Sacha ne voyait pas la fin de cet emménagement, déjà deux jours que ça durait... Elle montait les marches avec un énième carton, particulièrement lourd comparé aux autres. Elle dû s'arrêter au milieu du chemin, reprenant son souffle. Elle en profita pour jeter un œil au alentours, déplorant une nouvelle fois la médiocrité de l'immeuble qui l'accueillait. Elle soupira. Avec ses revenus, maintenant qu'elle devait vivre seule et comme elle n'avait pas de garant... elle n'avait pas trouvé mieux. A défaut d'un logement décent, elle avait privilégié la localisation. La ville était parmi mes plus sûre des alentours, malgré qu'elle soit dans le quartier le plus pauvre. Et elle n'avait qu'un seul bus à prendre pour se rendre à son travail.
Il y eut des bruits de pas qui montaient dans sa direction. Un élan d'espoir l'envahit : avec un peu de chance, elle tomberait sur un voisin ou une voisine qui pourrait l'aider à monter son carton. Elle emménageait au dernier étage d'un immeuble sans ascenseurs, et elle avait déjà monté et descendu les 6 étages au moins une dizaine de fois aujourd'hui. Ses bras commençaient à faiblir. Elle rêvait de repousser la fin au lendemain, mais comme elle ne possédait pas de voiture, elle avait dû emprunter une camionnette qu'elle était censée rendre à 18 heures si elle ne voulait pas payer de pénalité. Et elle n'était pas vraiment en avance.
Un jeune homme apparut dans la cage d'escalier. Il était grand, brun aux cheveux court avec une carrure impressionnante.
— Bonjour ! tenta Sacha avec un grand sourire, tandis qu'il arrivait à sa hauteur.
Il ne répondit pas et passa devant elle sans un regard. Elle le suivi des yeux, abasourdie, tandis qu'il disparaissait à l'étage. Qu'il ne propose pas de l'aider était une chose, mais la moindre des politesses était de répondre ! Sacha lâcha un râle agacé lorsqu'il ne pouvait plus l'entendre et reprit sa tâche initiale. Heureusement que sa meilleure amie Laetitia était venue l'aider la veille pour les meubles les plus lourds. Malheureusement elle travaillait ce jour et n'avait pas pu venir de nouveau.
Sacha termina de monter tous les cartons, à bout de force, et prit la route pour rendre la camionnette. Ses jambes tremblaient à chaque pas, et la faiblesse qu'elle ressentait dans chacun de ses muscles promettait des courbatures dès le lendemain. Mais elle avait fini, et c'était le plus important ! Elle voulut se jeter sur son canapé inconfortable mais elle avait l'impression de sentir le chacal, ce qui était probablement le cas. Elle fonça alors sous la douche, enfila son pyjama le plus confortable, et se laissa tomber de fatigue devant la télé. Connectant son téléphone, elle projeta un film qu'elle avait déjà vu des dizaines de fois mais qu'elle aimait toujours autant. Parfait pour déconnecter son cerveau.
Elle sursauta en entendant un objet tomber, dans son dos. Ce devait venir de l'appartement voisin, qui était accolé à son canapé, car il n'y avait rien d'autre que le mur de ce côté-là.
— Les murs sont fins, constata-t-elle en faisant la moue.
Bucky soupira, regardant le verre qu'il venait de faire tomber. Il serra son poing, sentant la colère monter, mais se força à garder une respiration lente. Lorsqu'il eut repris le contrôle, il ramassa les bouts de verre de son bras gauche, qu'il jeta négligemment dans la poubelle. Son retour à la vie normale après la victoire contre Thanos, même après avoir été officiellement pardonné, n'était pas aussi simple qu'il l'aurait espéré. Déjà, parce même s'il avait récupéré son libre arbitre, il était hanté par les souvenirs du soldat de l'hiver. De plus, condition sine qua non de sa liberté, il était forcé de consulter une psychologue, ce qui l'exaspérait au plus haut point. Mais surtout parce que la vie ne semblait plus valoir le coup d'être vécue. Sans Steve, il se sentait vide. Il n'avait plus personne à part lui, et sa décision lui pesait beaucoup.
Il considéra l'idée de passer ses nerfs sur son sac de frappes, comme il en avait l'habitude, mais sa psychologue lui avait conseillé de trouver un autre moyen. Il serra la mâchoire de frustration, avant de tenter de manger un morceau, mais la faim n'était pas là. Non que ce hamburger industriel soit une pépite gustative, il arrivait pourtant à manger en général. Mais ce soir était un mauvais soir, et il en avait l'estomac noué. Il but beaucoup d'eau pour compenser les crampes, et commença à tourner en rond. Ce qu'il pouvait s'ennuyer dans cet appartement miteux... Une vague de fatigue l'envahit d'un coup. Il retira son pantalon, qu'il envoya valser sur une pile déjà beaucoup trop grande de linge sale, avant de réserver le même sort à son t-shirt. Il s'allongea ensuite sur son lit, et tenta de trouver le sommeil.
Sacha dormait à poings fermés lorsqu'un bruit la réveilla. Dans un demi-sommeil, elle ne sut déterminer ce qu'il s'était passé. Elle tenta de retourner dans les bras de morphée lorsqu'une succession de coup sec retentit. Elle se redressa sur son lit, fronçant les sourcils. Qu'est-ce que ça pouvait bien être ?
Elle ouvrit les rideaux, supposant qu'une bagarre avait pu démarrer dans la rue, mais tout était calme dehors. Un peu plus alerte et réveillée, elle suivit l'origine des bruits, qui semblaient venir de l'appartement d'à côté. Son voisin semblait... frapper sur quelque chose. Elle jeta un œil à l'horloge de la cuisine et constata avec affairement qu'il était plus de 3 heures du matin. Elle ravala un grognement agacé et retourna se coucher. Mais après ce qui semblait une éternité, il ne semblait pas décidé à s'arrêter.
Agacée au plus haut point, elle se releva vivement, entoura ses épaules d'un châle et alla frapper à la porte du malotru. Pas de réponse. Elle frappa plus fort, et les coups s'arrêtèrent. Elle entendit ses pas se diriger vers elle, et la porte s'ouvrit sur le jeune homme qu'elle avait croisé plus tôt. Son t-shirt était trempée de transpiration, et il avait les pommettes rouges. Sacha remarqua avec surprise qu'il portait un t-shirt à manche longue sec et des gants.
Il la regarda de haut, visiblement contrarié d'avoir été interrompu.
— Quoi ? aboya-t-il.
Sacha contint toute la colère qui l'envahit et tenta de rester courtoise.
— Pourriez-vous cesser ce que vous faites ? J'essaie de dormir et...
— Rien à foutre. Mets des boules quies.
Il claqua la porte sur ces mots et les coups reprirent. Elle se mordit la lèvre en serrant les poings. Ils n'étaient que deux appartements à cet étage, et personne ne viendrait se plaindre. Sauf peut-être les voisins du dessous ? Elle prit une profonde inspiration et retourna dans son appartement, pour tenter de retrouver le sommeil.
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Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}
FanfictionLorsqu'elle emménage dans son nouvel appartement, Sacha s'attendait à une vie tranquille, loin de son ex toxique. C'était sans compter sur son voisin de palier, un beau brun au passé mystérieux. Tout aurait pu bien se passer si les murs de l'immeubl...