50. Après la pluie...

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La rosée s'accrochait aux aiguilles des sapins, reflétant les rayons matinaux du soleil. Les gouttes roulaient sur les feuilles et finissaient leur course sur la terre humide. Une douce brise se faufilait entre les branches et faisait plier les herbes hautes.

Le petit groupe évoluait dans ce beau décor, suivant un sentier entre les arbres. Chacun respirait l'air pur de la forêt, et effleurait la mousse sur les troncs avec délicatesse. Revenir au milieu de la nature sauvage était ce qui leur avait le plus manqué. Ici, pas de bruits de conversations, de voitures ou d'avions. Seulement le bruissement de la végétation et le chant des oiseaux. Ils avaient presque oublié cette sensation de plénitude et de bien-être.

- On est mieux ici quand même... dit Jean en arrachant une feuille orangée à sa branche.

- C'est sûr que ça change de l'odeur de la ville, ajouta Armin.

Bientôt, le soleil se fit plus insistant au bout du chemin.

- On arrive au bout de la balade, les amis ! lança Connie.

- Et on aura presque rien trouvé à béqueter, râla Reiner.

Annie lui asséna un petit coup d'épaule en secouant la tête.

- Ce que t'es rabat-joie, c'est incroyable, ça.

- Ben quoi ? On a trouvé cinq champignons et quelques fraises des bois, je vois pas ce qu'on va pouvoir en faire.

- En même temps on est plus des citadins que des campagnards, hein ! ricana Pieck.

Ils émergèrent de la forêt et se couvrirent les yeux, aveuglés par la lumière soudaine. Ils venaient de déboucher dans une belle et grande prairie bordant une petite route. Au bout se trouvait une maison en bois blanc, avec un grand perron protégé par un porche. Le jardin autour était bien entretenu et comptait de nombreux plans de fleurs. Un petit potager avait été créé sur la droite, et des tomates, des courgettes, des framboises ainsi que des salades y poussaient. On aurait dit un tableau, tant cette jolie bâtisse s'élevait élégamment au milieu de cette étendue d'herbe. Elle semblait sortie d'une histoire ancienne, figée dans le temps.

- Alors, vous avez trouvé quelque chose d'intéressant ?! lança Gaby en s'élançant vers le petit groupe.

- Que d'alle, grogna Jean en tendant son panier.

Gaby jeta un œil à l'intérieur et pouffa à la vue de cette cueillette ridicule. Puis elle pinça les lèvres pour se reprendre, face à la mine déconfite de Reiner qui lui colla son panier dans les bras et se dirigea droit vers la maison. Il ne lança même pas un regard à Falco qui arrivait vers lui. Ce dernier interrogea ses amis du regard, et c'est Pieck qui répondit.

- Il s'est vanté pendant trois jours de ses talents d'expert en forêt et aliments sauvages, mais il a juste trouvé une fraise, le pauvre. Du coup, depuis, il tire la gueule.

Falco éclata d'un rire sonore, et la tête de Reiner s'enfonça dans ses épaules.

- Bande de blaireaux... grommela-t-il dans sa barbe avant de monter les trois marches du perron et de disparaitre dans la maison.

- Heureusement que j'ai préparé quelque chose de décent pour le déjeuner ! plaisanta Gaby avec un clin d'œil.

- Fais nous rêver ? demanda Connie.

- Tourte au poulet et épinards ! Et Livai a préparé une tarte au citron meringuée pour le dessert !

- Livai a fait ça ?

- Me demande pas pourquoi, c'est lui qui a insisté !

Ils gagnèrent la maison, et s'installèrent sur les banquettes du porche avec lassitude.

La rose et le sabre (Livaï X Oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant