Chapitre flashback 6 partie 2: La vengeance est un plat qui se mérite

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« Qu'est-ce que tu crois ? Qu'un tocard comme toi peux valoir quelque chose ? Tu n'es rien de plus qu'un tocard. Un tocard. Et bientôt, un tocard massacré. » Ce sont les mots que Mathieu m'a chuchoté avant notre combat.
La vengeance. Depuis que Mathieu m'a humilié, je ne pense qu'à ça. Il ne s'en sortira pas comme ça. Je ne le laisserai pas faire. Je ne peux pas le battre par la force parce que... je ne sais pas me battre. Vous allez me dire « Mais comment ! T'es super grand et baraqué, pourquoi tu ne sais pas te battre ! ». Bah justement, je suis grand et baraqué, donc je n'ai jamais eu à me battre, et ce jusqu'à ce jour, il y a maintenant une semaine. Il faut que je trouve un plan. Un plan maléfique. Qui me permettra de vaincre Mathieu et de sauver Alice. Cet enfoiré à une mauvaise influence sur elle. Elle ne s'en rend pas encore compte, mais je vais l'aider, en la séparant de lui. J'ai un nouvel ami qui m'a dit qu'il avait un plan, et il va me l'expliquer durant la récréation.
« Alors, c'est quoi ton plan ?
- Je t'explique ce qui va se passer... »

C'est un génie ! En fait c'est même peut-être un peu trop...Non, c'est tout ce qu'il mérite. Le plan commence demain. Et Fabien et Moi en seront les acteurs. Quelqu'un a dit un jour « Aimer, c'est perdre un à un tous ses principes. » Et j'ai bien peur qu'il ait raison. Pour cette mission, mes principes ne feront que m'alourdir. La vengeance vaut bien ce sacrifice.

Phase une : Fabien va faire diversion et emmener Alice plus loin afin de la distraire le plus longtemps possible. Dès que je les vois s'éloigner, je m'approche de son sac, et, pardonnez moi Seigneur, je le fouille. Je cherche pendant quelques secondes et trouve un petit cahier rouge. C'est ce que je cherche. Phase deux: partir en courant. Phase trois: rejoindre mon nouvel ami pour trouver un point crucial. « Tu l'as ?
- Oui ! On commence par chercher au début du journal ?
- Non, commence par la date d'aujourd'hui, plus c'est récent, mieux c'est. » Je commence la lecture du journal intime d'Alice. Je suis excité comme une puce, je n'arrive pas à rester en place. Il me regarde bafouiller à chaque mot et dit « Ok je vais lire, ce sera plus simple.
- D'accord désolé.
- Nanana bonheur, nanana je suis belle nanana...Oh ? Voilà qui commence à être intéressant... » Il arrache une page du journal. « Quoi ?! mais qu'est-ce que tu fais ?! Pourquoi tu déchires tout ?!
- Laisse moi faire. J'ai trouvé ce qu'il nous faut. Il suffit juste de donner un petit coup de ciseau ici...parfait. » Il prend son téléphone et prend une photo de la page découpée qu'il a dans la main. Il me la tend ensuite et me dit « Tiens, lit. » Je prend la feuille et m'exécute. Il est écrit :
Je les domines tous, toutes ces pétasses qui me méprisaient et qui aujourd'hui rampe à mes pieds. Mais est-ce que c'est ça le bonheur ? Je ne le dirai à personne, mais je ne suis pas vraiment amoureuse de Mathieu. Il est arrogant, bagarreur, puéril. Mais c'est le garçon le plus populaire, je le considère donc comme un marche-pied, il sert à augmenter mon prestige.
Je souris. C'est effectivement parfait. On dirait presque qu'il a été écrit juste pour qu'on le découvre...Je fronce les sourcils « Tu ne l'as pas sorti de son contexte n'est-ce pas ?
- Moi ? Mais non ne t'inquiète pas. C'est le pur fondement de sa pensée.
- Parfait. Merci Julien. Tu es vraiment un frère. » Un sourire se dessine sur ses lèvres. « Mais de rien Viktor, ça me fait tellement plaisir d'aider un ami. »

C'est parti pour la phase finale. J'ai envoyé un message à Alice, avec la photo prise par Julien et en lui donnant rendez-vous dans le parc, à l'endroit même où son tocard de « petit copain » m'a humilié. Le message pour ce dernier est prêt. Plus qu'à attendre ce soir.

La fraîcheur du mois de novembre me caresse doucement tandis que la nuit est déjà en train de s'abattre sur la ville. Sous un lampadaire, j'attends tranquillement qu'elle arrive. Elle finit par apparaître sur le chemin. Dans une colère écrasante, elle s'approche de moi* « Espèce de fils de p*te d'enc**er de m*rde comment tu oses faire ça ! Je vais fracasser tes os un par un et les donner à bouffer au premier clodo que je trouve !
-Je pensais que tu serais plus gentille, sachant que je serais certainement plus enclin à l'être aussi. .
- Mais qu'est-ce que tu veux bordel !?
- Passons un contrat, tu veux ? Tu me rend un petit service, et toutes les photos seront effacées.
- Alors je vais rectifier ça tout de suite: ce n'est pas moi qui passe un contrat avec toi mais l'inverse, c'est toi qui efface tout et je te laisse repartir sans te rendre handicapé à vie !
- C'est dommage, si je ne reviens pas en un seul morceau, j'ai un ami qui se fera un plaisir d'envoyer malencontreusement une photo sur Instabook.
-...Qu'est-ce que tu veux ?
- Je suis juste un humble poète, je me contente de peu, mais disons qu'un baiser d'amour me suffira amplement.
- Tu veux mourir ?
- Non, ça va, je devrais survivre si tu m'embrasses, je ne suis quand même pas fragile à ce point.
- C'est hors de question.
- Dommage. Bon bah mon ami devrait avoir de nouveaux abonnés... » Elle me regarde avec une haine féroce dans les yeux. Puis elle soupire et baisse les yeux. « D'accord. Après tu supprimes les photos ?
- Bien sûr, je suis un homme de parole. Et je tiens à ce que se soit un baiser passionné.
- Ta gueule. Et je te promets conn**d que je ferais de ta vie un enfer. » Elle s'approche de moi, je me baisse un petit peu, pour être à sa hauteur et j'approche mes lèvre. Comme pour en finir rapidement, elle colle sa bouche contre la mienne, et, comme disent les gens populaires, elle me « roule une pelle ». Je crois que j'ai une vision du paradis. Qu'est-ce qui pourrait ternir ce moment ? Mon premier baiser. Et avec Alice. « A..A..A..Alice ? » Une voix familière bégaie faiblement. Timing parfait. Nos lèvres se décollent et l'expression d'Alice passe de la résignation à la panique, alors qu'elle aperçoit Mathieu sur le chemin, les yeux grands comme des soucoupes. Il lâche le bouquet de rose qu'il avait dans la main tandis qu'elle crie «Ce n'est pas ce que tu crois ! » À son...ex je suppose ? Qui est en train de courir aussi vite que le peuvent ses jambes dans la direction opposée. Julien avait parfaitement tout prévu, son texte est très très bien fait. « Ne t'inquiète pas, toutes les photos sont bien supprimé, lui c'est l'original qu'il a lu. »




*l'auteur tient à s'excuser du langage fleuri d'Alice, je sais qu'on n'avait dit pas les mamans, mais à sa place il est également probable que vous soyez vous aussi légèrement ronchon. Et puis c'est quand même rigolo. Et puis je fais ce que je veux. Hehe, j'adore écrire en italique. Sinon vous jouez à Apex ?

AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant