•Chapitre 96•

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Zoro réfléchissait à comment éviter qu'elle n'accepte les avances de ce monsieur tandis que ses mains lâchaient ses sachets et que ses jambes avançaient vers la grande rue.

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Il avançait violemment jusqu'à arriver devant Robin et l'homme un peu trop à l'aise. Zoro fixe l'homme descendre ses lunettes de soleil sur le bout de son nez en grimaçant une interrogation au vert qui commençait:

- Je peux savoir qui t'es toi ?

- Hein ? Répond l'arrogance de l'inconnu.

- En fait, j'en ai rien à faire. Dis moi plutôt ce que tu veux à ma Robin ?

- « Ta » ?

L'homme se met à rire. Robin regarde la conversation brève des deux hommes avant d'écouter, comme Zoro qui rougissait discrètement, le brun reprendre:

- Tu ne m'avais pas dit que tu avais des admirateurs chère Robin...

Elle regardait Zoro sans dire un mot, une explication. Ses bras croisés et son regard fuyant traduisait un inconfort.

- « Ta Robin » et moi allions dîner... Donc si tu pouvais disposer. Disait le charmeur en attrapant délicatement le bras de la jeune femme.

L'épaule de Zoro se fait pousser, manquant de vie. Il regardait sa bien-aimée s'en aller lentement avec cet inconnu impoli.

*

Un son bruyant résonne dans la pièce. Les sachets se frottent et s'écrasent entre eux dans le coin de la chambre des garçons. Zoro était à quelques pas, finissant son lancé sans la moindre détermination mais avec suffisamment de rage.

« C'est moi qui l'ait cherché... » songe le sabreur.

Il regarde le sol, les dents serrées. Son œil se gorge d'un liquide rare pour lui; des larmes. Toutefois, il ne la laisse pas couler. Il relève la tête et se dit: « si je l'ai poussé à me fuir, je peux la pousser à faire l'inverse. ».

*

Il sort du Sunny en pensant que Tashigi n'était plus là et qu'il n'a qu'à continuer le plan comme si de rien n'était. Il courait sur la plage en direction, selon lui, de la ville, mais pour le destin, en direction de l'inconnu.

Mais cette fois-ci, il était excusé. Ses pensées étaient bien trop prises pour réfléchir à l'itinéraire.

Le soleil commençait à se coucher derrière lui tandis qu'il faisait se cogner les sachets qui le suivaient depuis bien trop longtemps.

Il finit par s'en débarrasser dans une clairière, à l'entrée de deux arbres qu'il finirait par oublier. Et il continue sa route rapidement.

*

Ça fait plusieurs minutes que Zoro tourne en rond. Il marche dans une grande rue, qui l'a vue passer pour la énième fois aujourd'hui mais que lui ne retient visiblement pas.

Il avance doucement et prendre son souffle. Les mains dans les poches, il palpe sa monnaie et se dit qu'avant de régler le détail imprévu qui précède le plan, soit; l'inconnu confiant, il irait bien se désaltérer.

Il se dirige vers une lumière jaunâtre, tels les quelques lampadaires autour de lui, et pousse la porte en bois.

« Tiens ce bar me dit un truc... » se dit-il en regardant la taverne.

Il s'installe, rapidement accompagné de sa boisson préférée grâce au serveur, et se demande ce que ses camarades ont fait aujourd'hui. Il compare dans sa tête les possibilités avec ce qu'il a vécu de son côté, et se dit qu'il n'a fait que tourner en rond dans la ville et croiser Robin.

Il boit une gorge de saké et relève le regard vers les clients, se dissociant de ses songes.

« Tiens... Encore ? »

Il fixe son œil outré sur un duo à une table. Une jeune femme fait danse sa fourchette sur son assiette remplie en compagnie d'un homme qui monopolise la parole. La femme laisse son visage s'encadrer de ses longues mèches noires avant que l'homme ne vienne lui les enlever doucement, se voulant romantique.

Zoro regarde les scènes en dégustant sa haine et en se faisant aidé d'alcool pour la faire passer.

« Robin a l'air de se faire chier... Je ne comprend pas pourquoi elle ne part pas... » pense Zoro en avalant sa boisson. Ses doigts se serrent sur la bouteille, laissant ses veines s'accaparer le relief de sa main.

Il détourne l'œil en se disant, toujours à lui même: « faudrait que j'arrête de les fixer. Ça devient limite flippant là. ».

« En voulant essayer de nouvelles expériences, il y avait une chance sur deux que ça soit bien... Je n'avais pas réfléchis à ce que je ferais si ce n'était pas la bonne probabilité que je vivrais... » pensait Robin, de l'autre côté du bar.

Elle boit son vin en détournant le regard de l'homme ne voulant voir en elle qu'un miroir, que son propre reflet. En roulant des yeux, elle les fait dégringoler sur la table d'un homme solitaire.

Il est affalé sur sa chaise, au fond de la taverne, derrière plusieurs tables remplies et bruyantes. Le vert est calme et concentré selon son regard posé. Robin a beau le fixer pendant ces quelques secondes,  il ne la remarque pas faire tellement il est distrait par ses pensées.

Il pensait à comment arrêter ce massacre, comme elle finalement. Mais Zoro n'agissait pas, il préférait réfléchir au scénario possible et imaginable.

Il finit par terminer sa boisson, les joues désormais rosées grâce à l'alcool. Il regarde Robin s'ennuyer une dernière fois et baisse les yeux en serrant ses doigts sur la bouteille en guise de réconfort inutile.

« C'est ce qu'elle veut. Après tout, si elle ne veut pas être avec ce type, elle partira. Robin n'a pas besoin que je la sauve... ».

Il pose sa monnaie sur la table et sort de la taverne en regardant droit devant lui. Ses sourcils froncés transmettaient le combat intérieur qu'il avait avec ses regrets naissants, mais son corps préféra "ne pas s'en mêler", "respecter son choix" quelque part.

Il passe la porte, ça y est. Il est planté dehors. Robin ne le voit plus dans la taverne. Elle aussi n'avait pas le temps ni le courage de faire ce qu'elle avait vraiment envie de faire de sa soirée. C'est-à-dire, se lever et s'assoir à la table du vert pour boire et discuter avec lui. C'était pourtant simple, mais elle n'a pas pu. Tout comme lui.

Elle cessa de fixer la porte et reprend sa concentration pour l'offrir à celui qui ne la mérite pas; l'homme qui riait à ses propres blagues en face d'elle.

« Boom »

Les deux portes battantes se tapent en s'encastrant dans le mur de part et d'autre d'elles-mêmes.

La clientèle ainsi que le serveur se retourne vers ce boucan, surpris. Robin fixait l'arrivant se diriger vers sa table. Elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire discrètement.

« Enfin. » lui chuchote son soulagement.

Ma Distraction Où les histoires vivent. Découvrez maintenant