Chapitre 55

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De retour dans le quinjet, les prisonniers sous bonne garde, Bucky retira son t-shirt et entreprit de se soigner.

— Hey, l'interrompit Sam, on sait que t'es un surhomme mais on va quand même demander de l'aide à quelqu'un de l'équipe médicale. Et ne fais pas cette tête-là. Tu ne voudrais pas que ta chérie découvre deux cicatrices de balles la prochaine fois que vous faites des folies de vos corps ensemble. 

Il aurait quand même des cicatrices, mais Sam n'avait pas complètement tort : traitées proprement, elles se verraient moins. Ce dernier s'absenta une minute et revint avec un agent du S.H.I.E.L.D. que Bucky connaissait de vue.

L'agent Derrin posa son sac à côté et intima à Bucky de s'allonger. Celui-ci obtempéra – non sans bougonner – et le médecin put se mettre à l'œuvre. Il commença par désinfecter les plaies avant de s'atteler à la tâche la plus difficile : retirer les balles.

— Au fait, j'ai toute la vidéo de ton entrée fracassante au sous-sol. Très viril.

— Ferme-là, Sam.

Quelques ricanements de leur équipe leur parvinrent.

— Tu veux que j'envoie un message à Sacha pour lui dire que tout va bien ?

Bucky aurait préféré le faire lui-même, mais d'expérience, il savait qu'il en avait pour un moment avant d'être libéré. Et le plus tôt pour la rassurer était le mieux. Il hocha la tête.

— Je vais être obligé de rouvrir un peu la plaie. Tu as déjà commencé à cicatriser.

— Fais ce que t'as à faire.

L'agent lui tendit des antidouleurs, que Bucky refusa. Il lui en faudrait une quantité astronomique pour qu'ils fassent effet sur lui. Sam laissa échapper un soupir réprobateur, que Bucky ignora royalement.

Une fois remis sur pied, Bucky se redressa en grimaçant. Ils échangèrent quelques minutes avec Sam sur la mission, mais furent interrompus par une explosion. Le quinjet remua violemment, mais continua à voler. Il fit une embardée violente, faisant perdre l'équilibre à tous ceux qui n'étaient pas attachés. Bucky roula sur le sol avant de se prendre les sièges pour l'arrêter.

— Bordel ! jura-t-il. Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Le copilote sortit du cockpit pour prévenir les passagers qu'ils se faisaient attaquer.

Ni une ni deux, Sam renfila sa tenue de Falcon et décolla par l'arrière du jet, dont il avait ouvert la trappe. Les autres membres de l'organisation s'installèrent dans les sièges, bouclant leur ceinture, tout en gardant un œil attentif sur les prisonniers.

Bucky, quant à lui, s'installa à l'un des postes d'attaque, pilotant une mitrailleuse. Dans son champ de vision, il voyait au moins trois rafales à leurs trousses. Ça sentait mauvais. Très mauvais. Le jet fit une nouvelle embardée, plus violente cette fois, pour éviter un missile. Ce mouvement donna un angle parfait à Bucky pour tirer. Mais il était trop loin pour être efficace.

Ils étaient maintenant au-dessus de l'eau, un choix particulièrement arrangeant pour éviter les dommages collatéraux au sol. Bucky envoya une nouvelle vague de balles, et s'arrêta juste à temps lorsque Falcon d'en approcha un peu trop. Il remit son oreillette pour lui hurler de ne pas se jeter dans sa ligne de tir.

— Désolé, lover boy !

Sam vola vers un des rafales, la plus en retrait, pour laisser à Bucky le loisir de tirer. Bucky le vit s'accrocher à l'arrière de l'appareil avant de se lâcher dans le vide. Quelques secondes plus tard, une déflagration le fit exploser.

— Un de moins ! ricana Sam.

Bucky attendait qu'un autre rafale entre dans son champ de vision, et lorsque ce fut le cas, il tira autant de balles qu'il fallut pour le faire battre en retraite.

— Ne le laisse pas s'échapper !

— Depuis quand c'est toi qui donnes les ordres ? railla Sam en se lançant à sa poursuite.

Bucky ne releva pas. Ce n'était pas le moment pour les blagues.

— Je m'en occupe. Il n'en reste plus qu'un en dessous de vous, informa Sam.

— On est à quelle hauteur, là ?

— Même pas en rêve, Bucky, lui interdit Sam, comprenant où il venait en venir avec cette question. Tu ne survivrais pas à la chute !

Il y eut une nouvelle secousse, preuve qu'ils avaient été touchés de nouveau. Bucky, décidé, se détacha de son siège et courut à l'arrière de l'avion. Il attrapa un parachute qu'il enfila rapidement. Lorsqu'il vit le rafale, il sauta sans une once d'hésitation.

— Bordel de merde, Bucky !

Il dériva juste assez pour atterrir dessus, s'écrasant de toute sa force sur l'une des ailes. Les dégâts n'étant pas assez puissants pour l'empêcher de voler, il voulut donner un coup plus puissant, mais l'avion dévia violemment, manquant l'éjecter. Seule sa main de métal le retenait encore à l'engin. De son autre bras, il réussit tant bien que mal à donner un coup assez puissant pour traverser l'aile, et il arracha tout ce qui tombait sous sa main. L'engin perdit alors de l'altitude à grande vitesse.

Bucky prit appui sur la carcasse et se projeta dans les airs. Il tira sur son parachute pour l'ouvrir, mais dans la précipitation, celui-ci se déchira. Il se déploya tout de même, ralentissant sa chute, mais Bucky voyait l'eau se rapprocher encore trop rapidement. Il y survivrait peut-être. Ou peut-être pas.

Il remplit ses poumons d'air, se préparant à l'impact, mais alors qu'il ne lui restait qu'une dizaine de mètres avant de piquer une tête, il ressentit une pression sur son gilet.

Levant les yeux au-dessus de lui, il vit Falcon tirer difficilement sur son parachute pour le maintenir en l'air.

— J'ai déjà prévenu Sacha que tu allais bien. Ne me force pas à lui annoncer ta mort, s'énerva son ami.

Bucky rit, reconnaissant. Sam tira sur le parachute pour s'approcher de son ami. Lorsqu'il fut à sa hauteur, Bucky allait le remercier lorsque Sam détacha le sac du parachute, le faisant tomber dans l'eau. Ils n'étaient plus très haut, et Bucky sentit à peine le choc. Par contre, l'eau gelée, oui.

Sam ramena les restes de son sac à dos dans le quinjet, avant de redescendre le chercher.

— Si je ne te connaissais pas, je dirais que tu l'as fait exprès, plaisanta Bucky.

Sam grogna. Ce n'était pas dans ses habitudes, et Bucky comprit qu'il avait vraiment eu peur. Ils retournèrent à bord du jet, sains et sauf. Son ami entreprit de retirer pour la seconde fois de la journée sa tenue de Falcon, sans un mot. Et alors qu'il s'avançait vers le fond de l'avion, Bucky lui attrapa le coude pour l'interrompre. Sam se retourna vers lui, furieux.

— Je suis désolé. Je n'ai pas réfléchi.

— De toute évidence, cracha Sam. Tu n'es pas tout seul, Bucky. Il y a des gens qui tiennent à toi.

Le regard du soldat se voila. Il avait raison, comme toujours.

— Merci.

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant