La rose et le sabre (Livaï X Oc)

41. Point de rupture

Flash-back, Revelio, 1 an plus tôt

- Regarde, Livai, il y a encore une... Une... euh... hésita Hanji.

- Voiture, oui, j'ai vu.

- C'est quand même dingue que ça roule tout seul comme ça.

- Bon Quatre-Z'Yeux, ça fait deux semaines qu'on est là, il sera temps de t'y habituer tu crois pas ? On passe pour des pauvres péquenauds à cause de toi.

Hanji haussa les épaules en s'esclaffant.

- Hé, détends-toi, profite un peu !

Livai ne répondit pas et détourna le regard en reprenant sa route. Le sourire d'Hanji disparut petit à petit et elle se râcla la gorge en se reprenant.

- Désolée, c'est juste que j-...

- Oui, j'ai compris, répondit sèchement Livai.

Il fourra les mains dans ses poches et accéléra le pas pour être un peu seul. Hanji le fatiguait depuis qu'ils étaient arrivés à Revelio. Lui aussi avait été subjugué par la modernité de ce pays, mais il ne fallait pas qu'ils se fassent remarquer.

Il voulait la retrouver. Où était-elle ? Pourquoi ne se montrait-elle pas ? Ils auraient forcément dû la voir, elle était aspirante Guerrière après tout. Mais il avait cette désagréable impression qu'elle lui filait entre les doigts. Et impossible de poser des questions aux autochtones sans paraître suspect.

Un mouvement furtif sur un toit à droite le fit s'arrêter. Il tourna la tête discrètement et scruta les tuiles. Rien. Il reprit sa route, mais s'immobilisa de nouveau lorsqu'il aperçut encore un mouvement dans le coin de son champ de vision. Il n'était pas fou, il y avait bien quelque chose qui bougeait là-haut. Livai se retourna et repéra Hanji plus loin en pleine négociation pour tester un gros appareil photo gratuitement. Il la rejoignit d'un pas décidé et l'empoigna par le bras.

- Toutes nos excuses ! lança-t-il à l'attention du marchand irrité.

- Hé, doucement, Livai ! protesta Hanji en tentant de ne pas tomber.

- On est suivis.

- Quoi ? Comment ça ?

- Tais-toi et suis-moi.

Il bifurqua dans une petite ruelle sombre et se plaqua contre un mur en posant un doigt sur ses lèvres. Hanji hocha la tête et l'imita. Les tuiles du bâtiment auquel ils étaient adossés crissèrent et une ombre floue dansa sur le mur en face d'eux. La main de Livai se rapprocha doucement de son pantalon dans lequel était calé un pistolet. Mais l'ombre fit demi-tour et disparut.

Hanji et Livai reprirent leur souffle et échangèrent un regard concerné.

- Il va falloir qu'on soit prudents, dit-il.

- Tu as raison. Il faut nous faire discrets.

Ils quittèrent la ruelle sombre et réintégrèrent la foule avec un air naturel.

Depuis les toits, Kiara les observait avec un sourire attendri. Livai était toujours aussi réactif, difficile de les suivre sans qu'il ne s'en rende compte. Elle soupira en les regardant s'éloigner. Elle aurait tant voulu se jeter dans leurs bras. Mais elle avait prit sa décision. Elle ne rentrerai pas à Paradis. Elle n'y était plus la bienvenue, et on comptait sur elle à Revelio.

Ses poings se serrèrent et elle ravala ses larmes avec orgueil. Puis elle détourna les yeux et fit demi-tour, sans un regard derrière elle.

Présent

Je suis où putain ? Pourquoi tout est noir ?

J'avais l'impression d'être coincée dans une salle obscure en gueule de bois. Je sentais cogner dans ma tête et me sentais fiévreuse. Une douleur lancinante se répandait dans mon épaule et mon omoplate et redescendait dans mon thorax. J'avais envie de tousser mais mon corps était incapable de contracter le moindre muscle. Ma respiration se limitait à un filet d'air, remplissant lentement mes poumons pour me maintenir en vie.