Sacha remercia la femme de l'avoir déposé, et alors que Bucky quittait la voiture à sa suite, celle-ci lui rappela :
— A demain, James.
Il grimaça un sourire. Le chauffeur ferma la portière derrière eux et ils reprirent la route.
— Désolé pour ce moment gênant...
Sacha rit.
— J'ai l'impression que tu t'excuses beaucoup en ce moment, railla-t-elle.
Bucky pouffa.
— Il sait donc rire !
— Ça n'arrive pas souvent.
— J'ai pu le constater.
Il aimait qu'elle sourie et rigole souvent. Il n'avait pas l'habitude de passer du temps avec des personnes joyeuses, et c'était plus communicatif qu'il ne l'aurait pensé.
Ils grimpèrent les marches, et il prit soin d'adapter son allure pour ne pas la distancer. Arrivés au 6ème étage, Bucky se dirigea vers son appartement.
— James, attends ! appela-t-elle.
— Tu veux bien m'appeler Bucky ? pria-t-il, gêné. Il n'y a que le Dr Melwis qui m'appelle James.
— Bucky... , commença-t-elle.
L'entendre prononcer son surnom remua tout un tas de trucs dans son ventre, sensations qu'il ne comprit pas.
— Merci pour tout à l'heure.
Elle semblait triste.
— Excuse-moi de ne pas être venu plus tôt, ajouta-t-il en regardant sa pommette gonflée.
Sacha eut un sourire amusé. Il s'était encore excusé.
— Si tu n'étais pas venu... je ne sais pas comment ça se serait fini. Tu m'as sauvé.
Elle s'était approchée de lui et avait pris sa main gantée entre les siennes. Un flot d'émotions le traversa, et il ne sut comment gérer la situation. La seule chose qui traversa ses lèvres fut :
— Est-ce que ça veut dire que je suis ton héros ?
Sacha éclata de rire. Venait-il vraiment de faire une blague ?
— Tout doux, cowboy, se moqua-t-elle. Ne prends pas la grosse tête non plus.
Elle tapota son torse, toujours en riant. Il aimait l'entendre rire, et il se rendit compte seulement après coup du sourire qui étirait ses lèvres.
Ils se séparèrent, et Sacha retourna dans son appartement le temps qu'il range le sien. Elle récupéra les quelques objets qui pourraient avoir de la valeur pour les mettre dans un sac, puis dans un autre elle entassa son pyjama et ses habits pour le lendemain. Elle en profita pour prendre une douche, se disant qu'au moins ce serait fait.
Lorsqu'elle était prête, elle quitta son appartement, tenta de remettre la porte aussi droite que possible pour donner l'illusion que tout allait bien, puis frappa chez son voisin. Bucky semblait embêté.
— Ne me dit pas que tu n'as pas fini ? railla-t-elle.
Il fit la moue. Elle le poussa pour entrer quand même.
— Tant pis pour toi.
Bucky referma la porte derrière eux, un peu gêné. Il avait commencé par le gros, mais il restait encore pas mal d'habits qui trainaient par-ci par-là.
Sacha, amusée et un peu dépitée par l'état de l'appartement, se dirigea vers les fenêtres pour les ouvrir et aérer. Elle remarqua un emballage vide qui reposait dans un coin et le ramassa. En la voyant, Bucky se précipita sur elle pour le prendre.
— Tu n'as pas... bafouilla-t-il. C'est à moi de le faire... Désolé...
Il passa une main mal à l'aise sur son front, regardant l'appartement qui avait encore besoin de nettoyage. Il décida de continuer, même si elle était là. Que pensait-elle de lui en voyant qu'il vivait dans une porcherie ?
Sacha en profita pour observer autour d'elle. Elle fit les gros yeux en voyant un trou dans le mur, de la taille de son poing. Elle pouvait voir au travers qu'il donnait sur la chambre. Il n'avait pas menti quand il avait dit qu'il avait frappé le mur. Quand elle regarda Bucky avec incompréhension, il haussa les épaules, évitant son regard. Comment ne s'était-il pas explosé la main ?
Après plusieurs minutes, il s'affairait toujours à récupérer ce qui trainait par terre. Elle entreprit de ramasser quelques vêtements, mais il lui arracha des mains.
— Je n'ai pas besoin de ton aide !
Il ne voulait pas à mal en disant ça, même si c'était un peu froid. Sacha sut qu'il voulait juste faire bonne impression et que cette situation le frustrait. Elle lui claqua quand même l'épaule en guise de punition, et eut beaucoup plus mal qu'elle ne l'aurait dû. Elle avait frappé son bras gauche, celui qui était en vibranium. Elle ne semblait pas blessée pour autant, mais elle ne pouvait plus ignorer que quelque chose clochait avec son bras désormais.
Elle le regardait avec de gros yeux, son autre main couvrant ses doigts endoloris, sans comprendre. Il regarda son bras un instant en silence. C'était peut-être le bon moment pour lui en parler.
Bucky commença par retirer ses gants, et Sacha eut à peine le temps de voir ce qu'il y avait en dessous qu'il enchaina avec son haut. Il se retrouva torse nu devant elle, mais elle se cacha les yeux de pudeur.
— Je peux savoir ce que tu fais ?
Il attrapa sa main qui lui cachait la vue et la baissa.
— Regarde, invita-t-il d'une douce voix.
Elle s'exécuta. Son regard fut instinctivement attiré par son bras gauche, entièrement métallique.
— Qu'est-ce que...
Il tourna sa main, pour qu'elle ait une vision globale. Elle tourna autour avec curiosité et l'examina sous tous les angles.
— Woaw...
Bucky s'attendait à du dégout, de la peur ou toute forme de rejet, mais elle semblait plutôt... estomaquée. Voire curieuse.
— Mais comment ça marche ce truc ?
Il ne s'attendait pas à cette question et pouffa.
— C'est lié à mon système nerveux. C'est comme ça que j'arrive à le bouger comme mon autre bras.
Elle le regarda comme s'il venait d'une autre planète.
— On a la technologie pour développer des prothèses aussi évoluées ?
— Pas pour le grand public...
Elle comprit instantanément.
— L'armée qui n'est pas vraiment l'armée...
Il sourit en guise de réponse. Puis soudain, une idée émergea :
— C'est avec ce bras-là que tu as traversé le mur !
Il se tourna vers le mur qui séparait sa chambre et son salon, se remémorant ce qu'il s'était passé. Il grimaça.
— Non ? comprit-elle avec inquiétude.
Il secouait la tête. Elle voulut lui demander comment c'était possible, mais son expression parlait pour lui. C'était trop. Il s'était déjà beaucoup dévoilé ce soir. Elle décida de changer de sujet, et de ton par la même occasion.
— Allez, rhabille-toi, l'exhibitionniste, railla-t-elle.
Il remit son haut, et alors qu'il allait remettre ses gants, Sacha les attrapa et les balança sur le canapé. Il n'avait plus besoin de se cacher avec elle. Bucky sentit un poids dont il n'avait même pas conscience se dissiper.
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Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}
FanfictionLorsqu'elle emménage dans son nouvel appartement, Sacha s'attendait à une vie tranquille, loin de son ex toxique. C'était sans compter sur son voisin de palier, un beau brun au passé mystérieux. Tout aurait pu bien se passer si les murs de l'immeubl...