Chapitre 9 partie I: Un deal avec un ange

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Voilà désormais trois semaines que j'ai commencé le lycée. La routine a commencé à s'installer, les cours, les coups dans la mâchoire, et les moments où cette fille me parle. Je ne sais pas ce qu'elle veut de moi, je n'ai que de la douleur et des larmes à offrir. Une part de moi me dit de lui faire confiance, qu'elle est différente. Mais je sais que cette part de moi est là même qui m'a dit que mes parents m'aimaient, là même qui m'a dit que le bonheur était possible. Je ne crois plus cette petite voix au fond de moi. Aujourd'hui  Ambre n'est pas venu me parler dans la cour. Tant mieux je n'aurais pas à subir sa candeur horripilante, sa gaieté nasillarde, son sourire angélique et ses yeux enjôleurs.... C'est quand même bizarre, ça fait trois semaines qu'elle vient tout les jours. Peut-être qu'elle en a eu marre de parler dans le vent, et qu'elle est partie se trouver des amis......Je devrais peut-être la chercher, juste pour être sûr ? Non, pas la peine de lui donner raison. . . . Juste pour être sûr ? Bon allez, juste voir où elle est et la laisser là bas. Je me met donc en quête de cette fille que je ne pouvais pas voir en peinture il y a une heure. Je suis désespérant.

Alors voyons...Si j'étais une petite peste arrogante où est-ce que je me cacherais... Je ne peux quasiment rien voir de la cours. La foule si dense, formant une forêt humaine de corps et de bruits, est la preuve pure que seul les plus grand peuvent voir plus loin que le bout de leur nez. Tandis que les petits rampants à leurs pieds ne voient qu'un mur: les autres. Bon on n'a qu'à dire qu'elle n'est pas par là, donc allons par...veux tu bien avancer fauteuil démoniaque ? Ne me dis pas que... « Alors tocard ta petite copine t'as abandonné ?
- Ce n'est pas ma copine. » Évidemment. Le mur vivant empêche tout surveillant de s'apercevoir de la situation. Je crains de devoir dire au revoir à ma dignité. Encore. Il faut que je gagne du temps. « Pff. Tu veux perdre ce qui reste d'oreille ? » Quelque rire discret fusent, mais cessent rapidement quand le tigre jette un regard assassin dans la foule. «  Tu ne manque pas de cran à ce que je vois... Maintenant que cette petite pute n'est plus là pour te protéger qu'est ce que tu vas faire ? Appeler à l'aide ?
- Exactement.
- Que...
- AU SECOURS ! ON M'AGRESSE !
- Fils de... On se casse les gars ! » Un surveillant finit par arriver, et me demande si je vais bien. Je lui répond que oui, mais que mes agresseurs se sont enfuis. Il demande si j'ai reconnu les élèves qui ont fais ça. Je prétend que non. Tous autour assurent de ne pas avoir vu qui était la brute. Ils ont tous peurs. Personne ne veux s'attirer les foudres du monstre à l'oreille déchirée. « Si. Moi. » Une voix cristalline sors de la foule. Un grand sourire sur le visage, des cheveux blonds clairs, une peau pâle, une ange sors de la foule, et d'un air naïf, laisse tomber comme une grenade à mes pieds « C'était Victor, je l'ai vu. »

Nous sommes ensuite revenus à notre coin habituel. Pendant un temps, le silence se fait roi dans ce petit royaume de quatre mètre carré au milieu de l'enfer sonore de la cour. À mon grand étonnement, je brise ce silence. J'ai besoin de réponse. « Pourquoi ? » Elle me regarde avec de grands yeux. La seule fois où je lui avais parlé jusqu'ici c'était pour l'insulter. « Pourquoi quoi ? » J'explose : « Pourquoi tu m'as aidé le soir de la rentrée !? Pourquoi tu es venu me parler alors que je ne t'ai rien demandé !? Pourquoi est-ce que tu as dénoncé Victor !? Qu'est-ce que tu me veux à la fin merde ! » Son sourire disparaît une seconde alors qu'elle semble réfléchir. Après une poignée de seconde elle le reprend et me répond « Je ne sais pas. Tu avais l'air si triste lors de la rentrée, que je me suis dit que tu avais besoin de moi. Et puis, ça me faisait du bien de te parler, même si tu n'écoutais pas toujours. Ensuite je ne pouvais pas laisser cette grosse brute s'en tirer s'en problème, ce n'est vraiment pas gentil de sa part de t'embêter. Ce que je veux de toi ? Hmm... C'est comme une sorte de gage c'est ça ? Ok alors je veux que... tu sourisses !
-... » Une vague grimace se dessine sur mon visage. « C'est un début ! Tu sais quoi, maintenant que tu parles on va pouvoir vraiment être amis ! On discute tous les deux et moi je casse les genoux de ceux qui t'embête, deal ?
-...Ce n'est pas de l'amitié, c'est une sorte de... contrat ?
- Deal ? » Elle me tend sa main. J'hésite. Pourquoi j'hésite ? Je n'ai pas besoin d'elle, je peux me débrouiller seul. Et comme ça je ne pourrai pas être triste lorsqu'elle me laissera tomber. Alors pourquoi j'hésite ? Je la regarde dans les yeux, et je lui répond d'une voix faible « Non, je peux me débrouiller seul. » Son air heureux disparaît instantanément. Elle recule d'un pas et baisse les yeux. « D'accord, désolé de t'avoir ennuyé. » Je la regarde partir doucement et disparaître dans la foule. C'est ce que j'ai toujours voulu. Même si mon imbécile de cœur ne veut pas l'admettre. Je sais que c'était la meilleure chose à faire.

Les derniers cours passent, une note nous est donner en français. Un  20/20. C'est beaucoup trop facile. C'est bien la seule chose qui le soit.

AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant