Sais d'où tu viens et tu sauras où tu vas. Je sais d'où je viens. Et je sais où je vais : droit dans le mur. La société n'a que faire de moi. Pour le monde je ne suis qu'un poids de plus à porter. Beaucoup on l'impression à juste titre de n'être qu'un chiffre, qu'une statistique. La grande majorité des gens ne deviendront jamais riches et célèbres. Ils devront se contenter de leur vie minable, à s'enfermer dans un cocon d'habitude pour ne pas regarder la vérité en face. Leur vie est un échec. Les forts réussissent, et ils deviennent des lumières éclairant les défaites des autres, insectes insignifiants. La masse survie, oubliant sa médiocrité en adulant les forts qui les méprisent. Et en dessous il y a les faibles. Ceux qui ne survivent pas. Les gens comme moi, ceux destinés à mourir. Pour moi l'avenir n'existe pas. Il n'y a qu'un présent infernal destiné à cesser brusquement.
Et en ce moment, je suis au fond d'une salle de classe. Celle à qui incombe la tâche éreintante d'apprendre les mathématiques aux imbéciles qui composent cette classe se tient devant le tableau couvert de forme géométriques et de calculs complexes. Ses petits yeux verts semblent fuir les regards des élèves. Ses cheveux sont roux coupés au carré, sa voix est faible, presque tremblotante. Elle porte un chemisier arborant des motifs fleuris et un jean simple. Ses explications sont légèrement confuses, mais elle semble essayer de transmettre ses connaissances aux mieux malgré son malaise. Mais ça, peu s'en préoccupe. Les bavardages forment un brouhaha alors que Mme Antonia réponds aux questions des quelques lycéens travailleurs sur les exercices à faire. Les miens sont déjà terminé. J'en profite pour observer ceux avec qui je devrais partager les cours durant cette année. Beaucoup bavardent, d'autres, dont cette fille, font leurs exercices en harcelant la pauvre professeur dépassée de questions. Mon voisin de table semble se fiche royalement de ses exercices, il est détendu, à tel point qu'on pourrait le croire sur une plage méditerranéenne et pas dans une salle de classe morne et grise. Deux élèves retiennent mon attention, l'un est un garçon aux yeux marron, au physique banale, ni grand ni petit, ni gros ni maigre, il porte sur le nez des lunettes aux branches bleues et au verres épais. Il a le même charisme que disons...des pantoufles. À ces côtés, une filles au cheveux châtains et aux yeux noisettes trahissant un air noble. Sa posture et son attitude semble montrer une provenance aisée.. Elle est irrévocablement magnifique, et ce serait pur mauvaise foi que de ne pas le reconnaître. Je me souviens que son nom est Héloïse. Je la contemple pendant quelques secondes, jusqu'à ce que notre professeur demande le silence. Une fois. Deux fois. Au bout de la quatrième injonction, un calme relatif se fait dans la salle. « Très bien je vous ai laissé un peu de temps, je vais faire passer quelqu'un au tableau maintenant. Djibril tu veux bien venir ? » Mon voisin de table semble se réveiller de sa sieste en bord de mer. « Hein quoi ? Non merci madame. » des rires montèrent de toute la salle. « Comment ça ? Tu n'as pas fait tes exercices ?
-Non madame.
- Je vais devoir te mettre une heure de colle Djibril tu le sais n'est ce pas ? C'est mon travail.
- Évidemment c'est toujours sur moi que ça tombe ! C'est parce que je suis noir c'est ça !?
- Quoi ?! Non ! » dit la professeur commençant à paniquer, « ça n'a rien a voir... C'est pas grave... Rassied toi Djibril. Robin fais nous l'exercice s'il te plaît.
- Oui madame. Le dénommé Robin se leva pour aller au tableau avec son charisme de pantoufle , lançant un regard meurtrier à mon voisin. Je regarde Djibril, il a repris son air détendu. Un sourire fier se dessine sur son visage.À la fin du cours, je me rend dans la cours j'évite les tigres dans les couloirs, et cette fille s'installe à côté de moi pour parler. Elle parle seul. Je l'entends vaguement s'indigner du comportement de Djibril, et plaindre Mme Antonia. Cette fois ci je ne la regarde même pas. Elle n'a donc personne d'autre à aller ennuyer ? Le reste de la journée se déroule sans accroc. Après la sortie du lycée , je vois Robin se faire agressé par deux armoires à glaces dont l'un d'eux ne semble être autre que... Djibril lui-même. Je suis trop loin pour entendre ce qu'il dise, et pour rien au monde je ne m'en appro... Bordel qu'est-ce qu'elle fout !?
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Ambre
Teen FictionLes histoires des lycéens sont souvent joyeuses et naïves. Mais pas celle de Mathieu. Après avoir traverser une expérience traumatisante, la vie lui semble hypocrite et cruel. Alors qu'il a arrêté d'essayer d'être heureux, il va rencontrer Ambre, un...