21. L'assaut contre l'escouade Livai

2.1K 125 26
                                    

- Ne marchez pas trop près les uns des autres et prenez un air naturel, ordonna Livai.

Nous avions pénétré dans l'enceinte du district de Trost depuis environ une heure et nous déplacions discrètement dans la foule, les sens en éveil. J'entendis Jean grommeler derrière moi et le fusillai du regard. Armin et lui avaient été déguisés en Historia et Eren pour créer un leurre. Pendant ce temps, ces derniers étaient cachés dans une carriole conduite par un des hommes d'Hanji, chargé de les amener en lieu sûr.

Je marchais dans les pas de Mikasa, attentive au moindre signal que pourrait me faire parvenir Kenny. Je savais pertinemment qu'il me faudrait fausser compagnie à mon escouade, et que ce serait très sûrement la dernière fois que je pourrais poser mon regard sur eux. Livai quant à lui, me surveillait du coin de l'œil, probablement persuadé que je n'allais pas rester inactive lorsque l'enlèvement aurait lieu. Nous n'avions échangé aucune parole depuis notre baiser de la veille, et c'était pour le mieux. Je ne voulais pas lui mentir une nouvelle fois.

Un mouvement furtif sur ma droite m'interpella et je ralentis l'allure. Une silhouette encapuchonnée progressait entre les stands de victuailles, se faufilant entre les marchants et les clients. Elle tourna légèrement la tête vers moi et je pus apercevoir le visage d'Anya. Elle effectua un bref mouvement de tête, tendit deux doigts à l'horizontal, avant de faire une rotation avec son index, puis disparut dans la foule. Je reconnaissais ce signal : c'était pour bientôt. Je devais simplement attendre que l'enlèvement ait lieu et je profiterais de la cohue générale pour m'éclipser. Une longue minute passa, puis un bruit sourd de martèlement de sabots se fit entendre derrière nous. Livai se retourna vivement et s'écria :

- Attention !

J'eus à peine le temps de faire un bond sur le côté qu'une charrette passa à tout allure, sur laquelle deux hommes se tenaient. Ils saisirent Armin et Jean au passage et continuèrent leur route sans ralentir. Il était temps pour moi de partir. Je reculai furtivement de quelques pas pour m'enfoncer dans l'ombre d'un stand, puis je longeai le mur en trottinant au milieu des badauds affolés. Je rabattis la capuche de ma cape sur ma tête, puis tournai à l'angle de la rue. Là, je fichai mes grappins dans le mur d'un bâtiment haut et me projetai à son sommet. Je regardai autour de moi et aperçus Anya sur le toit de l'autre côté de la rue, qui me fit un bref signe de la main. Je la rejoignis en une propulsion puis la suivis en silence à travers les cheminées encrassées du district. Elle me mena jusqu'à un bâtiment un peu plus bas que les autres en haut duquel se trouvait une petite tourelle. Derrière se trouvait Kenny, occupé à nettoyer le canon de ses pistolets.

- Ah, te voilà ma petite Kiara, lança-t-il sur un ton jovial. Les choses sérieuses vont enfin pouvoir commencer. Mets ton vrai équipement, maintenant.

Il me désigna une masse de sangles et de chargeurs en acier trônant fièrement sous le soleil de fin de matinée. Je m'empressai donc de troquer mes lames contre mes flingues et leurs chargeurs. Je fixai également une légère cuirasse sur mon thorax, mes avant-bras et mes épaules. Lorsque tout fut ajusté, Kenny me regarda de haut en bas avec satisfaction et lâcha :

- Je te préfère largement comme ça. Là je retrouve ma Kiara.

- La ferme.

Il rit dans sa barbe puis lança :

- Allez les filles, on y va. On va suivre ce cher Livai et voir où il nous emmène.

Il se projeta dans le vide et nous l'imitâmes aussitôt. Alors que je volais au-dessus des toits, je repensai à mes amis.

Je n'ai même pas regardé vers eux une dernière fois.

Je ne savais pas exactement ce que j'attendais, mais j'espérais que le Caporal ne se ferait pas avoir aussi facilement et qu'il puisse répliquer afin de sauver l'escouade. Afin de se sauver lui-même.

La rose et le sabre (Livaï X Oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant