Sacha rentrait tôt du travail ce jour-là. Elle n'avait pas réussi à s'y mettre sérieusement de toute façon. Elle n'était pas rassurée de sortir de chez elle et de s'éloigner de Bucky après ce qu'il s'était passé, mais elle refusait de se laisser consumer par la peur. Elle était pourtant bien contente de retourner finalement chez elle. Par contre, elle ne s'attendait pas à voir Bucky, assis dans son canapé, à regarder un film.
Il mit pause en la voyant arriver.
— Je pensais avoir verrouillé mon appartement ?
— J'ai crocheté la serrure.
Sacha eut un moment de surprise avant d'exploser de rire. Il disait ça comme si c'était quelque chose de normal.
— Désolé, je ne pensais pas que ça pourrait te poser problème, s'empressa-t-il de rajouter. Je n'ai pas réfléchi.
— Tu n'arrêtes jamais de me surprendre.
Elle se dirigea vers un meuble de l'entrée pour fouiller dans un tiroir fourre-tout. Elle en sortit une clé qu'elle lui lança.
— Ça t'évitera de recommencer. Stalker.
Elle s'approcha de lui et déposa un baiser sur sa joue. Il rangea précieusement la clé dans sa poche.
— Je vais me laver, prévint-elle en entrant dans la salle de bain.
Bucky relança son film. Sacha ressortit de la douche quelques minutes plus tard, les cheveux mouillés. Une douce odeur fruitée la suivit lorsqu'elle vint s'installer à ses côtés. Elle sursauta lorsque quelqu'un frappa à la porte. Son cœur s'emballa beaucoup plus qu'il ne l'aurait dû, et elle jeta un regard paniqué à Bucky.
— Sam m'a assuré qu'on ne risquait rien, rassura-t-il. C'est peut-être juste un voisin.
Sacha s'approcha prudemment de la porte d'entrée et regarda par le judas.
— Mais c'est pas vrai, siffla-t-elle entre ses dents.
Elle ouvrit vivement la porte sur Bastien, un bouquet de fleurs en main, un paquet de chocolat dans l'autre.
— Va-t'en, Bastien ! ordonna-t-elle avant qu'il n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit.
Elle entendu Bucky grommeler à l'entente de son prénom. Sacha voulut fermer la porte mais il la bloqua en plaquant sa main dessus.
— Crois-moi Bastien, tu n'as pas envie de faire ça, menaça-t-elle.
Elle faisait référence à Bucky. Elle avait eu l'occasion de le voir jaloux une fois, et ça ne s'était pas bien terminé.
— Je sais que tu penses avoir trouvé quelqu'un d'autre...
— Je ne pense pas. C'est le cas, coupa-t-elle.
— Mais écoute-moi ! continua-t-il.
— J'en ai marre de t'écouter. Je vais vraiment finir par aller au commissariat et demander une mesure d'éloignement.
Sacha entendit Bucky se lever du canapé et elle lui fit signe de rester en retrait.
— Qui est à l'intérieur ? interrogea Bastien.
— Ce ne sont pas tes affaires.
— C'est Sam ? Ton soi-disant nouvel ami avec qui tu parlais à la soirée ? Il sait ce qu'il s'est passé entre nous ce jour-là ?
Elle fronça les sourcils, ne voyant pas où il voulait en venir. Elle n'avait pas raconté sa dispute avec lui à Bucky, parce que pour elle ça n'avait pas d'importance. Elle avait à peine abordé le sujet avec Sam le soir même, peut-être que celui-ci lui en avait parlé.
— Il ne s'est rien passé.
— Pourtant on a partagé un moment important toi et moi, tu en as même pleuré.
Sacha eut un rire jaune. Jusque-là, elle s'était tenue contre la porte, comme pour se protéger et garder ses distances avec Bastien. Mais là, elle était vraiment en colère. Elle poussa la porte grande ouverte et s'avança vers lui.
— Je n'étais pas au mieux de ma forme à cette soirée, et ce, bien avant de voir que tu y participais. J'ai été gentille avec toi. Putain que j'ai été patiente.
Elle s'approcha encore un peu. Elle était furieuse.
— Si j'ai pleuré à cette soirée, ça n'a rien à voir avec toi. Tout ce que tu m'inspires, ce n'est pas de la tristesse, c'est de la colère. Et du dégout.
Elle était maintenant dans le couloir, et il recula d'un pas, comme menacé.
— J'avais peur de toi ce soir-là, à cause de ce que tu m'avais fait. J'étais terrifiée à l'idée de me retrouver seule avec toi. Mais ce n'est plus le cas.
— Tu fais la belle devant ton nouveau mec, répliqua-t-il d'une voix qu'il voulait assurée.
— Comment tu peux être débile au point de ne jamais rien comprendre à ce que je te raconte ? cracha-t-elle. Tout ça, « nous », ça n'a rien à voir avec lui. Je serais célibataire que je n'en aurais toujours rien à foutre de toi. Alors, dégage de ma vie !
Sur ces mots, elle le poussa en arrière suffisamment fort pour qu'il se cogne au mur derrière lui. Il la regarda, abasourdi, tandis qu'elle revenait en arrière et claquait la porte de son appartement. Elle ferma les yeux le temps de prendre une longue inspiration pour se calmer. Lorsqu'elle les rouvrit, elle croisa les prunelles bleu ciel de Bucky. Elle s'attendait à ce qu'il soit jaloux, en colère ou même triste.
— Au cas où j'oublie, rappelle-moi de ne jamais t'énerver.
Son humeur changea du tout au tout. Un sourire étira ses lèvres et elle leva les yeux au plafond. Bucky s'approcha d'elle pour l'enlacer. Elle posa son menton sur son torse, la tête tournée vers le haut.
— Tu vois que je peux faire peur.
— Terrifiante, rit-il.
Il laissa un court silence s'installer avant d'ajouter :
— T'es sûre que t'as pas envie de j'aille m'occuper de son cas ?
Elle lui claqua l'épaule – la droite – en l'invectivant.
— N'y pense même pas, gronda-t-elle. Tu as déjà fini au commissariat à cause de moi...
— De lui, rectifia-t-il.
— ... et il est hors de question que ça se reproduise. Il ne mérite pas que tu te fasses arrêter.
Bucky prit un ton sérieux, haussant un sourcil :
— Qui a dit que je me ferais prendre ?
Elle soupira, collant son front sur son torse de désespoir.
— Psychopathe.
Il rit, posant son menton sur sa tête.
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Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}
FanficLorsqu'elle emménage dans son nouvel appartement, Sacha s'attendait à une vie tranquille, loin de son ex toxique. C'était sans compter sur son voisin de palier, un beau brun au passé mystérieux. Tout aurait pu bien se passer si les murs de l'immeubl...