Sacha détestait l'idée que James soit envoyé en prison à cause d'elle. Elle se rendit également au commissariat pour donner sa déposition. Elle ne mentionna pas qu'elle avait dû s'interposer entre les deux.
Après avoir terminé avec la policière, elle fut invitée à attendre dans un coin de la pièce. Après une bonne demi-heure sans nouvelle, une femme entra. Elle avait la carrure et la prestance de ceux qu'on respecte au premier coup d'œil. Ses talons raisonnaient sur le carrelage, tandis qu'elle jetait un regard sévère alentour. Elle fut accueillie par un policier.
— Dr. Jessica Melwis. Je viens pour monsieur Barnes.
Ils échangèrent quelques minutes, et Sacha comprit qu'elle parlait de James. Qui pouvait être cette femme ? Pourquoi venir le chercher au commissariat ? Peut-être qu'elle s'occupait des anciens vétérans.
Après les vérifications d'usage, le policier l'invita à attendre également, le temps qu'il s'occupe de la paperasse pour le faire libérer. La femme tourna la tête vers les sièges, mais alors qu'elle ne semblait pas avoir l'attention de s'y asseoir, elle remarqua Sacha.
— Dr. Melwis, se présenta-t-elle.
— Sacha, répondit-elle par politesse, un peu impressionnée par son charisme.
Elle la regarda de haut en bas, comme par curiosité.
— Une amie de James ?
Sacha hocha la tête. Elle ne savait pas comment répondre, quel niveau de détail elle pouvait lui donner sans que cela ne nuise à son voisin.
— Je suis sa voisine.
— Je vois.
Un très subtil sourire étira la commissure de ses lèvres. Des bruits de pas attirèrent leur attention de l'autre côté de la pièce, où James réapparut menotté, accompagné d'un policier.
En voyant la femme, il leva les yeux au ciel.
— Évidemment qu'ils vous ont appelé, déplora-t-il.
— Je suis là pour vous faire sortir.
— C'est très aimable.
Il lui sortit son fameux faux sourire.
— J'ai eu le temps de faire la connaissance de votre voisine de palier.
La femme désigna Sacha d'un mouvement de tête. Ce n'est qu'à ce moment-là que James remarqua sa présence. Il sembla soudain mal à l'aise et se massa la nuque en gesticulant. Les menottes l'empêchaient se manœuvrer correctement, mais il n'eut pas l'air de s'en formaliser.
— Intéressant, souffla la femme, énigmatique.
Ils échangèrent un regard de ceux qui se comprennent, sauf que contrairement à elle James n'avait pas du tout l'air content.
— Intéressant.
Bucky savait très bien ce que cela voulait dire. Elle avait désormais un nouveau sujet de conversation, et ça impliquait Sacha. Déjà qu'il devrait lui expliquer ce qu'il s'était passé, et il savait très bien comment elle allait réagir. Il en soupira d'avance. Il n'était pas près de se sortir du sujet « voisine de palier ».
Lorsqu'il fut prêt à partir, la policière libéra Bucky de son entrave, et invita tout le monde à quitter le commissariat.
— Mon chauffeur nous attend de ce côté, informa la femme. Si je vous ramène chez vous James, je suppose que nous pouvons déposer également mademoiselle.
Cela sonnait somme une question, et Sacha tenta de décliner par politesse. Elle détestait déranger, mais elle ne sut dire non. Elle les suivit tous les deux vers la voiture.
Un humer noir apparut devant leurs yeux. Un homme en costume en sortit pour leur ouvrir la porte arrière. Il y avait deux rangées de deux sièges, l'une en face de l'autre. La femme incita Sacha à entrer la première, qui se plaça face à la route. James suivit, s'installant en face d'elle. La femme prit place en dernier, aux côtés de Sacha. Le chauffeur ferma la porte derrière eux et prit place au volant. Il n'eut pas besoin qu'on lui donne la direction pour se lancer sur la route.
Bucky était particulièrement mal à l'aise ici. Il savait pertinemment que sa psychologue observait ses moindres faits et gestes en présence de sa voisine. Elle n'était pas sans savoir les évènements récents. Sacha regarda distraitement la route en se triturant les ongles. Après une bonne minute, il croisa le regard insistant de la femme. Elle désigna discrètement la troisième passagère. Il plissa les yeux, sans comprendre, jusqu'à ce qu'elle mime avec sa bouche un « parlez » agaçant. Il ferma les yeux un instant, serrant la mâchoire, avant de reporter son attention devant lui. Il détestait la voir avec cet hématome sur la joue. Il prit la parole, la faisant sursauter :
— On devrait t'emmener à l'hôpital.
— Ce n'est rien. Ils m'ont donné du froid à poser dessus au commissariat. J'irais à la pharmacie demain acheter de la crème.
— Ça va ? s'enquit-il.
Du coin de l'œil, il vit sa psychologue sourire. Il avait visiblement fait ce qu'elle attendait de lui.
— Ça ira, rassura-t-elle. La policière m'a assuré qu'ils feraient ce qu'il faut pour qu'il me laisse tranquille. Et puis je pense que l'intervention de mon voisin l'a refroidi.
Elle plaisantait, et Bucky sourit. Ils échangèrent un regard quelques secondes, avant qu'elle ne reporte son attention sur la route. Il jeta un œil à la femme qui les accompagnait, silencieuse, qui lui fit signe de continuer. Il lui fit de gros yeux, incapable de trouver un autre sujet de conversation. Il restait une bonne dizaine de minutes de route avant d'arriver.
— Dites-moi, mademoiselle Drillat, avez-vous un endroit où dormir ce soir ? J'ai cru comprendre que votre porte d'entrée avait été...
Elle jeta un œil à James.
— Violentée.
Sacha réfléchit quelques secondes. Elle ne voyait pas où elle pourrait aller. La plupart de ses amis avaient des studios en ville, ils ne pourraient pas l'accueillir. Et ses parents habitaient trop loin. Elle secoua la tête.
— Je suis bonne pour barricader ma porte, rit-elle.
La femme fit mine de réfléchir, puis se tourna vers Bucky.
— Vous avez un canapé, James, je me trompe ?
Cela demanda toute sa volonté pour ne pas réagir physiquement à sa question et rester naturel. Il voyait parfaitement où elle venait en venir. Elle voulait le pousser à passer du temps avec Sacha. Qu'il n'ait pas le choix.
— Ça va aller, contrat Sacha, je ne voudrais pas l'embêter.
La psychologue haussa un sourcil dans la direction de Bucky, attendant qu'il se manifeste. Comme il ne disait rien, elle insista :
— C'est dangereux, non ? Pour vous, de rester seule dans un appartement qui ne ferme pas. Et vous n'avez peut-être pas envie de passer la nuit seule après ce qu'il s'est passé.
Sacha comprit alors ses intentions. C'était elle qui avait voulu que James soit gentil. Qu'il l'invite à manger. Elle ne faisait que continuer sur la même voie.
— Tu peux prendre le canapé, il est confortable.
Il eut un petit sourire, définitivement sincère, à son encontre. Il voulait vraiment l'aider, même si cela impliquait de secouer ses habitudes.
— Il va juste falloir que tu me laisses un moment pour ranger.
Sacha lâcha un rire spontané.
— Ça marche.
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Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}
FanfictionLorsqu'elle emménage dans son nouvel appartement, Sacha s'attendait à une vie tranquille, loin de son ex toxique. C'était sans compter sur son voisin de palier, un beau brun au passé mystérieux. Tout aurait pu bien se passer si les murs de l'immeubl...