Chapitre 13: Fais moi confiance

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Elle me regarde d'un air triste. « Désolé, je ne peux pas te le dire. » Là je me suis énervé. Je lui avais ouvert mon cœur, je lui avais plus dit que je ne m'en étais dit à moi même, et elle refusait de m'expliquer. Quel injustice. Je voulais le lui rétorquer mais j'ai croisé son regard. Ses yeux bleus embués de larmes semblent implorer pardon, et sont tant emplis de tristesse et de honte, que je culpabilise à l'idée seul de m'être énervé contre elle. Après tout, cette journée est suffisamment horrible comme ça, il n'est pas nécessaire de jeter de l'huile sur le feu. Je soupire « Tant pis. Tu fais ce que tu veux. » Un sourire de soulagement éclaira son visage.

Nous avons repris le chemin en silence. Arrivé chez moi, je dis au revoir à cette fille, et pars directement me coucher. Je repense à cette journée. J'ai l'impression d'être moins seul. La solitude, c'est quelque chose que beaucoup redoute. L'homme est un animal sociable, disait l'autre. L'homme est un animal, c'est sûr. Sociable... Entre les hyènes n'étant amis avec les gens uniquement pour profiter de leur force, les vautours qui récupère les miettes, les petits chiens qui suivent leur maître sans volonté propre, et les tigres qui s'entourent de faible pour se rassurer de leur force... Disons que les hommes ont encore des progrès à faire sur ce point. La solitude en est presque réconfortante. Il n'y a personne pour profiter de toi. Personne pour trahir ta confiance. Personne pour te jeter comme un vieux mouchoir quand il s'est servi de toi. Quand tu es seul, il n'y pas besoin de donner ta confiance. Ni aux autres ni à toi.

« Tu cherches à me remplacer ? » Je suis dans la cour de mon collège. Mais il n'y a personne. En fait il y a bien quelqu'un, mais je ne vais pas réduire à néant tout le temps que j'ai mis pour l'oublier. « Tu m'ignore ? Je ne te pensais pas comme ça, mon petit lapin en sucre... Tu ne m'as pas oublié quand même ? Tous ces bons moments qu'on a passé ensemble... » Je lui tourne le dos. Mais mon fauteuil se retourne tout seul. Évidemment, il fallait qu'elle revienne me hanter. Elle porte un T-shirt bleu, et une jupe assorti, comme le jour de notre rencontre. Ces traits fins dessinent un visage semblant sortir tout droit d'un conte de fée. Ces beaux yeux verts me regardent tendrement. Elle passe une main délicate dans ses longs cheveux roses pâles. « Qui est cette Ambre, à qui tu as l'air de porter tellement d'attention ?
- Laisse moi. Ne brise pas tous les efforts que j'ai fais pour t'oublier.
- Répond moi alors, ne me laisse pas être jalouse.
- Nous ne sommes plus ensemble, tu n'as plus à occuper mes rêves.
- Mais je t'aime !
- C'est ce que tu essaies de me faire croire. Je sais ce que tu en penses vraiment.
- Non ! Je t'ai dit que c'était juste un malentendu !
- Bien sûr, je te crois. Pars. Si tu m'aimais vraiment, tu me laisserais en paix.
- Je sais que tu m'aimes encore ! On s'était promis l'éternité ! Tu t'en souviens ?
- Justement non. C'était il y a une éternité. » Ses yeux versaient des torrents de larmes. « Pourquoi es tu aussi froid ?! Pourquoi es tu aussi insensible ?!
- C'est moi qui suis insensible ? Peut-être. Mais moi, je sais reconnaître quand les gens ne méritent plus ma confiance. Et tu es très loin de la mériter encore.
- Tu te trompe ! Je te le prouverai !
- Crois moi Alice, c'est la seule chose que je te demande. »

Je me réveille. Pourquoi es t'elle revenue dans ma tête ? Je ne sais pas. C'est du passé maintenant. C'est simplement une trahison de plus sur la liste. Pourquoi alors est t'elle revenue ? Je ne sais pas. J'ai appris à ne pas avoir de regrets sur les choses sans importance. L'amour par exemple.

AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant