La rose et le sabre (Livaï X Oc)

48. Ivresse

Hello hello, gros chapitre aujourd'hui (mais j'ai trop aimé l'écrire) ! Avec des petits rebondissements en plus héhé. Hé oui, enfin, vous me preniez pour qui ? ;)

Bonne lecture ! xo

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Je caressai la stèle en pierre du bout des doigts et inspirai longuement en fermant les yeux. Un vent doux agitait les branches des arbres, et faisait bruisser les feuilles avec une harmonie délicate. Le jour déclinait mais le soleil éclairait encore la colline de ses rayons réconfortants et salvateurs. Mes doigts passèrent sur le relief des lettres gravées, et je formulai son nom dans ma tête sans le prononcer, comme pour garder une certaine pudeur.

Ci-gît Eren Jäger.

835-854.

Je sentis une larme monter, mais elle ne coula pas.

Je pris délicatement la rose orange posée dans l'herbe, et la déposai au pied de la petite stèle. Comme je le lui avais promis.

Je soupirai et posai mes mains sur mes cuisses. Je sentais mes genoux souffrir de ma position agenouillée, mais je ne voulais pas bouger. J'aurais pu rester comme cela des heures encore, à fixer cette pierre en lui parlant dans ma tête.

- Tu ne seras pas oublié, soufflai-je. Jamais.

Un petit sourire naquit sur mon visage.

- Tu sais, aujourd'hui marque la réelle fin de tout ça. On a rendez-vous avec Historia pour être décorés et discuter de la suite. J'ai dû revêtir ma belle tenue militaire, avec le manteau et tout. Ils m'ont même filé la cravate Bolo des gradés. Comme celle que portait Erwin. J'aurais aimé que tu sois avec nous.

J'enfouis mes mains dans l'herbe, laissant glisser les brins entre mes doigts. Je ne savais pas de quoi allait être fait mon avenir. Il était à ce jour plus qu'incertain. Notre retour à Paradis avait été plus que controversé. Nous n'étions pas vus comme des héros, mais comme des opposants. Le peuple s'était levé derrière Eren et réclamait justice pour l'assassinat de celui qu'ils avaient désigné comme leur chef.

Une brindille craqua derrière moi, mais je ne me retournai pas.

- Kiara, on va devoir y aller, dit doucement Jean.

- J'arrive dans une minute.

Je pris appui sur mes bras et me relevai.

- Je dois te laisser, Eren. Je reviendrai te voir, promis. Mais avant, j'ai encore des choses à terminer.

Je portai mes doigts à ma bouche, y déposai un baiser, puis touchai la stèle avec émotion.

A contre-cœur, je me retournai pour faire face à mes amis. Ils étaient tous là. Jean, Connie, Mikasa, Armin, Reiner, Pieck, Annie, Gaby, Falco et Livai. Tous debout, souriants dans le soleil couchant. Une vague de tendresse m'assaillit alors. Ils étaient ce que j'avais de plus cher au monde, et les voir m'attendre dans ce jour déclinant me comblait de bonheur. Il manquait Sasha et Hanji mais je sentais leur présence, comme si elles n'étaient jamais vraiment parties. Leur aura restait parmi nous, et j'étais certaine qu'elles pouvaient assister à ce petit rassemblement.

J'inspirai un grand coup, et les rejoignis. Tous m'entourèrent, comme pour me donner une proximité réconfortante, et nous nous mîmes en route.

Il faisait nuit lorsque nos chevaux atteignirent le palais à Mithras. Je n'avais rien dit de tout le trajet, et tous s'étaient gardés de m'adresser la parole, sachant pertinemment que j'avais besoin d'espace et de me retrouver seule avec moi-même.