Chapitre 42

4.5K 293 26
                                    

— C'était trop bien ! s'exclama Sacha en enlevant son casque, de retour au parking.

Bucky sourit, sincèrement heureux de partager ça avec elle. Sacha passa sa main dans ses cheveux pour tenter de les discipliner. Un téléphone sonna. Sacha consulta le sien mais se rendit compte que ça ne venait pas d'elle.

— C'est le mien, informa Bucky.

Non seulement il avait son téléphone avec lui, allumé, mais en plus il reconnaissait la sonnerie ? Mais qui était donc cet homme ?

— C'est Sam. Il nous invite chez lui samedi pour un barbecue.

— C'est une bonne idée. Qu'est-ce que tu en penses ?

— Je ne suis jamais allé chez lui, remarqua distraitement Bucky, visiblement surpris par l'invitation.

— Ça te tente ? insista Sacha.

Bucky hocha la tête. Sacha voulait sortir, profiter du soleil, et ils n'avaient pas trouvé quoi faire – non qu'ils y aient accordé beaucoup de temps de réflexion – et la proposition de Sam tombait à point nommé. Il répondit par l'affirmative et rangea son téléphone dans sa poche.

— Je meurs de faim ! soupira Sacha en rentrant dans son appartement.

Ils avaient roulé plus d'une heure, et c'était l'heure du diner. Sacha, par habitude, voulu rentrer dans son appartement, mais Bucky la tira par le bras pour qu'elle le suive dans le sien.

— J'ai préparé à manger.

Sacha s'arrêta, le forçant à se retourner.

— Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Bucky ?

Il leva les yeux au ciel, tirant un rire à Sacha.

— Je n'ai pas dit que c'était de la grande cuisine.

Ils s'installèrent sur la nouvelle table que Bucky avait achetée la veille, sur laquelle les assiettes étaient déjà mises. Bucky mit le plat à réchauffer et amena une bouteille de vin à table pour les servir.

— Si tu essaies de me saouler pour me mettre dans ton lit, Barnes, ça ne marchera pas, blagua Sacha.

Bucky fronça les sourcils, vexé qu'elle puisse penser ça.

— Je ne ferais jamais ça.

Sacha explosa de rire.

— Jean-Michel premier degré, ricana-t-elle. Je plaisantais.

— Oh.

Il avait encore parfois du mal à la suivre. C'était de moins en moins fréquent, mais il détestait ça. Sacha porta son verre à ses lèvres en le regardant droit dans les yeux. Elle leva sa jambe pour poser son pied contre la cuisse de Bucky, sous la table.

— Tu sais bien que tu n'as pas besoin d'alcool pour m'avoir, minauda-t-elle.

Bucky rougit, un peu perdu. Qu'attendait-elle de lui ? Continuait-elle sa blague ? Ou était-elle en train de lui faire du rentre-dedans ? La nourriture chauffait, et ils passeraient bientôt à table, mais peut-être qu'elle s'en moquait ?

Devant son trouble, Sacha retira son pied en riant et il soupira en passant sa main sur son visage.

— Tu vas me rendre fou...

— C'est prévu.

Il leva de nouveau les yeux vers elle, mais alors qu'il pensait y voir de l'amusement, c'est autre chose qu'il y trouva. Quelque chose de plus... profond.

Bucky repensa à la famille qu'il avait vue le matin même, et à la question qu'il s'était posée. Peut-être que c'était le bon moment pour lui en parler ?

— Sacha... appela-t-il, mal à l'aise.

Elle tourna la tête vers lui avec un sourire pour l'encourager. Il chercha ses mots quelques secondes, sans trouver la bonne formulation. Bucky se rendit compte que la réponse à sa question pouvait complètement bouleverser tout ce qu'il avait construit, et il avait bien plus peur de la poser qu'il ne l'aurait pensé. Il sentit sa jambe commencer à remuer. Sacha se pencha par-dessus la table pour attraper la main de chair de Bucky entre les siennes et déposa un baiser sur ses doigts. Il trouva dans ce geste la force de s'exprimer :

— On est quoi, tous les deux ?

Sacha n'était pas sûre de comprendre le sens de sa question. Elle avait bien une idée, et c'était cette idée qui fit battre son cœur à toute allure, mais avec Bucky, tout était possible. Il était le roi de l'imprévisible.

— Comment ça ?

Il avala difficilement sa salive, il ne savait vraiment pas comment expliquer les choses. Il repensa à une séance avec le Dr Melwis où il s'était plaint de ne jamais savoir comment faire comprendre les messages qu'il voulait leur faire passer. Elle lui avait simplement conseillé d'exprimer ce qu'il ressentait au fond de lui, et que des personnes bienveillantes trouveraient toujours le moyen de le comprendre sans le juger. Il prit une profonde inspiration.

— J'ai envie que... tu sois ma petite-amie. Je ne sais pas ce qu'on est, toi et moi et... Je sais que je t'avais demandé d'être avec moi mais... enfin...

Il se perdait dans ce qu'il disait. Il jura, ce qui fit rire Sacha. Comment arrivait-elle à toujours être aussi à l'aise ? Elle se leva, s'assit sur ses genoux, et posa sa main sur sa joue. De son pouce, elle caressait sa pommette. Son regard intense le fit frissonner. Il pourrait se perdre dans ses yeux.

— Bucky...

Son cœur manqua un battement. En général, quand quelqu'un commençait une phrase avec son prénom, il n'aimait pas la fin de celle-ci.

— La première fois que tu m'as demandé ça, c'était trop tôt. Je t'ai promis d'attendre que tu sois prêt, et je ne regrette pas mon choix. James Barnes, reprit-elle d'un ton plus solennel, tu as désormais une petite amie.

Bucky se rendit compte qu'il avait cessé de respirer jusque-là. Il ne réussit pas à retenir une larme de joie de glisser le long de sa joue. Sacha l'effaça avant de se pencher pour l'embrasser.

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant