27. Sanction et compromis

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- Je peux m'habiller toute seule ! protestai-je.

- Arrête de râler, un peu ! râla Mikasa en remontant mon pantalon d'un coup sec.

J'étais assise sur le bord de mon lit, et Mikasa tentait tant bien que mal de me passer une tenue correcte pour la cérémonie du couronnement d'Historia. Sachant pertinemment que je ne supportais pas porter des robes ou des jupes, elle m'avait choisi un pantalon noire et une chemise blanche satinée. Mon long manteau au blason des Brigades spéciales trônait sur une chaise non loin, et je détournai les yeux, écœurée de devoir le porter. Si une tenue de circonstance était de mise, les membres de l'armée se devaient d'assister au couronnement avec une partie de leur uniforme. Et jusqu'à nouvel ordre, je faisais encore partie des Brigades spéciales.

Mikasa acheva de fermer mes bottes en cuir, et m'apporta mon manteau. Je l'enfilai à contrecœur, et pris appui sur elle. Je réussissais de nouveau à marcher, mais un soutien n'était pas de refus. Je devais me ménager au maximum pour récupérer plus rapidement, et poser mes pieds sur le sol était encore douloureux. Nous sortîmes de la petite chambre, et rejoignîmes le couloir où Eren et Armin nous attendaient.

- Ça va aller ? s'enquit le blondinet.

- Oui, ne t'en fais pas, je vais juste être un peu lente.

- Hors de question que tu te fatigues d'avantage, intervint Eren. Grimpe.

Il se positionna devant moi en me tournant le dos, et se baissa légèrement.

- Eren, je peux marcher, rétorquai-je, ça va aller.

- Tu te fous de moi ? Il y a quinze minutes de marche pour rejoindre les écuries. Grimpe, discute pas.

Je soupirai et me hissai sur le dos de mon ami. Il cala ses avant-bras sous mes genoux et avança, et je laissai aller ma tête sur son épaule.

- Merci, idiot, murmurai-je dans son oreille.

- Je te connais mieux que tu ne te connais, abrutie.

Il gagna les écuries sans effort, où Jean, Sasha et Connie nous attendaient de pied ferme. Il m'aida à grimper sur un cheval, puis se hissa derrière moi et saisit les rennes.

- Je suis sûre que j'aurais pu monter seule, par contre, dis-je sur un ton las.

- Le Caporal a été très clair dans ses instructions, répliqua Eren. Il faut te ménager. On a deux heures de cheval, tu seras mieux avec moi que seule sur ton canasson.

Le départ de l'escouade fut lancé et notre petit convoi s'ébranla. Je me laissai aller contre Eren en fermant les yeux, bien décidée à finir ma nuit. Je me réveillais toujours plusieurs fois entre une heure et six heures du matin, secouée par de violentes douleurs dans les côtes. Mes os se ressoudaient peu à peu, mais j'en souffrais beaucoup.

Mon pauvre corps. Qu'est-ce que je t'ai fait subir... ?

- Eh, Eren ! N'en profite pas non plus ! lança Jean. C'est pas parce que Kiara est blessée que tu dois te permettre de fricoter avec elle !

- Quoi ?! fit Eren en se redressant soudainement, me forçant à rouvrir les yeux.

- T'as bien entendu, gros pervers.

- Laisse-les, Jean ! intervint Sasha. Ils sont mignons comme ça, ça te regarde pas !

- Mais vous racontez n'importe quoi ! s'énerva Eren. Je l'ai même pas touchée, je...

- Oh, les enfants, vous avez fini de dire des bêtises ? demandai-je à la volée. J'aimerais bien me reposer, si c'est possible.

- Oui, fermez-la un peu, renchérit Mikasa. Et je pense que je le saurais si Eren et Kiara fricotaient ensemble.

La rose et le sabre (Livaï X Oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant