2. Confrontation

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Le général Zackley tapa trois coups distincts avec son marteau en bois pour ramener l'ordre dans l'assistance. Eren se tenait au milieu du tribunal, attaché à un poteau et lançait des œillades affolées autour de lui. J'étais debout aux côtés des brigades spéciales et regardais la scène en serrant les dents. Mes supérieurs exigeaient une étude approfondie du corps de mon ami et de le tuer ensuite, tandis que le bataillon d'exploration souhaitait exploiter son pouvoir de titan pour reconquérir le mur Maria. Zackley semblait intéressé par les deux propositions mais il était impossible de percevoir ce qu'il en pensait réellement.

La voix puissante d'Eren me sortit de mes pensées. Malmené depuis son emprisonnement, il s'en prenait aux puissants du mur Sina et aux paysans qui ne connaissaient rien de la menace des titans. Sa colère résonnait dans la salle, faisant presque trembler les murs.

« Tais-toi, imbécile, tu vas tout faire foirer » pensai-je en jetant un œil à Mikasa et Armin. Les deux amis étaient crispés et semblaient penser la même chose que moi.

Soudain, la voix d'Eren resta en suspens et le silence revint brutalement. Je levai les yeux et aperçus le Caporal-chef Livai, le poing levé. Il frappa de nouveau Eren, projetant sa tête sur le côté. Puis il le rua de coups de pied. Cette scène était d'une violence inouïe et je dus me cramponner à la barrière en bois devant moi pour ne pas me jeter sur lui. J'aperçus Armin retenir Mikasa qui fulminait et semblait elle aussi prête à en découdre. Il n'y avait plus que ce silence, ponctué des coups sourds de Livai et des râles douloureux d'Eren. Enfin, l'homme s'arrêta et s'accroupit à hauteur du jeune homme.

- Faites attention, Caporal, il pourrait se transformer ! lança mon supérieur l'air terrifié.

- Mais non, répondit Livai d'un air insolent. Il ne va rien faire, de toute façon je suis bien plus fort que lui.

Eren était penché en avant et quelques gouttes de sang glissaient de son nez jusqu'au sol en pierre polie. Livai se redressa et annonça d'une voix forte qu'il se portait garant d'Eren au sein du Bataillon.

- Ce qui sera dur, c'est de ne pas le tuer, ajouta-t-il dédaigneusement.

Tu perds rien pour attendre, enfoiré.

Le général Zackley donna son accord d'une voix autoritaire et fixa quelques conditions. Enfin, la séance fut levée. Eren quant à lui fut escorté par le bataillon d'exploration qui était désormais responsable de lui. Je quittai le tribunal à la hâte. Il fallait que je voie Eren, j'avais promis que je serai là pour lui. Et j'avais aussi très envie de signifier au Caporal ce que j'avais pensé de son passage à tabac.

Je rejoignis rapidement les quartiers du bataillon et longeai un long couloir au bout duquel se trouvait une porte gardée par deux hommes du major Erwin. Ils me barrèrent la route avec un air suspicieux.

- Où tu vas comme ça ? demanda le plus grand des deux.

- Je dois voir Eren Jäger, répondis-je fermement.

- Il ne vous appartient plus maintenant, il est sous la responsabilité du bataillon.

- Ça m'est égal, je veux le voir, alors poussez-vous.

- Ces brigades spéciales, ils se prennent vraiment pour les rois du monde et pensent que tout leur est dû, railla l'autre homme en faisant un pas menaçant vers moi.

Je n'étais pas d'humeur à tergiverser, et même si j'aurais préféré éviter de me battre, je n'avais pas de temps à perdre. Je reculai une jambe et montai mes poings devant mon visage, prête à en découdre.

- T'aurais pas dû nous chercher, dit l'homme.

Il lança son poing vers moi mais je l'esquivai d'un pas sur ma gauche puis lui heurtai la mâchoire d'un puissant uppercut. Il fut déséquilibré et tomba en arrière. L'autre homme, le plus grand, fondit sur moi et m'immobilisa les deux bras. En réponse, je balançai ma tête en avant et frappait son nez avec le haut de mon front. Le soldat hurla de douleur et me lâcha. Je décidai de l'achever avec un coup de genou dans ses parties, et il tomba au sol en serrant son entrejambe. Sans perdre plus de temps, j'ouvris la fameuse porte à la volée et entrai d'un pas déterminé. Eren était assis et Erwin se tenait debout en face de lui. Livai était installé aux côtés d'Eren dans une position décontractée, et cet air toujours aussi arrogant sur le visage. Il releva la tête et me toisa tandis que je fonçais sur lui d'un pas décidé.

La rose et le sabre (Livaï X Oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant