Chapitre 22 : Une pièce a toujours deux faces

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« Tu ne comprends donc rien à rien Alice. Tu ne sera jamais pardonnée. Je me fiche de ce que tu peux me dire. Je me fiche de ce que tu peux penser. Lâche moi. Tu n'a jamais été là pour qui que ce soit à part pour toi. C'est trop tard maintenant. Pars. Ne reviens pas me voir. Je te déteste. » C'est ce qu'il m'a dit. Me planter directement un couteau dans le ventre aurait été plus doux. J'ai essayé pourtant. J'ai essayé de mériter à nouveau ne serait-ce qu'un regard. J'ai sûrement été idiote. Croire qu'il pourrait me pardonner. Espérer qu'il puisse à nouveau m'aimer. Je pars. Je m'éloigne de lui. Je le regarde une dernière fois, avant de partir.

Pourquoi je n'arrive pas à lui expliquer que ce n'était qu'un malentendu ? C'est pour lui que j'ai fait tout ça. Mais finalement est-ce que ça valait le coup ? Une simple erreur, et je l'ai perdu. Et je crains que ce ne soit à jamais...Non ! Je ne dois pas abandonner ! Même si il me déteste vraiment maintenant, je réussirai à le convaincre ! Mais... En ce moment j'ai besoin d'aide. J'ai besoin de réconfort. Contrairement à beaucoup, je n'ai aucune honte à admettre avoir besoin des autres de temps à autre. Je sors mon téléphone et démarre Instabook.

Contrairement à la grande majorité des enfants, ce sont mes parents, et surtout mon père, qui m'ont conseillé les réseaux sociaux à mon entrée en cinquième, car j'avais eu du mal avec les relations sociales. Les réseaux sociaux, c'est un monde merveilleux où il suffit d'être beau, ou d'être déjà célèbre, pour le devenir encore plus. Ça a été une vrai révolution pour moi. J'ai commencé à poster quelques photos de moi, et j'ai eu quelques likes. Alors j'en ai posté d'autres et encore d'autres. C'est une sensation incroyable de sentir autant de gens qui t'aiment, même par l'intermédiaire d'un écran. Les gentils commentaires sous mes selfies illuminent mes journées. D'ailleurs qu'est-ce que les gens pensent de la photo que j'ai postée ce matin ? C'est une photo de moi, recoiffant mes cheveux d'une main, et je fais un clin d'œil à la caméra. Je m'empresse d'aller lire les commentaires. Lili4352: Tu illumine toujours ma journée Alice :) ; Loulou946: c'est quoi ta morning routine ? Je veux trop savoir quel maquillage tu utilises !; Nino4: trop belle ! :D. Je passe encore un certains temps à arpenter le réseau, avant de pousser un soupir.

Je referme l'application. Ça me réconforte moins que d'habitude. Mais j'ai une autre astuce pour me sentir mieux ! Il reste encore une heure avant que les cours ne reprennent. Ce qui signifie qu'il doit encore être dans son bureau. J'entre précipitamment dans le bâtiment, et essaie de me souvenir des instructions qu'il m'a donné pour trouver son bureau. Il en a un contrairement à la plupart des autres professeurs, ceci dû à son poste de responsable du niveau seconde. Il a toujours été là pour moi, et encore plus après ce qui s'est passé en sixième. Il s'en est toujours voulu de ne pas avoir compris plutôt ce qui arrivait. C'est le meilleur père dont je puisse rêver. Il y a de nombreux point commun entre être un professeur et être un père, les mêmes qualités sont demandé: patience, pédagogie, présence, humour, psychologie et confiance. C'est pour ça que c'est aussi un excellent professeur. Et ça aide dans beaucoup de situation d'avoir son père comme professeur. Surtout quand il est gentil comme le mien. Je ne l'ai jamais vu autrement que comme ce père/professeur bienveillant, capable de tout pour aider ses enfants/élèves. Il est de ceux qui font pleins de dons à des œuvres caritatives, juste pour le plaisir d'aider. Mon père est comme ça, toujours prêt à aider les autres. Ah, j'ai enfin trouvé son bureau. Je frappe. Pas de réponse. La porte n'est pas verrouillée...Je rentre, il ne m'en voudra pa..aa..aa...AAAAAAAAH!!

AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant