Chapitre 41

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Bucky arriva avec quelques minutes en retard à sa séance avec le Dr Melwis. Il grimpa les marches en trombe et pénétra dans le bureau. La femme sursauta en le voyant débarquer soudainement, posant une main sur son cœur.

— James ! réprimanda-t-elle.

Il s'excusa, s'asseya sur le canapé tout en déposant son nouveau casque à côté de lui. La thérapeute fronça les sourcils de curiosité en le voyant.

— Je sens que vous avez des choses à me raconter.

— J'ai acheté une moto, déclara-t-il.

— C'est ce que je vois, s'amusa-t-elle.

Sans plus attendre, James lui raconta comment il en était arrivé à cet achat. Le Dr Melwis voulut s'arrêter sur le moment où James s'était fait aborder par une femme, mais il agita sa main pour signifier que ça n'avait pas d'importance. Elle n'insista pas, le laissant terminer son histoire sans l'interrompre.

Ce n'est qu'à la fin de son monologue, en voyant le sourire de la thérapeute, que Bucky se rendit compte à quel point il était heureux non seulement de sa nouvelle moto, mais aussi d'en parler. Il rajouta qu'il avait apprécié parler aux motards et qu'il était tenté de rejoindre leur groupe sur le réseau social qu'il lui avait indiqué.

— Je suis très fière de vous, James.

— Parce que j'ai dépensé une grosse somme d'argent sur un coup de tête ?

Elle pouffa.

— Ce n'est pas comme si vous étiez à la rue. Comme vous ne dépensez presque rien en dehors de ce que vous coute votre appartement, j'imagine que vous avez cumulé assez pour vous faire plaisir. Et c'est de ça dont je suis fière James : vous avez trouvé quelque chose qui vous intéresse vraiment, et vous vous êtes lancés sans vous arrêter. Et au risque de devoir vous apprendre la modération dans les séances prochaines, je ne peux que vous encourager à continuer sur cette voie.

Bucky rit. Il n'aurait su décrire ce qu'il ressentait, mais il aimait ça.

— Et si on en revenait au moment où cette jeune femme est venue vous aborder, ce matin ?

Bucky leva les yeux au ciel, avant de grimacer et de marmonner une excuse en se souvenant qu'il n'était pas censé le faire.

***

Bucky faisait les cent pas dans son appartement. Il n'avait qu'une envie : que Sacha rentre pour qu'il lui montre son nouvel achat. Il avait eu le temps d'y réfléchir après sa séance de thérapie et il s'inquiétait un peu de sa réaction maintenant. Peut-être qu'il aurait dû lui en parler avant...

Il entendit des pas dans l'escalier et se précipita à l'extérieur. Sacha, surprise de le voir, s'arrêta devant lui.

— Il faut que je te montre quelque chose.

Bucky lui saisit le bras et la tira pour redescendre les marches qu'elle venait de monter. Sacha ne l'avait jamais vu comme ça. Il semblait... surexcité ? Ce n'était vraiment pas le Bucky dont elle avait l'habitude. Elle se laissa entrainer, curieuse de ce qu'il voulait tant lui montrer. Il la mena sur le parking qui jouxtait leur immeuble et désigna une superbe moto.

— T'en penses quoi ?

Bucky se sentit soudain très stressé. Il avait peur qu'elle n'approuve pas. Que ferait-il si c'était le cas ? Pouvait-il rendre la moto ?

— Tu as acheté une moto ?

Sacha ouvrit de grands yeux. C'était davantage une affirmation qu'une question. Il passa sa main dans ses cheveux, soudain mal à l'aise, voire un peu triste.

— Oui, ce matin...

Il expliqua en quelques mots comment il en était arrivé là. Sacha fit le tour de la moto, l'admirant, et Bucky retint sa respiration.

— Elle est magnifique, commenta-t-elle.

Elle passa doucement ses doigts dessus, comme si elle avait peur de l'abimer.

— Tu n'es pas en colère ?

— Pourquoi je le serais ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

— Je l'ai acheté sur un coup de tête... sans en parler avant.

Sacha sourit.

— Tu n'as besoin de l'autorisation de personne pour acheter quoi que ce soit. C'est sûr que je ne m'y attendais pas !

Elle se colla à lui. Elle se mit sur la pointe des pieds pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres.

— Si ça te fait plaisir, alors ça me fait plaisir.

Elle ne se rendit probablement pas compte à quel point sa phrase le toucha. Il enfouit sa tête dans ses cheveux et la serra contre lui.

— Tu veux... aller faire un tour ?

— Je n'ai pas de casque.

Bucky toussa, gêné, et lui offrit un sourire coupable.

— Qu'est-ce que tu as fait ? accusa-t-elle sur le ton de l'humour.

— J'ai acheté des équipements. Pour nous deux.

Elle rit franchement. Elle tapota son torse en ricanant :

— Toujours plus. Tu es incroyable.

Bucky ne savait pas comment prendre sa remarque. C'était une critique ou un compliment ? Si Sacha vit son trouble, elle l'ignora pour le tirer vers l'immeuble et récupérer l'équipement.

— Je faisais de la moto avec mon père quand j'étais petite, raconta-t-elle. Il mettait ma sœur devant lui, et moi derrière, et il nous emmenait en balade. J'avais oublié à quel point j'adorais ça !

Bucky se rendit compte qu'il ne savait rien de sa famille. Il ne savait même pas qu'elle avait une sœur. Elle n'en parlait jamais, mais il n'avait jamais demandé non plus.

De retour à la moto, elle marqua un temps d'arrêt.

— Je suis quand même un peu nerveuse, grimaça-t-elle.

Bucky sourit, moqueur.

— Tout va bien se passer. Tu ne risques rien.

— Dit le super soldat qui est capable de frapper un mur sans se blesser.

— J'irais doucement.

— Tu as intérêt.

Un air de défis passa dans le regard de Bucky, et ses lèvres brulaient de lui demander ce qu'elle ferait s'il manquait à sa parole. Il n'eut pas besoin de mots pour qu'elle comprenne :

— Tu le regretteras amèrement durant les quelques secondes qu'il te restera à vivre, menaça-t-elle.

Bucky trouvait toujours adorables ses menaces. Sacha, qui ne mesurait pas plus d'un mètre soixante-dix, n'avait rien d'effrayant. Que ce soit physiquement ou dans son caractère. Il se demandait même si elle était capable de se mettre en colère.

— Ne te moque pas de moi ! râla-t-elle en lui frappant le torse, voyant clair dans son expression.

Bucky enfila son casque et monta sur la moto. Sacha fit de même, elle mit également les gants, qui étaient un peu grands pour elle. Elle enjamba la moto pour monter dessus et se colla avec plaisir au conducteur. Elle passa ses mains autour de lui pour s'accrocher, et il démarra.

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant