Chapitre 16: Retrouvaille

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Ce n'est pas possible. Statistiquement, c'est tout simplement effarant. Qu'est ce qu'elle fout ici ! Elle se tient devant la classe, et prend la parole « Bonjour à tous, je m'appelle Alice, j'ai été transféré dans ce lycée car j'ai eu des problèmes dans le précédent. J'espère que tout se passera mieux ici... » Elle me regarde dans les yeux « ... mais je suis sûr que oui.
- Très bien Alice, va t'asseoir au fond, il reste une place. » Les regards sont rivés sur elle alors qu'elle se dirige vers sa place. Un garçon de notre classe lance à l'envolée « Ouah elle est trop bonne ! » Le professeur le rappel à l'ordre en le fusillant de son regard bicolore. Mais son commentaire semble faire l'unanimité au sein de la gente masculine de notre classe. Tandis qu'Ambre se demande comment ils peuvent avoir deviner qu'elle était bonne en math, en français ou en n'importe quel autres matières, je m'attelle à la tâche ardue d'éviter à tous prix le regard de notre nouvelle camarade, à l'inverse d'ailleurs de Djibril qui cherche vainement à le croiser.

Il n'était évidemment pas satisfaisant pour l'intraitable destin de me voir sympathiser avec la punition qu'il m'avait infligée, et voyant son fourbe stratagème échoué, le cruel instigateur a donc décidé de m'imposer une nouvelle source de souffrance. Il aura cherché dans mon tourment, et fais remonter à moi mes souvenirs que j'avais réussi à force d'effort, à enfouir. La fuite n'est désormais plus une option suffisante. Des gouttes de sueur se montrent sur mon front. Ma table étant collée au mur, je détourne la tête pour regarder à la fenêtre, dans la direction opposée. Quand je regarde à nouveau devant moi, un Mathieu en survêtement est assis sur mon bureau. Il balance ses jambes dans le vide devant lui, et me regarde. Sur son visage semble gravé un sourire fier et dans ses yeux brûle intensément une flamme de plaisir sadique.  « Oh elle est ici ! Tu devrais aller la voir !
- Je travail laisse moi tranquille.
- Laisse moi réfléchir...Non.
- Je n'irais pas la voir. Elle non plus ne viendra pas, car elle a forcément arrêté de m'en vouloir depuis le temps.
- Tu es bien naïf, mon pauvre. Tu as vu comme elle te regarde ? On dirait qu'elle a envie de te manger tout cru. Ah oui, forcément tu n'as pas pu le voir, tu es trop lâche pour ne serait-ce que la regarder.
- Tu me dégoûte.
- Oh...Tu m''en vois ravi ! Sinon tu as remarqué comme ton voisin regarde Alice ? Il est complètement croc'love ! C'est répugnant... Mais je suppose que tu va lui faire subir la même chose qu'au dernier à avoir essayé de l'approcher, n'est-ce pas ? Oups, j'avais oublié un petit détail... Il faudra chercher sur internet : comment mettre des coups de genoux dans la bouche, sans genoux.
- Il fait ce qu'il veut, il finira par se rendre compte par lui-même de son erreur.
- Ou alors peut-être que c'est toi, qui va te rendre compte de ton erreur. Après tout, qu'est-ce qu'elle t'a bien fait de mal pour que tu lui en veuilles à ce point ?
- Tu le sais très bien.
- Oui, mais je suis tel le petit enfant, qui veut qu'on lui raconte tous les soirs la même histoire... Comme ta sœur par exemple !
- Dans ce cas tu es puni, pas d'histoire aujourd'hui. Maintenant dégage et laisse moi bosser.
Je reviens, tu ne m'oublies pas entre deux hein ? » Il descends de mon bureau, et marche jusqu'à la sortie. Je réalise que toute la classes à les yeux tournés vers moi. Merde, est-ce que je viens vraiment de parler tout seul à voix haute pendant le cours ?

AmbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant