Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}

Chapter 45

L'homme, qui visiblement aimait s'entendre parler, venait d'expliquer en long, en large et en travers, à quel point Sam et Bucky étaient de mauvais compagnons pour ne pas avoir pu les protéger. Il voulut enchainer avec un monologue sur HYDRA et les Avengers mais Sam l'interrompit, lui faisant comprendre qu'il ne faisait que brasser de l'air.

Il soupira, faisant signe à son équipe qu'il était temps d'y aller. Sacha se remit à pleurer, tentant d'étouffer ses sanglots et de se faire aussi petite que possible.

— Oh... tu me brises le cœur. Allez, je ne suis pas un monstre. Je vous laisse dire adieux à vos hommes.

Sur ces mots, Sacha et Dana furent libérées. Dana se précipita vers Sam, et Sacha se jeta dans les bras de Bucky.

— Bucky ! s'exclama-t-elle.

Il l'accueillit, la serrant contre lui.

— Je suis désolé, je suis désolé... tonna-t-il alors qu'elle pleurait sur son épaule, tremblante.

Il s'écarta d'elle juste assez pour pouvoir la regarder dans les yeux. Il posa sa main sur sa joue, essayant d'être rassurant.

— Je te promets que ça va aller.

Il posa ensuite son front contre le sien et ferma les yeux. Elle rompit le contact pour enfouir son visage dans son cou. Là, elle murmura, tout juste assez fort pour être sûre qu'il serait le seul à l'entendre.

— J'ai une arme dans ma poche. La droite.

Le cœur de Bucky manqua un battement. Voilà qui pourrait lui donner un bonus non négligeable dans sa situation. Il rapprocha Sacha de lui, la positionnant dans un angle qui lui permettait de cacher sa main qui glissait lentement dans sa poche. Il continuait de lui glisser des mots rassurants, fusillant leurs assaillants du regard. Il sortit l'arme, facilement, mais ne savait pas comment la dissimuler discrètement. Plusieurs possibilités s'offraient à lui, qu'il commença à étudier.

Sacha répondit à cette question, ou plutôt, elle résolut son problème. Elle lui saisit le visage et l'embrassa passionnément. D'abord surpris, il profita de cet échange, essayant de ne pas penser que c'était peut-être le dernier qu'ils auraient. Il sentit la main de Sacha lui prendre le pistolet des mains. Il voulut avoir un mouvement de recul, craignant qu'elle n'essaie de s'en servir, mais elle accentua leur baiser, appuyant davantage sa paume contre sa joue. Elle passa ensuite sa main sous son t-shirt, et il dut relever un peu les hanches pour qu'elle ait le bon angle pour glisser l'arme dans sa ceinture. Son haut était assez long pour la dissimuler, et il avait déjà été fouillé. Ils n'avaient pas de raison de se méfier.

Un des hommes d'HYDRA saisit Sacha par les cheveux pour la tirer en arrière. Elle gémit de douleur, mais ne se débattit pas. Elle savait au fond d'elle que ça ne serait que pire.

— Pas besoin de transformer ça en film de cul.

Sam et Dana furent séparés également. Un homme poussa les deux femmes sur le côté, les braquant de son arme, pour s'assurer qu'elles ne tentaient pas de s'enfuir.

— Allez, on dégage.

Ils commencèrent à avancer vers la sortie de la demeure, et c'est le moment que Bucky choisit pour dégainer. Il s'attaqua en premier à celui qui se trouvait à côté de lui, visant sous sa mâchoire. Sa première victime n'était pas encore tombée qu'il se tourna ensuite vers celui qui menaçait Sacha et Dana. Un second coup partit, et il le toucha à la tête. Une des femmes poussa un cri, mais il n'identifia pas laquelle. Il les vit courir pour se mettre à couvert dans sa vision périphérique. Sam n'avait pas attendu le second coup de feu pour réagir. Tout ce qu'il attendait depuis l'arrivée d'HYDRA, c'était une ouverture. Et Bucky lui en avait offert une sur un plateau.

Cachées derrière la maison, les femmes ne purent s'empêcher de regarder l'affrontement. Sacha redécouvrait Bucky avec la scène qui s'offrait à elle. Lui qui était toujours si indécis, maladroit voire complètement à la ramasse... En combat, il savait ce qu'il faisait. Chacun de ses gestes était assuré, précis. Il n'hésitait pas, même si c'était pour tuer. Elle n'aurait pas dû être choquée par ce constat. Elle n'aurait pas dû avoir peur de ce don il était capable. Elle savait pour son passé, il lui avait tout dit. Pourtant... le Bucky qu'elle avait en face d'elle, le soldat... elle ne le connaissait pas.

Il y eut plusieurs coups de feu, dont un qui frôla Dana de suffisamment près pour lui bruler la peau. Sacha la tira avec elle. Elles devaient s'éloigner davantage, elles étaient encore trop exposées. Mais où pouvaient-elles aller ? Il n'y avait rien !

Un bruit leur fit lever la tête vers le ciel, où deux hélicos volaient.

— Amis ou ennemis ?

— Aucune idée, regretta Dana.

Plusieurs personnes sautèrent de la haut, armes en main, ralentis dans leur chute par des cordes. Ni Sacha ni Dana ne se sentait la force de regarder ce qu'il se passait, elles entendaient des éclats de voix, sans comprendre ce qu'il se disait. L'attente leur parut interminable. Soudain, une femme apparue derrière elles, les braquant de son arme.

— J'ai deux femmes ici, indiqua-t-elle dans son talkie.

— Laissez-les partir, bandes d'idiots ! cria Sam.

La femme baissa son arme, et leur ordonna d'avancer pour rejoindre la terrasse. En les voyant, Bucky s'approcha, et Sacha courut vers lui, avant de s'arrêter nette en voyant ses vêtements en sang. Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale.

Bucky l'imita, s'arrêtant à un mètre d'elle, sans comprendre son hésitation. Il suivit son regard vers son t-shirt. Il ferma les yeux quelques secondes. Il comprenait sa réaction, mais il aurait menti en disant qu'elle ne le blessait pas. Il ne pouvait pas lui en vouloir après ce qu'elle venait de vivre à cause de lui...

— Tu es blessé ? s'enquit-elle tout de même, gardant ses distances.

Il secoua la tête, et elle parut rassurée. Il n'avait pas été complètement honnête, mais il n'avait rien de grave. Elle n'avait pas besoin, en plus de tout, de s'inquiéter pour lui.

Sacha passa ses doigts tremblant sur ses bras, comme pour se réchauffer. Elle jeta un regard à Sam, pour s'assurer que lui aussi allait bien. Il semblait en plus mauvais état, mais il marchait, ce qui était encourageant. Dana se sépara de lui après une longue étreinte et l'examina de long en large.

— On a appelé une ambulance, informa une femme en tailleur.