Bucky se dirigea ensuite vers la salle de bain. Il en revint avec une serviette et il entreprit de lui sécher les cheveux.
— Qu'est-ce que ça fait, de tuer quelqu'un ? demanda Sacha soudainement.
Bucky se figea, il ne s'attendait pas à ça. Il réfléchit un instant avant de répondre :
— Ce n'est... jamais facile. La plupart du temps, j'essaie de ne pas y penser.
— Tes cauchemars...
— Concernent ceux que j'ai attaqués en temps que le soldat de l'hiver. Ceux qui étaient... bons, ou innocents.
— Ça ne te fait rien de tuer des gens... mauvais ?
— Plus vraiment. Quand on a tué autant de gens que moi, ils ont tendance à... se mélanger. Je ne sais pas comment l'expliquer. Ils ne sont plus vraiment des personnes...
Un silence accueillit sa réponse. Il étendit la serviette sur le dos d'une autre chaise et se rendit dans sa cuisine. Il revint avec deux tasses et en tendit une à Sacha. Elle s'en saisit et en renifla l'odeur.
— Depuis quand tu bois du thé ?
Elle avait une expression amusée. Épuisée, mais amusée. Bucky sentit son cœur se serrer. Peut-être qu'elle irait bien, après un temps. Elle n'était peut-être pas brisée comme lui.
— Ça n'a pas de goût.
Sacha laissa échapper ce qui ressemblait à un rire triste. Elle porta la tasse à ses lèvres pour boire une gorgée et fronça les sourcils.
— Je te ferais goûter du vrai thé, décréta-t-elle.
— Quand tu veux.
Bucky sourit. Elle ne le détestait pas. Elle ne voulait pas s'en aller. Il se sentit un peu plus léger.
— Tu n'as pas racheté de table ? surprit-elle après quelques secondes de silence.
Bucky grimaça et elle leva les yeux au ciel. Sacha remarqua qu'il était torse nu et constata les blessures qui parcouraient son torse. Comment ne les avait-elle pas vus plus tôt ?
— Bucky...
Il se leva en voyant son regard et se dirigea vers sa chambre pour enfiler un pull léger. Il se rassit en face d'elle. Elle était redevenue triste, quel idiot. Il aurait dû y penser...
— Je vais bien, rassura-t-il. Ce ne sont que des égratignures. Être un super soldat, ça a ses avantages.
Il avait tenté de faire de l'humour, et la commissure de ses lèvres se releva un petit peu. Puis elle redevint muette, plongée dans ses pensées.
— Je me suis sentie tellement impuissante.
Ses mains se remirent à trembler et elle eut un rire amer.
— Comment est-ce que tu arrives à... gérer tes émotions ?
— Je n'y arrive pas la plupart du temps ! rit-il doucement. Parler aide.
Elle lui jeta un œil moqueur.
— Je t'ai dit que je n'y arrivais pas !
— Tu crois que si je frappais ton punchingball je me sentirais mieux ? s'amusa-t-elle.
— Certainement pas. Il a été fabriqué pour résister à ma force. Au mieux, tu risques de te casser quelque chose.
Il repoussa une mèche de cheveux qui cachait son visage, enchaina avec une voix douce :
— Et puis, j'évacue ma frustration avec de la colère. Mon intuition me souffle que tu n'as pas cette tendance violente en toi.
— Pleurer semble être ma façon d'évacuer, avoua-t-elle en effaçant une larme qui courrait sur sa joue.
— Tu peux pleurer si tu en as besoin.
Elle prit une profonde inspiration et répondit avec un sourire :
— Mon ego me l'interdit !
Il pouffa. Sacha attrapa sa main de chair et la serra entre les siennes.
— Je suis désolée de t'avoir repoussé.
— Arrête de t'inquiéter pour moi et prends le temps d'aller mieux, gronda-t-il.
Elle pouffa. Elle porta sa main à son visage et posa ses lèvres dessus. Elle avait besoin de le toucher, de le sentir. Il ouvrit sa main et elle la posa sa paume sur sa joue. De son pouce, il caressait doucement sa pommette, et ce geste lui fit un grand bien. Elle ferma les yeux pour mieux en profiter.
— Tu devrais dormir.
— Oui, papa.
Il sourit, levant les yeux au ciel.
— C'est mal poli de lever les yeux au ciel, se moqua-t-elle. Je n'irais me coucher que si tu viens avec moi.
Il se leva et tendit la main vers elle. Elle s'en saisit et se dressa sur ses pieds à son tour. Leurs mains toujours jointes, il l'entraina dans la chambre et ils s'allongèrent sur son lit. Ils se regardèrent plusieurs minutes, et Sacha finit par rompre le silence :
— Tu vas vraiment dormir habillé comme ça ? taquina-t-elle.
Même si la nuit était déjà avancée, la température était encore élevée. Avec son jogging et son pull, il devait mourir de chaud.
— Je n'ai rien en dessous.
— Tu veux que je me retourne pendant que tu te changes ? railla-t-elle.
Il fit la moue. Il ne voulait pas qu'elle voie ses blessures. Il se leva et récupéra un caleçon dans son tiroir. Il ferma ensuite les rideaux et éteins la lumière. Il entreprit de se changer dans l'obscurité, se cognant dans le lit deux fois. Il jura, ce qui amusa beaucoup Sacha, avant de revenir se coucher à ses côtés.
Elle s'accrocha à son bras de chair, ignora les bandages qu'elle sentait sous ses doigts et embrassa tendrement son épaule.
Sacha se réveilla en sursaut aux premières lueurs du jour. Elle se redressa vivement, essoufflée. Bucky, réveillé, se rapprocha d'elle.
— Tout va bien ?
Elle hocha la tête, ce qu'il vit avec les quelques rayons du soleil qui entourait son rideau et baignait la pièce dans une douce lumière. Il passa ses bras autour d'elle et posa sa joue sur son épaule. Elle appuya sa tête sur la sienne et ferma les yeux. Elle lui raconta son cauchemar, qui se trouvait être la copie parfaite des évènements de la veille. Elle finit par se rendormir dans ses bras, et il la veilla un moment avant de sombrer à son tour.
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Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}
FanfictionLorsqu'elle emménage dans son nouvel appartement, Sacha s'attendait à une vie tranquille, loin de son ex toxique. C'était sans compter sur son voisin de palier, un beau brun au passé mystérieux. Tout aurait pu bien se passer si les murs de l'immeubl...