«HeLa» sont une lignée de cellules cancéreuses utilisée en recherche médicale. Ces cellules proviennent d'un prélèvement de métastase effectué sur une patiente atteinte d'un cancer du col de l'utérus et décédée en 1951, Henrietta Lacks. Ses cellules sont d'un usage extrêmement courant dans les laboratoires de recherche de biologie. Les cellules HeLa forment la première lignée cellulaire immortelle d'origine humaine jamais établie ».
La chronobiologiste Natacha Andrioukhine était affalée sur son gravitic-fauteuil, les jambes repliées sous elle et cachées par une longue robe de chambre en soie avec pour effigie une salamandre. C'était son seul vêtement. Ses cheveux d'un blond très clair étaient ramenés négligemment derrière ses épaules, son visage reflétait la luminosité de l'écran. Il paraissait frais et sans rides, même si la profondeur de son regard bleu venait contraster avec son apparente jeunesse.
Le mur tridimensionnel était la seule source lumineuse de la pièce, en dehors du faible éclairage orangé produit par les diodes intégrées dans le fauteuil ou elle se trouvait et dans la table basse placée juste devant elle. Le vaste écran apportait dans la pièce cette lumière blafarde si caractéristique de la Lune et de sa régolithe, tellement reposante après le vif éclat du ciel de Koudepsta.
Koudepsta, agréable cité sur les bords de la mer noire, avait attirée Natacha depuis toujours. La lumière et la chaleur de ce lieu magique étaient le meilleur traitement contre la langueur et la mélancolie qui accompagnaient l'immortalité. Maintenant sa villa avec la grande terrasse en face de la mer était son refuge préféré. Elle venait s'y retirer d'un monde auquel elle ne se sentait plus appartenir. Pourtant, la nostalgie de la lumière lunaire provoquait chaque fois qu'elle y repensait ce pincement au cœur accompagné d'un inexplicable sentiment de tristesse et ne pouvant être vaincu que par un bon verre de vodka. Mais son cœur artificiel Carmat pouvait-il réellement ressentir un pincement ?
Son attention fut de nouveau attirée par l'image, car le compte à rebours était maintenant terminé. Le majestueux vaisseau d'Allan Colleman décolla d'abord lentement, en formant un volumineux nuage de poussière le masquant un moment, puis plus rapidement sous la puissance de ses moteurs à plasma. Natacha attrapa le verre aussi transparent que son contenu pour porter un toast à l'écran avant de le ramener à ses lèvres.
Décidément les immortels prenaient bien des aspects dans ce monde qui s'approchait du vingt-deuxième siècle. L'esprit de Natacha se détachait déjà des images devant elle pour se projeter au Cap, durant l'un des derniers congrès des immortels, plus souvent appelés les Frankensteins par la population terrestre.
C'était à cette occasion qu'elle avait parlé pour la dernière fois à Allan, durant la soirée de gala. Homme charmant, d'une cinquantaine d'année alors, les cheveux grisonnants rares et coupés très courts mais avec des pattes descendant bas devant des oreilles légèrement pointues. Il avait un long visage avec des yeux noirs, ajoutant un peu de mystère à ce noble visage qu'un bouc venait adoucir. Allan Colleman était vraiment un bel homme et Natacha n'était pas insensible à son charme. Il avait fait une intervention remarquée, un peu plus tôt dans l'après-midi, où il avait présenté son projet Nautilus. Ils en avaient discuté tous les deux, peu après le spectacle holographique qui avait inauguré la soirée au Cape Town International Convention.
- Pourquoi renoncer à votre humanité, Allan alors qu'il existe une autre solution? Je peux vous rendre la jeunesse et vous faire don de l'immortalité à ma chrono-clinique de Moscou demain si vous le souhaitez. Je ne peux comprendre la vision de Sapiens,... Quelle est cette immortalité dans une machine ?
VOUS LISEZ
Xeno-mondes
Science Fiction2099, l'humanité est entrée dans une phase d'expansion que rien ne semble pouvoir contrarier. Les progrès technologiques rendent facilement accessible les voyages spatiaux, l'intelligence artificielle permet dans tous les domaines une révolution sci...