Je suis dans une salle close, sombre. Je suis en train de rêver. Je le sais car j'ai des jambes en état de marche. Une porte. Ses contours brillent d'une lumière intense. Je rentre prudemment. Une autre pièce, mais cette fois lumineuse et au mur d'un blanc pure. Au centre de la pièce, une petite fille agenouillée, me tournant le dos. Elle pleure. C'est Ambre. Je m'approche d'elle, et lui dit avec toute la douceur dont je suis capable « Pourquoi tu pleures, ma petite princesse ?
-Ta... »
Je m'approche un peu plus, toujours dos à elle. Je veux la prendre dans mes bras, lui dire combien je l'aime, lui dire tout et plus encore. Je m'apprête à la serrer contre moi quand elle se retourne violemment. Son visage est déchiré, sa peau arrachée, ses yeux vides, elle est couverte de sang «...Faute ! ».J'ouvre les yeux, la gorge serrée, les yeux humides. Certains payent des gens pour qu'on leur explique leur rêve. Ils n'ont donc à ce point aucun problème dans leur misérable existence pour se préoccuper de l'irréel ? Les rêves n'ont pas de sens. Ce ne sont pas des leçons. Ce ne sont pas des prédictions. Ce ne sont que des saloperies. Leur seul utilité est de pouvoir détourner l'attention des gens de leurs vies insipides. Je contemple l'obscurité de ma chambre. Depuis l'accident, je n'ai plus peur du noir. Aucun tueur dissimulé dans les ténèbres ne peut réussir là où un bus à échoué. Au contraire, l'obscurité est rassurante. Personne ne me voit, personne ne peut faire la différence entre moi et n'importe qui d'autre dans les plus profondes ténèbres.
Le soleil finit par se lever, inexorablement.La lumière envahit la ville, terrassant la bienveillante obscurité pour régner sur le monde, et imposé sa loi. Sa loi du jugement. Et sa justice irrévocable, les coupables souffrent, et les autres aussi. Une fois parti de la maison, je fais tout mon possible pour ne pas penser à la veille. Me voilà devant les grilles ouvertes de la jungle. Je reste devant elles, n'osant les franchir, ne pouvant repartir, je suis bloqué, achevant de convaincre les regards inquisiteurs posés sur moi de ma folie. Je ne suis pas fou. C'est bien là la seule prétention que j'ai encore. Un surveillant me fait signe de me dépêcher. Je n'y arrive pas. Aussi idiot que cela puisse paraître, je suis incapable d'avancer. Je ne suis pas capable de rentrer une nouvelle fois dans cet endroit où tout pour moi n'est que douleur, peur et solitude. « Qu'est-ce qu'il y a ? Ton fauteuil est cassé ? T'inquiète pas je vais t'aider ! » Évidemment... Ce serait trop facile sans elle. Avec sa bonne humeur prétentieuse, et sa stupidité légendaire. Je ne lui réponds pas. Je ne me retourne même pas. Elle me pousse jusque dans la cour.
En attendant la sonnerie, elle commence à me parler. Je ne l'écoute pas. C'est suffisamment difficile sans devoir en plus l'écouter raconter des banalités. Elle s'en fiche, elle parle,elle parle comme si elle n'avait jamais parlé. Mon regard se dirige sur elle. Je ne l'ai observé que furtivement auparavant, mais sa ressemblance avec Ambre est vraiment frappante. Elle a des yeux bleus profonds et des cheveux blond claire. Mais maintenant que je la regarde vraiment, je me rend compte de leurs différences. La peau de cette fille est bien plus pâle que celle d'Ambre, son nez est un peu plus court, et de petits grains de beautés décorent subtilement son visage. Celui-ci semblait illuminé par son sourire. Dans ces yeux brille une lueur de volonté. Elle dégage une aura de combativité et de confiance, renforcée par ces gesticulations amples qu'elle utilise pour souligner ses propos. Ses mains qui auraient pu sembler délicates au premier abord ont plutôt l'air d'être régulièrement utilisés, sans doute pour du bricolage, ou une autre activité manuelle semblable. Quand elle vit que je regardais ses bras, elle parut gênée pendant un instant et les dissimula dans ses manches au plus qu'elle le pouvais. Comme pour mettre fin à mon calvaire, la sonnerie retentit enfin, et elle partie rejoindre le flot d'élèves se rendant dans les salles de classes, et alors que je me dirigeai vers l'ascenseur, je me suis demandé pourquoi je ne luis avais pas simplement demandé de partir
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Ambre
Teen FictionLes histoires des lycéens sont souvent joyeuses et naïves. Mais pas celle de Mathieu. Après avoir traverser une expérience traumatisante, la vie lui semble hypocrite et cruel. Alors qu'il a arrêté d'essayer d'être heureux, il va rencontrer Ambre, un...