Chapitre 29

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Une brève sonnerie de téléphone réveilla Sacha. Le soleil brillait dehors, elle n'avait pas pensé à fermer les volets avant de s'endormir, ce qui ne lui arrivait jamais d'habitude. Elle tendit le bras pour atteindre son téléphone, encore endormi. Elle avait quelques notifications, notamment de ses collègues qui commentaient la soirée, mais son téléphone était en silencieux depuis la veille. Elle fronça les sourcils jusqu'à sentir le matelas bouger à côté d'elle. Soudain parfaitement réveillée, elle se souvint qu'elle ne s'était pas couchée seule.

La sonnerie retentit de nouveau.

— Jette-le à la poubelle, bougonna la voix de Bucky à ses côtés.

Elle rit. Il n'aimait vraiment pas les téléphones portables.

— C'est pas le mien.

Il soupira en se redressant. Sacha put l'admirer alors qu'il s'étirait, même si la fine couverture recouvrait encore l'essentiel. Ils ne s'étaient pas rhabillés après leur... câlin de la veille, et lorsqu'il voulut se lever pour récupérer son téléphone, il se rappela qu'il ne portait rien. Il se tourna vers Sacha en grimaçant.

— Il fallait que tu envoies mes habits de l'autre côté de la pièce ?

Sacha lui renvoya un sourire lubrique. Elle s'installa confortablement pour admirer la vue qu'il allait bientôt lui offrir. Il leva les yeux au ciel mais ne put dissimuler son amusement. Il put sentir son regard se balader sur son corps alors qu'il se levait. Il repensa aux différentes cicatrices qui recouvraient son corps, il aurait voulu les dissimiler, les faire disparaitre. Elles lui rappelaient constamment qui il avait été, et il ne voulait pas que Sacha ait ce même raisonnement. Il se baissa pour ramasser son pantalon et récupérer son téléphone. Il jeta un œil derrière lui et remarqua que Sacha ne ratait pas une miette du spectacle qu'il lui offrait. Cette fille était vraiment incroyable. Lorsqu'elle leva les yeux pour croiser les siens, elle rit. Il sourit et reporta son attention sur son portable.

— C'est Sam. Il demande comment s'est passée la soirée.

— Réponds-lui.

Il commença à taper et envoya son message.

— Qu'est-ce que tu lui as dit ?

Elle ne l'avouerait pas à voix haute mais elle n'était pas confiante. La soirée d'hier signifiait beaucoup pour elle. Mais pour lui ? Elle balaya les centaines de questions sur leur relation qui la menaçait d'un puissant mal de tête. Elle avait promis de lui laisser le temps dont il avait besoin, elle ne pouvait pas le presser.

— « Bof ».

Sacha ouvrit grand la bouche avant de lui envoyer son oreiller aussi fort qu'elle en était capable. Il l'attrapa en vol sans problème avant de se laisser retomber sur le lit, fatigué. Elle passa ses doigts sur son front pour dégager les quelques mèches qui lui tombait sur le visage.

— Rendors-toi.

Elle se redressa.

— Tu ne restes pas ?

— Je n'arriverai pas à me rendormir. Il est plus de dix heures.

— Dans ce cas, je ne reste pas.

Cette remarque lui fit chaud au cœur. Il voulait être avec elle, malgré la fatigue qu'elle lisait sur son visage. Il avait pourtant bien dormi.

Bucky enfila ses vêtements de la veille, mais alors qu'il allait prendre sa chemise, Sacha se précipita pour l'attraper avant lui. Il la regarda sans comprendre tandis qu'elle la passait sur ses épaules. Il put l'admirer dans toute sa splendeur lorsqu'elle fermait les boutons un à un, le regardant droit dans les yeux. Il sentit une douce chaleur naitre au creux de son bas-ventre. Il secoua la tête.

— C'est ma chemise.

Elle sourit.

— Viens la chercher, joua-t-elle.

Elle allait vraiment le rendre fou. Il était très tenté, mais avec ce qu'il s'était passé la veille... Son corps avait été privé de sexe depuis si longtemps, il n'était pas sûr de pouvoir enchainer aussi vite.

Il soupira en fermant les yeux, avant de s'approcher d'elle. Il l'enlaça, déposant un doux baiser sur sa tempe.

— Peut-être une prochaine fois, murmura-t-il.

Elle lui rendit son étreinte, serrant ses bras autour de sa taille. Ils restèrent dans cette position quelques instants avant de se séparer et de rejoindre le salon.

Le téléphone de Sacha sonna, et Bucky leva les yeux au ciel. Ils ne pouvaient jamais être tranquilles cinq minutes. Lorsque Sacha rit en voyant qui l'appelait, il comprit. Ça ne pouvait être que Laetitia. Sacha rejeta l'appel et lui envoya un texto à la place. Son propre téléphone bipa et il lâcha un grognement.

— C'est surement Sam.

— Je m'en fous. Il attendra.

Elle rit.

— J'ai envie de crêpes ! s'exclama-t-elle soudainement, avant de s'agiter dans la cuisine pour en récupérer les ingrédients.

Il regarda sa conversation avec Sam tandis qu'elle préparait le petit-déjeuner.

« Alors, cette soirée ? »

« Ça ne te regarde pas. »

« Alleeeez ! Comment ça s'est passé avec Happy ? »

« Elle était contente. Merci. »

« Tu fais quelque chose ce midi ? On mange ensemble ? »

« Je suis avec Sacha. »

« ...

Vous avez dormi ensemble ? »

Bucky passa sa main sur son visage en râlant, ce qui fit pouffer Sacha à côté. Elle se doutait bien de ce dont ils parlaient. Quand Sam vu qu'il ne répondait pas, il renvoya un message.

« Tu me la présentes ? »

Bucky sentit son stress affluer dans chaque partie de son corps. Était-il capable de supporter une rencontre entre les deux ? Lui présenter son seul ami n'était pas un peu trop engageant ? C'était peut-être trop tôt. Des milliers de questions affluaient dans sa tête, et il sentit une crise arriver.

Soudain, des bras vinrent l'enlacer par-derrière et la tête de Sacha se posa contre la sienne.

— Sam veut te rencontrer, avoua-t-il du bout des lèvres.

Il la sentit sourire contre son cou, avant qu'elle n'y dépose un doux baiser.

— Ça me ferait plaisir. Mais il n'y a pas d'urgence, tu sais.

Elle avait compris. Elle savait. Il sentit une partie de son angoisse le quitter.

Sacha dû se séparer de lui pour retourner s'occuper de ses crêpes. Sam n'avait pas renvoyé de message. Il le poussait un peu à sortir de sa zone de confort mais jamais il ne le forçait à quoi que ce soit, et pour ça, Bucky était reconnaissant. Il se rendit compte qu'il était entouré de bonnes personnes, qui tenaient à lui, et les mots du Dr Melwis lui revinrent en tête.

« Il y a des personnes qui ne veulent que votre bien, James. Lorsque vous le comprendrez, vous arriverez à vous ouvrir à elles. »

Il prit une profonde inspiration avant de proposer :

— Tu veux qu'on mange avec lui ce midi ?

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant