Chapitre 54

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Ils étaient à bord du quinjet, comme ils en avaient l'habitude. Plusieurs membres du S.H.I.E.L.D., Sam et Bucky attendaient patiemment d'arriver à destination. Sam les avait briefés sur la mission et le plan à appliquer. Ils étaient près. Ils atterrirent au milieu de nulle part, à quelques kilomètres du site de destination. Ils étaient arrivés avec le mode de camouflage intégré aux jets, et normalement, ils devaient avoir conservé l'effet de surprise.

Une fois à terre, ils prirent la direction vers ce qui semblait être le QG d'HYDRA. Si leurs informations étaient bonnes, les derniers dirigeants s'y trouvaient. En les neutralisant, ils porteraient un coup fatal à l'organisation.

— Rappelle-moi pourquoi on ne se contente pas de leur lancer un missile ? râla Bucky qui luttait pour avancer à travers les ronces.

— Parce qu'on travaille pour les gentils, et que les gentils font leur possible pour ne pas tuer, mais pour arrêter et envoyer en prison. Et aussi parce qu'on doit s'assurer qu'on a bien coupé la dernière tête de l'hydre pour éviter qu'une autre repousse encore.

Bucky soupira. Cette partie du boulot ne lui avait pas manqué. Sous le soleil brulant, il transpirait sous sa tenue. Ils atteignirent le site en question alors que le soleil commençait à peine à décliner. Chacun se plaça stratégiquement, suivant le plan établi, et Sam lança l'assaut.

Les premiers coups de feu résonnèrent, brisant le silence ambiant. Bucky avançait rapidement, sa vitesse surhumaine lui complexifiant la tâche des tireurs ennemis. Sam, en soutien dans les airs avec sa tenue, lui ouvrait le passage avec sa vision bien plus étendue. Ils visaient notamment les snipers et tout tireur embusqué.

Bucky fut le premier à pénétrer dans le bâtiment. Il continua son ascension beaucoup plus scrupuleusement. Attentif et silencieux, il surveillait ses alentours, prêts à tirer au moindre mouvement. « Les gentils font leur possible pour ne pas tuer », quelle connerie. C'était du baratin pour les médias et la population. Il entendit un groupe s'approcher de lui au détour d'un couloir. Il recula pour se mettre à l'abri et se prépara à tirer. Lorsqu'ils arrivèrent à son niveau, ils moururent tous avant d'avoir pu tirer le moindre coup de feu.

Bucky n'était pas juste « bon » dans son domaine, c'était l'un des meilleurs. Il avançait dans le bâtiment sans mal, tirant, frappant, brisant des nuques. Tuer était une seconde nature chez lui, et il se surprit à se demander s'il en serait toujours ainsi. Cette « dernière mission », comme il l'avait appelé, lui fit réaliser à quel point cette vie de guerre qu'il connaissait si bien n'avait rien à voir avec celle d'amour qu'il partageait avec Sacha. Il préférait mille fois passer pour un idiot à ses yeux, juste pour voir son regard moqueur. C'était cette vie qu'il voulait, et aucune autre.

Un coup de feu dans son dos le ramena à la réalité. La balle, par chance, n'avait fait que l'effleurer – le brulant légèrement – pour aller se ficher dans le mur. Il s'était trop laissé distraire par ses pensées, qu'il fit taire. S'il voulait de ce futur, il avait plutôt intérêt à se concentrer. Il se colla au mur et de sa main gauche tira deux balles : l'une dans l'abdomen de la femme, et l'autre dans sa gorge. Elle tomba raide morte au sol. Le soldat ouvrit de nombreuses portes, à la recherche d'un laboratoire. Selon les espions de l'organisation, HYDRA aurait réussi à stabiliser plusieurs doses de super soldat, et Bucky refusait qu'il y en ait d'autres comme lui. Chez les gentils comme chez les méchants. C'était beaucoup trop dangereux. La brûlure sur son bras avait déjà cicatrisé.

Bucky entrait dans l'aile ouest, et il découvrit de grands espaces vitrés.

— Enfin, murmura-t-il pour lui-même, découvrant les laboratoires.

Il fouilla chaque recoin, chaque plateforme, les poubelles, la décoration... rien n'échappa à son regard. Il ne trouva rien. Les techniciens devaient avoir emporté les échantillons avec eux lorsqu'ils avaient commencé l'assaut. Bucky en profita pour détruire tout matériel informatique, s'assurant qu'il était désormais impossible d'accéder aux données qu'ils contenaient. Personne ne devait trouver la formule du super soldat. Plus jamais.

Il reprit son ascension, croisant ponctuellement quelques membres du S.H.I.E.L.D. et échangeant quelques informations avec eux.

— Bucky, appela Sam via son oreillette. T'en es où ?

Il lui fit un résumé de sa progression.

— C'est un vrai labyrinthe, cracha-t-il. Je pense en avoir fait un bon tour, et je n'ai trouvé personne d'autre que des soldats.

— Ils doivent avoir des issues planquées, devina Sam.

Bucky approuva.

— J'envoie Redwing, même si les missions en intérieur ne sont pas sa spécialité.

— Tu peux éviter de parler de ton gadget comme d'une être à part entière ?

Sam pouffa. Bucky avait en horreur le drone de son ami, à la forme d'un oiseau miniature. Il fallut moins d'une minute à celui-ci pour rejoindre Bucky.

— Comment tu m'as trouvé aussi rapidement ? maugréa Bucky.

— Ta température corporelle. Elle est plus élevée que la moyenne. Ne me dis pas que tu pensais à Sacha à l'instant, railla Sam.

Bucky leva les yeux au ciel.

— Ce n'est pas le moment !

— Redwing scanne le bâtiment. Vous avez fait un bon ménage. J'ai retiré nos gars ; ils protègent l'entrée des renforts maintenant. Tu es le seul à l'intérieur.

Le robot volant tournait dans tous les sens, analysant son environnement. Sam indiqua la position du reste des soldats d'HYDRA, et Bucky n'eut qu'à suivre Redwing pour aller les abattre.

— Il n'y a plus personne au rez-de-chaussée, félicita Sam.

— Il y a un sous-sol ? s'étonna Bucky.

— Je ne te l'ai pas dit ?

Bucky grogna, ce qui fit rire son ami.

— Je n'arrive pas à en trouver l'entrée par contre.

— C'est pas grave. Amène-moi au bon endroit, j'ai un moyen.

Sam s'exécuta et mena, à l'aide de son drone, Bucky à l'endroit où se trouvaient les dernières personnes.

— Ils sont pile en dessous de toi.

Bucky concentra toute sa force dans son bras gauche et frappa le sol. Une fois, deux fois... la troisième était la bonne. Le sol s'effondra sous ses pieds, et il se retrouva au milieu d'une dizaine de civils : laborantins, techniciens... et dirigeants. Bucky élimina les trois soldats restants, non sans se faire toucher à la hanche puis au-dessus de la clavicule. Rien qui ne l'arrêterait.

— Je t'ai appelé des renforts.

— Quelle amabilité, ironisa Bucky.

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant