La rose et le sabre (Livaï X Oc)

16. Désir et retrouvailles

Le poing de Mikasa heurta brutalement mon estomac, et je me pliai en deux, le souffle coupé. Je levai une main en l'air pour lui demander une pause. Je fus prise d'une toux chaotique et parvins enfin à retrouver un semblant d'oxygène.

- Dis donc, t'y vas pas de main morte ! articulai-je en grimaçant.

- Il faut que tu fasses mieux que ça si tu veux pouvoir nous rejoindre bientôt, rétorqua mon amie en se remettant en position de combat.

- Oui, mais le but n'est pas que je fasse une nouvelle hémorragie interne.

- Arrête de te plaindre et mets-toi en garde !

Je me redressai et plaçai mes poings au niveau de mon visage. Je me faisais malmener tous les jours par Mikasa depuis une bonne semaine. Je m'étais enfin remise de ma blessure après un mois et demi de convalescence, et je pouvais enfin reprendre une vie à moitié normale. Les médecins m'avaient formellement interdit de forcer sur mon corps, mais c'était sans compter le peu d'empathie de la belle brune, qui estimait que je m'étais suffisamment rétablie pour entamer des entrainements dignes de ce nom.

Cette dernière fondit sur moi et je parvins à l'éviter en pivotant d'un quart de tour. D'un mouvement de bras vers l'avant, je heurtai le haut de son dos avec ma paume, la poussant à chuter. Elle tenta de tendre les bras pour se rattraper mais je saisis son poignet gauche et lui fis une clef de bras. Mikasa s'étala au sol, face contre terre alors que je me plaçais au-dessus d'elle. Un sourire naquit sur ses lèvres.

- Ben voilà ! Tu commences enfin à retrouver tes réflexes !

- Tu parles, c'est sûrement un coup de chance, grommelai-je.

Je lâchai la jeune femme, et l'aidai à se relever.

- Arrête de te sous-estimer, Kiara ! Tu galères parce que tu te bats contre moi, mais hier tu as étalé Eren en trente secondes.

- Je suis quand même loin de mon niveau d'avant.

- Tu vas le retrouver, ne t'en fais pas ! Je continuerai de venir tant que t'auras pas retrouvé toutes tes capacités.

- Je trouve que tu me malmènes vachement, quand même !

Mikasa rit doucement, donnant à son visage un air poupon.

- T'as toujours détesté que je te ménage, c'est pas maintenant que ça va changer ! me lança-t-elle.

- T'as pas tort. J'ai hâte de t'éclater comme au bon vieux temps ! dis-je sur un ton cynique.

- On verra ça, je continue de m'améliorer donc ne te fais pas trop d'idées !

Je glissai mon bras sous le sien et nous quittâmes le terrain d'entrainement côte à côte. J'étais heureuse de pouvoir de nouveau passer du temps avec elle après tout ce qui était arrivé. Depuis que j'avais été admise à l'hôpital de Trost, elle n'avait manqué aucune visite et s'était toujours assurée que je ne manquais de rien.

- Fring !

Je me retournai et aperçus Bret, un de mes collègues des Brigades spéciales.

- Il y a quelqu'un qui te demande au QG ! me dit-il.

- C'est qui ?

- Je sais pas, il veut pas dire son nom. On l'a mis dans une salle vide en attendant.

Je lançai un regard à Mikasa, qui haussa les épaules. Je n'avais vraiment aucune idée de qui pouvait me demander. Il ne s'agissait sûrement pas d'un soldat de l'armée car il aurait été reconnu, et aurait donné son nom. Je m'engageai donc à la suite de Bret, qui me mena jusqu'au grand bâtiment en pierre qui se dressait au centre du district de Trost. Le Bataillon d'exploration et les Brigades spéciales cohabitaient à l'intérieur, et je pouvais sentir les rapports tendus que nous entretenions lorsque j'arpentais les couloirs.