Chapitre 39

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— Dites-moi tout James. J'ai hâte de savoir comment s'est passé votre semaine.

Et elle n'avait aucune idée de ce qui l'attendait. Il prit une profonde inspiration, ne sachant où commencer. Comme pour l'encourager, le Dr Melwis ajouta :

— Vous avez l'air un peu plus vivant que la dernière fois. Peut-être un peu maigre encore. Qu'avez-vous mangé ce matin.

Il ne réussit à empêcher une expression lubrique d'éclairer son visage en repensant à son « petit-déjeuner ».

— Voilà qui est inhabituel, nota la thérapeute, amusée. Peut-être que vous voulez commencer par ça ?

Il secoua la tête. Autant tout expliquer depuis le début. Il commença par sa mission avec Sam, sans s'attarder. Elle n'avait que faire des détails – d'autant que certains étaient confidentiels – alors il se concentra sur sa relation avec Sam qui s'était approfondie lors de leur voyage. Comme à l'accoutumée, elle l'interrogea sur ses sentiments, et après quelques soupirs et haussements d'épaule pour la forme, il se mit à table. Sam était probablement la personne en qui Bucky avait le plus confiance. En plus de ça, bien qu'il soit l'homme le plus agaçant de cette planète, il avait cette manière de le faire sortir de sa zone de confort, tout en respectant ses limites. Il ne l'admit pas à voix haute, mais il l'admirait beaucoup pour ça.

La mission en elle-même avait été bénéfique. Retrouver ses repères, se sentir en confiance, avoir l'impression de faire le bien... Ces sentiments avaient manqué à Bucky.

Le Dr Melwis écrit dans son carnet, ce qui lui fit lever les yeux au ciel, se laissant retomber contre le dossier du canapé.

— Je n'ai pas une mémoire d'éléphant, si je n'écris pas, j'oublie les détails, signifia-t-elle d'un air agacé, sans lever les yeux.

Il voulu blaguer, mais un simple regard l'en dissuada. Il enchaina sur sa soirée avec Sam, et elle tiqua lorsqu'il mentionna la quantité d'alcool qu'il avait ingéré.

— Je n'en avais pas bus depuis des années, anticipa-t-il.

— Il ne faudrait pas que vous voyiez l'alcool comme un échappatoire.

— Même si je le voulais, je ne saurais pas comment m'en procurer. Je ne suis pas sûre qu'il y ait de marque asgardienne au supermarché du coin, ironisa-t-il.

Elle lui jeta un regard entendu, et cela lui demanda toute sa volonté pour ne pas lever les yeux en l'air. C'est la voix de Sacha dans sa tête qui le ramena à la raison, lui rappelant que ces sessions avaient pour objectif de l'aider. Il devait être... moins sur la défensive. S'il n'y croyait pas, ça ne marcherait jamais.

— Je n'ai bu que parce que je savais que je ne pourrais faire de mal à personne. Le reste du temps, je ne bois pas du tout d'alcool.

Elle hocha la tête, notant quelques mots.

— Le lendemain était... douloureux, continua-t-il de raconter.

Il grimaça en pensant à sa gueule de bois. La psychologue laissa échapper un rire. N'était-ce pas la première fois qu'il l'entendait ? Impressionnant.

— Quand êtes-vous rentré ?

— Dans la nuit qui a suivi. On a dormi dans l'avion.

Il allait s'arrêter là et attendre qu'elle pose d'autres questions, comme il avait l'habitude de le faire. Mais il décida de changer un peu la dynamique et de faire des efforts :

— J'ai croisé Sacha en rentrant chez moi. Elle m'a salué...

Le regard de la femme s'intensifia. Il avait laissé sa phrase en suspension, et il lui fallu quelques secondes avant de la terminer :

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant