Chapitre 15

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Bucky se retint de tout envoyer valser dans sa cuisine. Son ordinateur portable en face de lui, ça faisait trois fois qu'il ratait la même recette. Il jura et jeta la nourriture brulée à la poubelle.

Son téléphone sonna. Depuis que Sacha était venue et l'avait programmé, il ne sonnait plus autant qu'avant, alors il le gardait allumé et en charge. La plupart du temps. Mais qui pouvait lui envoyer un message à cette heure-là ? Il était plus d'une heure du matin. Numéro inconnu.

Salut beau gosse

Bucky fronça les sourcils. Probablement un faux numéro. Il reposa l'appareil et entreprit de nettoyer la cuisine. Un nouveau message.

Est-ce que Sacha est arrivée ? On a un peu picolé et elle ne répond plus à mes messages

C'est Laetitia, au fait

Sacha lui avait donné son numéro ?

J'ai fouillé de téléphone de Sacha pour prendre ton numéro. On sait jamais.

Voilà qui avait plus de sens. Il entreprit de répondre.

Elle. N'est. Pasrentrée.

Il faut vraiment que tu apprennes à envoyer des textos mdr. Tu peux aller vérifier à l'arrêt de bus stp ?

— « Mdr » ? « Stp » ?

Il leva les yeux au ciel. Il avait le message principal.

OK.

Alors qu'il enfilait ses chaussures, son téléphone sonna une dernière fois.

Si tu profites d'elle dans son état, je te pète la gueule, super soldat ou non.

Il pouffa. La relation qu'entretenaient les deux filles le surprenait un peu plus chaque jour. Il sortit de l'appartement, et à peine avait-il descendu quelques marches qu'il entendit un rire venant d'en bas. Il dévala les marches pour découvrir une Sacha qui tentait de retirer ses talons. Elle l'entendit arriver et lui offrit un large sourire.

— Bucky ! s'exclama-t-elle.

Elle tenta de se relever, mais perdit l'équilibre. Elle se rattrapa de justesse à la rambarde et montra fièrement qu'elle tenait debout lorsqu'il arrivait à sa hauteur. Elle monta quelques marches, titubant, et riant pour rien. « Un peu picolé » ? Elle n'arrivait même pas à monter les marches correctement.

Bucky commençait sérieusement à s'inquiéter. À continuer comme ça, elle risquait de se tordre la cheville ou de tomber.

— Viens-là, appela-t-il en l'invitant à s'assoir sur la marche. Je vais t'enlever tes chaussures, ce sera plus simple.

— Mon héros, minauda-t-elle.

Un sourire amusé étira les lèvres de Bucky. Elle gesticulait un peu trop, rendant sa tâche plus pénible qu'elle n'aurait dû l'être, mais il réussit tout de même à la déchausser. Il l'aida à se relever et l'aida à monter les étages en gardant sa main fermement accrochée à la sienne. Comme ça, si elle tombait, il la rattraperait.

Sacha se mit à raconter sa soirée, mais ça n'avait pas vraiment de sens. Elle se mélangeait les pinceaux entre les évènements, revenant en arrière pour apporter un détail, se perdant dans ce qu'elle racontait... Ils mirent une bonne dizaine de minutes à arriver au sixième étage. Elle commença à chercher ses clés dans son sac, mais agacée, elle s'assit par terre en boudant.

Bucky posa un genou à terre et entreprit de fouiller dans son sac pour les trouver à sa place.

— Ne regarde pas dans la petite pochette fermée.

Il fronça les sourcils.

— C'est là où je cache mes trucs de filles, murmura-t-elle sur le ton de la confidence.

Il ne put s'empêcher de pouffer ; la Sacha sous alcool était un peu folle. Il trouva enfin les fameuses clés et déverrouilla la porte. Il posa les chaussures dans l'entrée ainsi que le sac, puis il passa son bras sous les épaules de Sacha pour l'aider à se lever. Il referma la porte d'entrée d'un coup de pied maladroit et emmena Sacha dans sa chambre. Il l'allongea sur le lit.

— J'ai pas envie de dormir, refusa-t-elle en se relevant.

Il eut à peine besoin de la pousser qu'elle retomba lourdement sur le lit, les bras en éventail. Il la plaça confortablement, en espérant qu'elle y reste, et commença à s'en aller. Mais elle se redressa et il fut contraint de revenir. Il appuya sur son épaule pour la forcer à s'allonger. Elle gesticula, mais même au mieux de sa force, elle n'arrivait pas à la cheville du super soldat.

— Je suis si faiiiiible.

Il lui sourit.

— Dors, incita-t-il.

Elle leva sa main et la passa dans les cheveux de Bucky pour les remettre en arrière, mais la gravité les ramena à leur place.

— Tu as des yeux magnifiques.

Il pinça ses lèvres dans un sourire gêné et la remercia. Elle caressa délicatement ses cheveux avant de glisser sa main sur sa joue.

— J'aimerais que tu sois heureux, souffla-t-elle d'un air triste.

Il dissimula sa tristesse derrière un sourire.

— Tu m'y aides beaucoup, avoua-t-il.

Elle eut l'air heureuse.

— Maintenant, dors ! Ou je vais être obligé de t'attacher.

— C'est une menace ou une promesse ?

Sa voix mielleuse fit bruler les joues de Bucky, qui ne sut quoi répondre. Mais déjà, les paupières de Sacha se fermaient, et le sommeil la gagna rapidement. Il resta quelques minutes à la regarder dormir, pour être sûre qu'elle ne feignait pas. Il allait retourner chez lui, mais il commença à angoisser. Il n'aimait pas l'idée de la laisser seule dans cet état.

Alors il ferma la porte d'entrée à clé, enleva son haut et son pantalon, et se laissa tomber sur le canapé.

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant