'était de voir tous le monde qui l'adorait, qui trouvait que c'était un "bon prof". Voir sa fille rire avec les autres comme si de rien n'était. Elle était forcément au courant. Peut-être même que c'est avec elle qu'il a découvert sa monstruosité. Mais elle est là, fière d'être la fille d'un monstre. Ignorait-elle seulement ma souffrance, ou s'en délectait elle dans son esprit pervers ? J'ai une petite idée...A mon avis, il faudrait lui faire comprendre que ce qu'on a vécu ne pourra jamais être oublié. Et les mots ne peuvent suffire pour qu'elle retienne la leçon."

Anonyme

Textes affichés dans les couloirs du lycée et postés sur les réseaux sociaux, le 24  novembre





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