Chapitre 27

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La soirée touchait à sa fin. La plupart de ses collègues, notamment ceux avec des enfants, étaient rentrés chez eux. Bucky bâilla, et elle prit ça comme un signe qu'il était temps d'y aller pour eux aussi.

— Tu appelles notre chauffeur ? demanda-t-elle avec une mine réjouie.

Elle adorait l'idée d'avoir un chauffeur, même pour une soirée. Elle se sentait un peu princesse. Bucky acquiesça et prit son téléphone. Elle le prévint qu'elle faisait un dernier tour aux toilettes et qu'elle le rejoignait dehors.

Des pas s'approchèrent de Bucky alors qu'il attendait Sacha devant l'entrée de la salle des fêtes. Lourd, plat. Un homme. Il se retourna et découvrit le collègue de Sacha. Il plissa les yeux. Quel dommage qu'il n'était plus autorisé à frapper les méchants.

— Le petit-ami de Sacha.

Bucky resta silencieux.

— Bucky, se moqua-t-il.

— Ne m'appelez pas comme ça.

— C'est une menace ?

Bucky s'approcha de lui pour lui faire face et le regarda droit dans les yeux. Il vit qu'il voulait reculer mais que la fierté l'en empêchait. Satisfait de l'effet qu'il lui faisait, il répondit :

— Non. Mais en voici une : laissez Sacha tranquille.

Il ne répondit pas. Il avala difficilement sa salive et eut un sourire troublé.

— Bon garçon, félicita Bucky, avant de se tourner vers Sacha qu'il voyait arriver.

Sacha, voyant Bucky et Aurélien parler seul à seul, accéléra le pas. Ça ne pouvait pas être bon. Tandis qu'elle s'approchait, Bucky se tourna vers elle et lui offrit un sourire adorable. Il lui tendit son bras, qu'elle saisit joyeusement, et il la mena près de la route.

— Happy ne va pas tarder.

Ils patientèrent en silence le temps que la voiture arrive. Comme pour l'aller, le chauffeur leur ouvrit la porte, et ils s'engouffrèrent à l'intérieur. Une fois à l'abri des oreilles indiscrètes, Sacha s'autorisa à l'interroger :

— Ça a été ?

Il lui sourit sincèrement, dévoilant ses dents, et haussa les épaules.

— C'était... inattendu. À la fois ennuyant et amusant.

Elle rit.

— De quoi avez-vous parlé avec Aurélien tout à l'heure ?

Bucky eut un rictus énigmatique.

— S'il t'embête encore, dis-le-moi, se contenta-t-il de répondre.

— Et qu'est-ce que tu vas faire si c'est le cas ? accusa-t-elle.

— Je sais couvrir mes traces, informa-t-il, taquin.

Elle lui attrapa la mâchoire pour qu'il la regarde droit dans les lieux.

— James Buchanan Barnes, menaça-t-elle. Je t'interdis de faire quoi que ce soit d'illégal.

Happy ricana, au volant de la voiture, les ramenant à la réalité. Ils n'étaient pas seuls dans la voiture. Sacha lâcha Bucky et se replaça correctement dans la voiture. Ils passèrent le reste du voyage en silence. Le chauffeur les déposa aux pieds de l'immeuble, et Bucky lui serra la main pour le remercier. Sacha le remercia également et ils prirent le chemin de leurs appartements.

Arrivé au sixième étage, alors qu'ils se dirigeaient chacun vers leur porte, Sacha se tourna vers Bucky. Il s'arrêta également, attendant qu'elle prenne la parole. Prenant tout son courage à deux mains, Sacha s'approcha de lui, posa sa main sur ses joues, et colla sa bouche contre la sienne pour un doux baiser.

— Merci, murmura-t-elle contre ses lèvres.

Elle se recula un peu pour le laisser réagir, mais elle était toujours assez proche pour que leurs souffles se mêlent. Le cerveau de Bucky ne semblait pas vraiment traiter l'information. Il regardait Sacha avec intérêt. Elle était presque à sa hauteur, il n'arrivait pas à s'y habituer. Il n'avait pas besoin de baisser les yeux pour la voir, et même s'il voulait la regarder dans les yeux, son regard était irrémédiablement attiré par sa bouche.

— Tu es... plus grande que d'habitude. Ça me perturbe.

Sacha rit. Il n'y avait rien de plus amusant qu'un Bucky perturbé. Il trouvait toujours quelque chose d'improbable à dire. À cet instant, elle le trouvait adorable. Elle aurait voulu l'attraper par la chemise et le trainer dans son appartement pour crier son nom toute la nuit, mais elle ne voulait pas le brusquer. Elle devrait se contenter de son imagination.

Sacha se détacha de lui, sensation qu'il détesta instantanément, et se tourna pour rentrer chez elle. Il la rattrapa par le poignet, la tira vers lui et captura ses lèvres de nouveau. Il posa ses mains sur ses hanches et caressa sa robe de ses pouces. Elle approfondit le baiser, et il se laissa entrainer dans cette danse avec plaisir. Elle passa ses doigts dans ses cheveux pour les caresser, et il apprécia chacun de ses mouvements.

Il sentit une de ses mains descendre le long de son torse et sursauta lorsqu'elle la passa sous sa chemise. Une avalanche d'émotions fortes le traversa. Elle le sentit et mit fin à leur baiser, retirant sa main.

— Désolée, souffla-t-elle, à bout de souffle.

Elle était rouge d'émotion. Elle lui sourit, un peu gênée, passant ses doigts sur ses lèvres à elle. Il suivit les mouvements de sa main avec fascination.

Bucky se rendit compte qu'il était désormais serré dans son pantalon, et devina avec embarras quelle en était la raison. Il s'appuya contre le mur et passa ses mains sur son visage.

— On devrait peut-être... s'arrêter là pour ce soir, suggéra-t-elle.

Il n'avait pas envie de s'arrêter, mais pouvait-il vraiment continuer ? Il reprenait seulement contact avec sa libido, arriverait-il à se contrôler suffisamment pour la satisfaire ?

— Parle-moi, murmura Sacha, se rapprochant doucement de lui.

Elle détestait voir cette expression sur son visage, comme s'il était en proie à un conflit intérieur. Il se renfermait, seul avec ses démons, et elle ne savait pas quoi faire pour l'aider. Comme il n'osait pas la regarder, elle le prit dans ses bras et enfonça son visage dans son cou. Il serra ses bras autour d'elle.

— J'ai honte... murmura-t-il si faiblement qu'elle faillit ne pas l'entendre.

— Tu n'as pas besoin avec moi.

— Je... je n'ai pas...

Il serra la mâchoire. Merde à la fin, il en avait marre d'être comme ça !

— Je n'ai été avec personne depuis... longtemps.

Elle resta silencieuse pour lui donner l'occasion de continuer s'il le souhaitait.

— J'ai peur de... ne pas y arriver.

Un sourire attendri et amusé étira les lèvres de Sacha. Les hommes et leurs complexes sur la performance... Le meilleur moyen de ne pas y arriver. Elle se décolla de lui, juste assez pour le regarder dans les yeux :

— Est-ce que tu en as envie ?

Il eut un rire court, gêné.

— Tu ne le sens pas ?

Il baissa les yeux vers son pantalon. Elle rit. Bien sûr qu'elle l'avait senti, et c'était assez difficile de ne pas se concentrer dessus.

— Je demande à ta tête si elle en a envie, pas ton corps, taquina-t-elle.

Il la regarda intensément. Comment pouvait-elle poser cette question ? N'était-ce pas évident ?

— J'en ai envie... très envie... avoua-t-il en détournant le regard et en rougissant.

— Alors, allons-y !

Elle s'écarta de lui, ouvrit la porte de son appartement et le tira par la chemise pour qu'il la suive. Elle referma la porte derrière eux.

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant