Chapitre 25: Question sans réponses

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Pardon ? Quoi ? Excusez moi ? Comment ? Vraiment ? Pourquoi ? C'est une blague ? Sérieusement ? C'est possible ? Qui ? Mais...? Ça n'a pas de sens ? Qu'est-ce qui va se passer ? Comment je suis sensé réagir ? Il est vraiment mort ? Il a été assassiné ? Par qui ? C'est un lycéen ? La police a déjà trouvée le coupable ? Ils s'appellent vraiment Rémoulade ? J'entends les cris choqués de certaines filles de la classe. L'inspecteur prend la parole « Ne paniquez pas, nous avons la situation sous contrôle. Nous aurons simplement quelques questions à vous poser. Vous rentrerez ensuite chez vous, nous comprenons que vous ne soyez pas en état de continuer à travailler pour le moment. Quand Moulade appellera votre nom, veuillez sortir et me rejoindre dans le bureau du CPE.
- Mais monsieur ! Vous nous annoncez ça comme ça, et vous voulez nous interroger tous de suite !? Nous sommes tous choqués par ce que vous venez de dire ! Notre professeur a été tué ! Il est mort ! Nous ne sommes pas prêt à subir... » L'inspecteur la fusille du regard, faisant se taire et se rasseoir notre déléguée. « Ton nom jeune fille ?» demanda t'il sèchement. « Prune monsieur. » Il jeta un rapide coup d'œil à sa fiche et lui répondit fermement « Très bien Prune, tu passeras en première. »

Ils nous ont laissé sortir dans la cour en attendant d'être appelés. Ambre à l'air encore plus chamboulée que moi. Nous restons en silence quelques instants. Elle rompt le silence « Comment c'est possible ? Qui a bien pu faire ça ?
- Je n'en sais rien. Ça me semble tellement impossible. Je n'arrive pas à y croire.
- Moi non plus. Ils vont poser quoi comme question ?
- Des trucs divers et variés je suppose. Si il semblait bizarre ces derniers temps, si on a remarqué quelque chose de particulier, si on sait qui aurait pu faire ça, ou se qu'il a mangé à midi.
- En quoi ce qu'il a mangé à midi va les aider ?
- C'était une blague, Ambre.
- Comment tu peux encore faire des blagues !?
- C'est une sorte de couverture pour éviter d'avoir froid.
- Hein ?
- C'est une métaphore. » On continue de cette manière encore quelques minutes. C'est agréable. Ne se focaliser que sur ça. Essayer de fuir les problèmes. Au bout d'un moment, son nom est appelé. Elle me sourit et part en direction du bureau du CPE. Je me retrouve à nouveau seul. Ça ne devrait pas être long, si ?

Deux minutes... Elle ne devrait plus tarder.
Cinq minutes... D'une seconde à l'autre...
Huit minutes... Dans trois...deux...un...
Dix minutes... Ils font un jeux de société ou bien ?
Quinze minutes...Mais ils ont combien de questions ?

Un quart d'heure déjà ! Qu'est-ce qui leur prend autant de temps ?! Ce n'est pas comme si Ambre avait beaucoup de chose à dire sur monsieur parfait ! À l'extrémité de mon champ de vision, j'aperçois une silhouette. Je tourne la tête et vois Pantoufle, enfin Robin, qui me regarde. « Qu'est-ce que tu veux ? » Je lui parle sèchement. Je n'ai rien à lui dire. «Ah, je voulais te demander si tu as vu Héloïse, on l'a appelé il y a dix minutes, et elle ne reviens toujours pas. Ambre est parti aussi donc je me suis dit que tu savais peut-être quelque chose.
- Je ne sais rien, donc barre toi. » Nous ne sommes pas la seule classe dans la cour. Il y a surtout des secondes, mais également quelques premières et des terminales. Je ne comprends pas leur méthode. Ils ont l'air d'avoir pris des classes aléatoirement, et ils appellent uniquement des filles. Ça ne fait aucun sens... « Pourquoi tu ne t'es pas encore tiré ?
- Pourquoi je devrais t'obéir ?
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Non mais tu te prend pour qui ! Tu fais le fou juste parce que t'es ami avec Ambre ! En quoi ça t'autorise à être méprisant, et hautain ! Tu tiens tellement à ton petit statut d'intouchable, que quand mon pote Julien a voulu l'approcher, tu l'as menacé !
- Hein ? Mais c'est n'imp...
- C'est n'importe quoi ? Tu comptes dire quoi comme connerie encore !? Tu penses que rien ne peut t'arriver c'est ça ? Après tout tu es handicapé, donc tu peux tout te permettre c'est ça ? Tu penses peut-être que tu es meilleur que tout le monde ?
-...
- C'est ça, tais toi. Fais ton pauvre garçon malheureux. Le malheur...Je suis sûr que tu ne l'as jamais vraiment connu. Tu n'es après tout qu'un simple salaud manipulateur, qui profite de la stupidité de l'autre imbécile pour te protéger. » Je sens ma colère monter rapidement. Je dois la contenir. De toute façon ce n'est pas comme si je pouvais faire quoi que ce soit avec. Une grosse voix, malheureusement familière, se fait entendre. « On cherche à voler ma proie personnel, sac à merde ? » L'expression calme de Pant...Robin se change instantanément en une profonde terreur. « Sérieusement tocard, t'es tombé suffisamment bas pour te faire emmerder par ce genre de nul ? J'en suis presque déçu. Je te laisse tout seul quelque temps, et voilà ce qui arrive. C'est honteux ! Honteux ! » Robin regarde le colosse qui s'approche, et pars en courant vers un endroit plus surveillé. Viktor...Ça faisait...trop peu de temps. Il s'accroupit pour être à ma hauteur. Et commence à me parler.

Non...Dis moi que ce n'est pas vrai... Je lui met une grande gifle sur la joue droite, qui s'abat dans un grand claquement. « Toi...bientôt trois ans... » Je lui met une autre claque, plus forte que la précédente.  « Tu as tout foutu en l'air...À quoi tu pensais bordel !? » Ce n'est plus la brute que j'ai devant moi. C'est un gamin désolé, qui se rend compte qu'il a fait des conneries trop grosses pour lui. Et je ne suis plus un fou dans son fauteuil qui se cache derrière les autres. C'est une histoire de collégien qui reprend là où elle s'était arrêté. Et les rôles redeviennent aussi ceux qu'ils étaient avant.
« Ce n'est pas moi qui y ai pensé.
- J'en ai rien à foutre ! C'est de ta faute !
- Je sais.
- Je vais te tuer. Et après je te relèverai d'entre les morts pour te tuer à nouveau.
- Je t'en prie fais donc. Être un connard violent, ce n'est pas un rôle pour moi finalement. » Il dit ça après trois ans de harcèlement ? Après avoir transformé des vies en enfer ? Qu'est-ce qu'il s'est passé bordel ? Il relève la tête « Laisse lui une deuxième chance. Ce n'était pas de sa faute.
- Tu sais que cette deuxième chance ne s'applique pas pour toi ?
- Moi ? J'ai fais une connerie...qui devrait me permettre de payer pour toutes les autres.

AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant