Ce n'est pas un cauchemar qui réveilla Bucky la nuit suivante, mais un rêve... beaucoup plus agréable. Il commençait la nuit où il avait amené Sacha dans sa chambre après une soirée arrosée avec sa meilleure amie. Il était au-dessus d'elle, à genou sur le lit, et elle lui souriait. Il se pencha vers elle doucement, collant ses lèvres aux siennes. Il approfondit le baiser rapidement, il avait tant besoin d'elle, de sa proximité.
En équilibre sur son épaule gauche, son autre main remontait le long de la cuisse de la jeune femme et passa sous sa robe. Il posait sa main sur son ventre, caressant sa peau. Il l'entendit gémir et ce son enflamma son bas ventre. Il fit glisser ses lèvres le long de son cou, jusqu'à descendre dans son décolleté. Un énième gémissement résonna à ses oreilles avant qu'il ne revienne à la réalité.
Il ouvrit les yeux, sa chambre baignant dans la douce lumière du matin. Un coup d'œil à l'horloge et il comprit qu'il avait dormi plus de cinq heures. Il repensa à son rêve, à ses lèvres contre les siennes, sa main sur son corps... Il eut des picotements dans le bas ventre, et remarqua que ce n'était pas la seule chose qui s'était réveillée. Il y a longtemps qu'il n'avait pas eu d'érection... très longtemps. Sans vraiment y réfléchir, il s'était toujours dit que sa libido ne se relancerait juste jamais, trop hanté par ses mauvais souvenirs. Mais Sacha avait bouleversé le cours de sa vie.
Il passa sa main dans ses cheveux en soupirant. Il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à ce rêve, et bien plus. Elle allait le rendre fou. Il se rendit dans la salle de bain et ouvrit le robinet de la baignoire. Peut-être qu'un bon bain lui permettrait de penser à autre chose. Il se glissa à l'intérieur, appréciant la chaleur, et tenta de se détendre. Mais les images défilaient dans sa tête, doux mélange entre ses souvenirs charnels avec des femmes qu'il pensait avoir oubliées et l'image de sa voisine. Il souffla. Il n'arrivait pas à se débarrasser de son érection.
En sentiment de culpabilité l'envahit quand il décida de tenter une autre méthode, laissant sa main glisser entre ses jambes pour saisir son membre. Il se mordit la lèvre et grimaça au premier mouvement. Il avait presque oublié cette sensation... Il commença un lent va-et-vient et des décharges électriques remontèrent le long de ses cuisses. Il tenta de se concentrer uniquement sur sa tâche, mais plus il essayait de ne pas y penser, plus il imaginait Sacha avec lui, dans la baignoire, ses mains à la place des siennes. Il accéléra doucement le rythme, se remémorant à quel point c'était agréable, même si ce n'était pas aussi bon que ça l'avait été. Probablement que cette longue abstinence l'avait détraqué.
Il atteint rapidement l'apothéose et un sentiment de calme l'envahit. Il savait que la culpabilité remplacerait bientôt cette sensation, mais il en profiterait tant qu'elle durerait.
— Alors, dis-moi, t'as un copain ?
Sacha buvait ce qu'elle pensait être un café innocent avec un collègue quand celui-ci avait commencé à lui faire des avances subtiles. Les pensées de Sacha se tournèrent instinctivement vers Bucky et elle rougit. Ils n'étaient pas ensemble, mais elle ne pouvait pas nier qu'il y avait définitivement quelque chose entre eux. En tout cas, d'elle vers lui. Il était beaucoup plus difficile à déchiffrer que tous les hommes qui avaient pu lui faire du rentre-dedans. Ceux-là, elle les voyait venir à dix kilomètres.
Elle avala sa salive.
— Non...
Il eut un sourire carnassier, et Sacha avait l'impression d'être une proie devant son prédateur. Sentant qu'il allait tenter quelque chose, elle se sentit obligée de rajouter :
— Je commence à peine à fréquenter quelqu'un...
— C'est tout frais alors. La place n'est pas vraiment occupée.
Sacha ne sut que répondre. Son téléphone sonna, et elle utilisa cette excuse pour mettre fin au café. Et à son malaise par la même occasion. C'était un numéro inconnu, ce qui n'était pas une surprise. De par son métier, Sacha avait besoin d'un téléphone car elle pouvait être contactée à tout moment de la journée. Elle avait même ajouté sa carte SIM personnelle à son téléphone professionnel pour éviter d'avoir deux téléphones en permanence. Elle décrocha.
— Mademoiselle Drillat ? demanda une femme.
— Elle-même.
— Dr Melwis au téléphone.
Sacha fronça les sourcils. Ce nom lui disait quelque chose, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
— La thérapeute de monsieur Barnes.
Bucky. Une boule se format dans le ventre de Sacha, imaginant les pires scénarios pour lesquels elle pouvait l'appeler.
— Êtes-vous disponible ? Ou est-ce un mauvais moment ?
— J'ai un peu de temps.
Elle avait la voix peu assurée, et elle était certaine que le Dr Melwis pouvait l'entendre.
— James va bien ? s'enquit-elle.
— Il devrait arriver d'ici une dizaine de minutes, ne vous inquiétez pas. Je voulais discuter rapidement avec vous, mais vous devez me promettre que cette discussion restera entre nous. Il en va du bien de James.
Sacha promit de garder le silence. S'il y avait quoi que ce soit qu'elle pouvait faire pour l'aider...
— Il m'a informé que vous étiez au courant pour son passé, commença-t-elle.
— Je n'en ai parlé à personne, assura Sacha d'une voix rapide. Et je n'en ai pas l'intention... Enfin, il y a mon amie qui est aussi au courant, elle était là quand je l'ai découvert. Mais... pardon, je ne voulais pas vous interrompre.
Sacha avait l'impression d'être un enfant qui avait fait une bêtise. Même au téléphone, cette femme imposait le respect, et elle n'arrivait pas à se comporter normalement.
— James est... perturbé. Il vient d'une autre époque, bien différente de la nôtre. Et ses connaissances du monde actuel tournent principalement autour de la guerre. Cela fait des mois que je le suis en thérapie, et ses progrès restaient... maigres.
Le cœur de Sacha se serra. Elle avait conscience de son état.
— Pourtant, depuis que vous êtes entrée dans sa vie, il est beaucoup plus ouvert. Il retrouve l'espoir.
Une larme naquit au coin de l'œil de Sacha, qu'elle balaya de sa manche. Elle se força à garder une respiration calme.
— Mais je me dois de vous prévenir. James, même s'il est sur la pente ascendante, n'est pas complètement guéri des blessures de son passé. Cela lui prendra du temps, beaucoup de temps. Le lien qui nait entre vous deux peut s'avérer très bénéfique pour lui, mais il est à double tranchant. Vous ne devez pas devenir sa bouée de sauvetage, mademoiselle Drillat. Juste un pilier pour qu'il se reconstruise.
— Je ne suis pas sûre de comprendre...
— Il est important pour lui qu'il reprenne une vie aussi normale que possible. C'est pour cela que je l'ai poussé à faire des rencontres. Il semble s'attacher à vous, beaucoup.
Le cœur de Sacha s'emballa.
— Je ne dis pas que c'est une mauvaise chose.
— Juste que si je fais n'importe quoi il pourrait régresser ? Voire empirer ?
Le silence de la femme parlait pour elle.
— Dites-moi ce que je dois faire, supplia-t-elle.
— Encouragez-le, subtilement, à trouver des activités qui lui plaisent. À rencontrer du monde. Sans le brusquer. Il vous écoute plus que vous ne le pensez. Probablement plus que moi.
Elle eut un petit rire.
— Je ne dis pas ça pour vous faire peur.
— Je sais... Je comprends.
— Merci, mademoiselle Drillat.
— Merci de ce que vous faites pour lui.
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Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}
FanficLorsqu'elle emménage dans son nouvel appartement, Sacha s'attendait à une vie tranquille, loin de son ex toxique. C'était sans compter sur son voisin de palier, un beau brun au passé mystérieux. Tout aurait pu bien se passer si les murs de l'immeubl...