Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}

Chapitre 43

La maison de Sam, même s'il aurait davantage fallu l'appeler un manoir, était vraiment magnifique. Elle n'avait rien de tape-à-l'œil, mais tout avait été aménagé minutieusement. Sacha se demandait s'il avait lui-même tout fait ou s'il avait engagé quelqu'un pour s'en occuper. Le domaine était entouré par une haie parfaitement taillée, elle-même accolée à une barrière en métal afin de dissuader tout intrus d'entrer. La maison se trouvait au milieu du jardin, et nous suivîmes le chemin de pierre pour arriver devant l'entrée. Le ratio herbe-plante était parfaitement adapté pour souligner la beauté des lieux. La devanture, un mélange de gris, noir et blanc, alternant entre les matériaux : pierres, bois, métal, donnant au bâtiment un air à la fois moderne, mais avec une touche de mode des manoirs à l'ancienne. Il y avait des fenêtres et baies vitrées au rez-de-chaussée comme à l'étage, ce qui annonçait une demeure très lumineuse. Le garage, ouvert, montrait la berline dans laquelle Sam les avait emmenés au restaurant, lorsqu'elle l'avait rencontré.

Sacha et Bucky montèrent les marches du perron avant de sonner à la porte. Sam les avait invités à manger chez lui, et ils avaient de la chance, c'était un samedi particulièrement ensoleillé.

— À l'arrière, cria une voix.

Bucky entraina Sacha pour faire le tour de la bâtisse et elle découvrit une grande terrasse. Sam se trouvait derrière le barbecue qu'il voulait allumer. Il s'approche avec un grand sourire de Bucky, et celui-ci, anticipant ce qui allait se passer, eut un mouvement de recul. Mais Sam, loin de se laisser déconcerter, l'attrapa par le bras et le tira vers lui pour une accolade. Bucky lui rendit son étreinte à contrecœur en levant les yeux au ciel. Mais Sacha voyait bien qu'il appréciait ce geste, ce n'était que son ego qui lui refusait de l'admettre.

Ils se détachèrent, et Sam vint enlacer Sacha également. Elle ne s'attendait pas à une telle marque d'affection de sa part, mais se laissa faire. Sam était ce genre de personne très tactile, et ça ne rendait que plus amusante sa relation avec Bucky. L'étreinte dura un peu trop longtemps, et Sacha leva la tête vers Sam, et elle vit qu'il regardait Bucky avec amusement. Celui-ci avait la mâchoire serrée, et un sourire pincé. Sacha rit, comprenant que Sam cherchait juste à agacer son ami, et mit fin à la comédie. Elle se sépara de lui et se rapprocha de Bucky pour le prendre par le bras, et voyant qu'il boudait, elle lui embrassa l'épaule. Il baissa les yeux vers elle, et elle lui envoya son meilleur regard de chat potté. Elle vit ses joues se creuser dans un sourire qu'il tentait de contenir, en vain.

— Laissez-moi vous présenter ma splendide femme, Dana ! s'exclama Sam, tendant les bras d'un geste théâtral.

Ils se tournèrent dans la direction indiquée pour découvrir une femme à la peau hâlée, de courts cheveux bruns et aux yeux azur. Elle leur offrit un sourire avec toutes ses dents.

Bucky tombait des nues : depuis quand Sam était-il marié ? Jamais, au grand jamais il n'avait mentionné une épouse, ni même une petite-amie. Pas même la moindre femme dans sa vie. Sam s'approcha d'elle, passa son bras autour de ses épaules et ils leur firent face.

Sacha fut la première à réagir, la saluant amicalement.

— Je crois que le système d'exploitation Bucky Barnes vient de planter, se moqua Sam.

Bucky le foudroya du regard, avant de saluer à son tour la femme. Sam, sentant qu'il devait une explication à son ami, l'entraina près du barbecue pour assurer la cuisson de leur repas tout en discutant. Dana invita Sacha à s'installer à table, et elles se servirent un verre de vin blanc en faisant connaissance.

Sam expliqua qu'ils se fréquentaient depuis le lycée, mais qu'ils s'étaient séparés peu de temps après qu'il intègre l'armée. Quand les Avengers avaient ramené les disparus avec les pierres d'infinités, beaucoup s'étaient retrouvés sans rien. Dana avait beaucoup aidé Sam, et leurs sentiments étaient réapparus, comme s'ils ne les avaient jamais vraiment quittés. Pour la protéger, il avait choisi de séparer son travail de sa vie privée et n'en avait parlé à personne. Il regrettait sincèrement de ne pas avoir inclus Bucky dans cette partie de sa vie, et il s'en excusa.

— Tu as bien fait, rassura Bucky. Je n'aurais pas... je n'étais pas dans une bonne période. Je suis content que tu m'en parles aujourd'hui.

Bucky lui tendit une main amicale, que Sam serra solennellement. Ils se jugèrent un instant, avant que Sam ne l'attire vers lui pour une nouvelle accolade, au grand désespoir de Bucky qui lâcha un soupire bruyant.

— Allez, on passe à table !

Ils s'installèrent joyeusement autour d'une table magnifiquement dressée. Champagne et vin, vaisselle en argent, apéritifs faits maison.

— Vous ne rigolez pas quand vous invitez du monde ! s'émerveilla Sacha.

Dana lui déposa un verre dans les mains avec un clin d'œil.

— J'avoue que c'est ma faute. Je voulais faire bonne impression.

— C'est réussi, rit Sacha. Votre maison est magnifique.

— C'est celle de Dana, informa Sam. Je ne suis que le colocataire.

Dana rit, agitant sa main pour leur intimer de ne pas l'écouter. Sacha se renseigna sur son métier. Dana était la directrice France d'un grand groupe spécialisé dans le développement durable. Une vraie femme d'affaires ! La discussion dériva une fois, deux fois... le repas était délicieux, le vin et l'alcool aussi. Sacha commença à sentir l'alcool lui monter à la tête et s'excusa pour se rendre aux toilettes.

— Tu vas peut-être ralentir un peu, ma grande, se moqua-t-elle en voyant son reflet dans le miroir.

Quelqu'un frappa à la porte, la faisant sursauter.

— Tout va bien ?

Bucky.

— Une minute !

Elle se recoiffa rapidement, effaça les traces de son maquillage qui avait coulé, et sorti. Bucky l'attendait, accoudé sur le mur, avec un regard inquiet. Elle s'approcha de lui, posa ses mains sur son torse et se colla à lui. Il passa ses bras autour d'elle pour l'enlacer.

— Je crois que j'ai un peu trop bu, confessa-t-elle avant de glousser.

Bucky posa les yeux sur elle. Avec ses talons, elle était presque à sa taille. Ça lui faisait toujours bizarre. Elle avait les joues rouges, une expression un peu niaise sur le visage, et les yeux vitreux. Il ne put s'empêcher de rire.

— Ne te moque pas de moi ! gronda-t-elle en lui frappant le torse.

Il attrapa la main qui venait de le frapper – enfin, c'était un bien grand mot vu qu'il n'avait presque rien senti – et la porta à ses lèvres pour y déposer un baiser.

— Trouvez une chambre, chambra Sam qui passait par là, certainement pas par hasard.

— Ça ne te gêne pas de nous en prêter une ? répondit Sacha du tac au tac.

Sam s'arrêta net, fronça les sourcils de surprise, avant de retourner vers elle avec amusement.

— Épouse-là, lança-t-il à Bucky avant de reprendre ce qu'il faisait.

Sacha se colla à Bucky pour un dernier câlin, et alors qu'elle se séparait de lui pour rejoindre la terrasse, il l'attrapa par le bras pour la rapprocher de nouveau.

— Je pense qu'à un moment, on va devoir y retourner, s'amusa Sacha.

— Je m'en moque, chuchota-t-il avant de l'embrasser doucement. Ils attendront.

Sacha rit et le tira à sa suite. Elle faillit se tordre la cheville et tomber et dut s'accrocher à son bras pour garder l'équilibre.

— Je crois que quelqu'un a besoin de boire de l'eau, se moqua Dana en la voyant.

— Je sais, geignit Sacha en faisant la moue. C'est la faute du vin, il est beaucoup trop bon.

Bucky récupéra le verre de Sacha pour le remplir d'eau et lui tendit.

— Bois, ordonna-t-il.

— Depuis quand tu me donnes des ordres ? joua-t-elle.

Bucky allait répondre mais Sam l'interrompit :

— Je pense qu'on va s'arrêter là avant que ça ne parte en Cinquante Nuances de Grey.

Dana et Sacha éclatèrent de rire, et Bucky fronça les sourcils sans comprendre. Sacha lui tapota le torse.

— Je t'expliquerai.