Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}

Chapitre 31

Ça faisait quatre jours que Bucky n'était pas sorti de chez lui. Toutes ses mauvaises habitudes étaient revenues bien brutalement : il ne mangeait presque plus rien, passant son temps à se défouler sur son sac de frappes, sans dormir. Il ressemblait à un zombie.

Il n'avait pas revu Sacha depuis leur dispute, il l'évitait soigneusement. Elle était venue frapper plusieurs fois à sa porte et elle lui avait envoyé quelques messages, mais il n'avait jamais répondu et son téléphone avait fini par se vider de sa batterie.

De violents coups résonnèrent dans son appartement.

— James Barnes, appela une voix rocailleuse. Ouvrez la porte ! Vous n'avez pas assisté à vos dernières sessions de thérapie, condition sine qua non à votre libération.

La police. Il cita quelques textes de loi. Bucky soupira bruyamment. Il se leva du canapé, et ouvrit la porte. Les policiers entrèrent en trombe, les mains sur leurs armes, prêts à dégainer au besoin. Quelqu'un lui récita ses droits tandis qu'un autre lui attachait les mains dans le dos.

— Vous vous rendez bien compte qu'elles ne servent à rien, vos menottes ?

— C'est la procédure.

Il leva les yeux au ciel et se laissa emmener jusqu'au commissariat. Ils l'enfermèrent dans une cellule, selon leurs protocoles habituels auxquels il était un peu trop familier, et il attendit. Ils avaient beau lui faire la leçon, il n'en avait rien à faire. Tout lui passait au-dessus, sans importance.

Après quelques heures, une policière vint le chercher pour l'amener dans une autre salle. Il s'attendait à voir le Dr Melwis, mais pas Sam. Tous deux le dévisageaient avec sévérité, et il laissa échapper un soupir bruyant.

Ils s'occupèrent de la paperasse, et il fut enfin autorisé à sortir, avec un avertissement. Sam, Bucky et le Dr Melwis montèrent en voiture ensemble, et le chauffeur les mena droit vers le cabinet de la thérapeute. Ils n'avaient échangé aucun mot du trajet.

Sam resta en retrait dans la salle d'attente, tandis qu'ils entraient dans le bureau de la psychologue. Bucky se laissa tomber sur le canapé, passant nerveusement sa langue sur ses lèvres. Il savait pertinemment qu'il allait passer un mauvais moment. Le Dr Melwis s'assit sur son siège face à lui, posa son carnet sur ses genoux et s'adressa à lui :

— Je vous écoute, James. Je sens que vous avez beaucoup de choses à me raconter.

Bucky garda le silence, tentant d'avoir l'air détaché, mais le silence durait et il finit par lâcher :

— J'ai oublié la séance.

Un mensonge. La femme ne prit même pas la peine de le ménager ni de faire semblant d'y croire. Elle ne pipa mot, le regardant intensément. Bucky eut un faux sourire innocent, et elle se mit à écrire dans son carnet.

La mâchoire de Bucky se crispa. Cela lui demanda toute sa volonté pour ne laisser transparaitre aucun signe de son malaise. Il ne jouait pas avec ses mains, son corps ne tremblait pas. Il s'autorisa même à prendre une position plus confortable, passant son bras par-dessus le dossier du canapé.

— Comment va Sacha ?

Tout son corps se tendit.

— Bien, répondit-il, les dents serrées.

Elle griffonna de nouveau sur le papier. Bucky surveilla sa respiration pour qu'elle ne soit ni rapide ni saccadée, et qu'il ait l'air naturel.

— Aux dernières nouvelles, vous deviez l'accompagner à une soirée organisée par son entreprise. Comment ça s'est passé ?