La rose et le sabre (Livaï X Oc)

5. Insubordination

Hey, j'ai mis une petite musique qui accompagne bien ce chapitre, dans le style un peu flippant/bataille contre le titan féminin. :)

Bonne Lecture !

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Je galopais à travers les plaines encore désertes du mur Maria aux côtés de l'escouade tactique et d'Eren. Nous avions franchi le mur Rose une heure plus tôt et n'avions croisé que deux titans peu dangereux qui avaient été abattus facilement. Nous nous trouvions à l'arrière de la formation, endroit qu'Erwin avait jugé plus sécuritaire. Je jetai un coup d'œil à mon ami qui semblait peu confiant. Nous n'avions pas exactement eu le descriptif de la mission. Seul le Caporal-chef semblait en connaître les détails. Je le suivais donc sans poser de questions, même si elles me brulaient le bout des lèvres. Les autres membres de l'escouade ne semblaient pas en savoir plus que moi, et un air concerné se lisait sur leur visage. Je me contentais donc d'observer le paysage en surveillant les alentours d'un œil alerte.

« Tout cet espace perdu, pensai-je. Quel dommage... »

Autrefois, de nombreuses personnes avaient vécu dans l'enceinte du mur Maria, habitant des petits villages de chasseurs ou de fermiers. Il y faisait bon vivre, que ce soit au milieu des grandes prairies de bruyère ou dans les montagnes enneigées. Avant l'an 845, les titans semblaient si loin, comme un mythe. Et pourtant, la destruction de Shiganshina avait bien prouvé que l'humanité restait à leur merci.

Au loin, une forme sombre et massive se dressait. Je plissai les yeux pour mieux voir de quoi il s'agissait. Il me sembla discerner des arbres touffus, étendus sur une longue distance, et à environ une dizaine de kilomètres.

- Qu'est-ce que c'est là-bas ? demandai-je en élevant la voix pour me faire entendre par-dessus le martèlement de sabots.

- La forêt d'arbres géant ! répondit Erd. C'était un lieu touristique autrefois.

Je me souvins alors des livres que je volais à la bibliothèque du district, et qui cartographiait l'ensemble du territoire intra-muros. La forêt d'arbres géants était dispersée sur plusieurs hectares et s'imposait par sa hauteur démesurée et sa densité impressionnante.

Une trainée de fumée noire dans le ciel attira alors mon attention.

- Caporal ! m'écriai-je. Un déviant signalé sur l'aile droite de la formation !

Livai fronça les sourcils et talonna sa monture. Nous foncions droit sur les arbres, et je n'en comprenais pas exactement la raison. J'eus une sensation étrange. Quelque-chose clochait. Quelque-chose que le Caporal savait, mais qu'il s'était sûrement gardé de nous dire. La forêt n'était plus qu'à quelques kilomètres, et je sentais une peur grandir dans mon estomac. Des bruits sourds se firent soudainement entendre, et mon cheval s'agita. Quelque-chose arrivait sur nous. Je scrutai les alentours le cœur battant.

Avec la chance que j'ai, je vais crever pour ma première expédition extra-muros. Qu'est-ce qui m'a pris, bordel ?

Je discernais enfin l'entrée de la forêt. Des titans avaient dû y passer car la végétation était brisée et aplatie, formant comme un chemin à travers les arbres. Lorsque nos chevaux en franchirent la lisière, je sentis une vague de fraicheur me gagner, et je dus attendre quelques secondes pour que mes yeux s'habituent à la pénombre. Une douce odeur de mousse et de terre monta à mes narines, et je ne pus réprimer un petit sourire. Je n'avais pas senti une pareille odeur depuis une éternité. Je vivais en ville depuis mon affectation aux Brigades spéciales, et avais rarement l'occasion de m'exiler dans les forêts du mur Rose. A vrai dire, je n'avais pu profiter des bienfaits de la nature que lorsque j'avais rejoint l'armée et que certains entrainements se tenaient au milieu d'endroits éloignés de toute civilisation.