Chapitre 44

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Le soleil commençait à disparaitre. Ils avaient passé la journée ensemble, et aucun ne semblait vouloir mettre fin à ce moment. Ils n'avaient pas arrêté de manger et Bucky avait l'impression que son ventre allait exploser. Il se laissa tomber sur le dos de sa chaise et s'étira. Il sentait la fatigue pointer le bout de son nez.

Le téléphone de Sam sonna, et celui-ci se tendit entendant ce qui ressemblait à une alarme. Il jeta un regard sérieux à Bucky, qui se mit directement sur la défensive. Ils avaient cette façon de communiquer sans utiliser de mots, et Sam lui faisait comprendre que quelque chose n'allait pas.

— Mon amour, annonça Sam avec un sourire crispé, et si tu allais faire visiter la maison à Sacha ?

Le regard insistant que Sam posa sur sa femme était éloquent. Quelque chose n'allait pas. Elle ne se posa pas de question, attrapa Sacha par la main et la tira à sa suite à l'intérieur, tentant de rester aussi naturelle que possible. Une boule se forma dans l'estomac de Sacha. Qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer ? Dana l'entraina dans la chambre à l'étage où elle ouvrit un coffre-fort caché derrière une plante. Elle en sortit deux pistolets, et elle en tendit un à Sacha. Celle-ci leva les deux mains devant elle :

— Je ne sais pas m'en servir !

En quelques mots, elle lui expliqua le b.a.-ba.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? paniqua Sacha.

Dana ne répondit pas, tout aussi démunie. Sacha, prenant garde à laisser le cran de sécurité en place, rangea l'arme dans la longue poche de sa combinaison. Dana s'approcha de la baie vitrée pour regarder à travers et Sacha l'imita. Son sang ne fit qu'un tour : Bucky et Sam n'étaient plus seuls. Quatre hommes les tenaient en joue. Un autre leur faisait face et parlait. D'ici, impossible de les entendre, mais il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'ils ne leur voulaient pas du bien.

Bucky était énervé. Il pensait en avoir terminé avec cette vie-là. Leur dernière mission avec Sam n'avait pas le potentiel de dégénérer ni de lui créer des ennemis. Il ne pouvait s'agir que d'HYDRA. Qu'ils menacent Bucky était une chose, il rêvait de se défouler un peu sur des méchants. Qu'ils s'en prennent à Sam, d'autant plus chez lui, n'était pas surprenant vu son métier, bien que particulièrement ennuyant. Mais qu'ils mettent Sacha et Dana en danger ... Ça, ils allaient sérieusement le regretter.

Le problème, c'était que ni Sam ni lui n'était armé. S'il ne s'était agi que d'eux deux, ils auraient peut-être pu s'en sortir quand même, mais ils ne pouvaient pas prendre de risque. Bucky ne supporterait pas de perdre Sacha. Il n'y survivrait pas, il le savait.

Il serra les poings.

— Qu'est-ce que vous voulez ? cracha Sam.

Les yeux de l'homme qui leur faisait face, le seul qui ne les menaçait pas avec une arme, se posèrent sur Bucky. Il afficha un sourire carnassier.

— Le soldat de l'hiver.

Cette appellation le fit tiquer. Il n'était plus le soldat de l'hiver, et il ne le serait plus jamais. Pendant des années, il avait été la marionnette d'HYDRA. Il avait perdu son innocence lorsqu'il avait rejoint l'armée, mais HYDRA lui avait volé son libre arbitre, sa bonté... Ils l'avaient souillé. Quand Steve l'avait sauvé, il pensait pouvoir s'en sortir avec son aide, il avait retrouvé une raison de vivre. Jusqu'à ce qu'il décide de l'abandonner, le laissant se débrouiller. Il avait fait ça par amour, et même si Bucky l'avait longtemps détesté pour son choix, aujourd'hui, il comprenait. Il ne lui en voulait plus.

— Et une petite vengeance sur le S.H.I.E.L.D., continua l'homme en regardant Sam. Les effectifs des Avengers sont au plus bas. Les priver de leur petit Falcon leur portera un coup, espérons-le, fatal.

Il fit une pause, les regardant à tour de rôle.

— Vous allez bien gentiment nous suivre, mes hommes et moi, et tout se passera bien. Personne ne sera blessé.

— Vous ne voulez pas un café avec ?

L'homme leva son glock vers la maison et tira en direction des femmes.

— Non ! hurla Bucky.

Sacha poussa un cri en reculant vivement. La balle n'avait pas traversé la vitre et s'était plantée dedans, au-dessus de leurs têtes. Sacha tremblait de tous ses membres. Elle n'eut plus la force de tenir debout, et se retrouva à genou sur le parquet. La main posée sur la vitre pour se stabiliser, de grosses larmes coulaient à présent sur ses joues. Elle n'arrivait plus à distinguer ce qu'il se passait dehors.

Dana se pencha vers elle pour la consoler, lui intimant de respirer calmement. Soudain, un bruit métallique, tout proche du crâne de Sacha, la fit sursauter. Elle se figea, avalant difficilement sa salive.

— Trouvées, s'amusa la voix dans leur dos.

Les femmes échangèrent un regard paniqué, et tandis qu'elles se tournaient d'un même mouvement, elles levèrent les mains devant elle. Deux hommes leur faisaient face, les tenant en joue. Sacha n'osait plus bouger. Celui qui se trouvait en face de Dana lui arracha son pistolet des mains avant de les tirer vers la sortie, puis vers la terrasse.

Bucky grogna en les voyant arriver toutes les deux, un flingue sur la nuque. Il se força à rester immobile, ce qui signifiait lutter contre toutes les fibres de son corps.

— Je vous jure que si vous...

— Tout va très bien se passer, le coupa l'homme en face de lui. Comme je vous l'ai dit, vous allez nous suivre calmement, et ces deux magnifiques jeunes femmes pourront repartir indemnes.

Il s'approcha de Dana et caressa sa joue de son pouce.

— Comme il serait dommage d'abimer un si joli visage.

— Ne la touche pas, menaça Sam.

Il ne fit qu'un pas en direction de Sacha et le grognement de Bucky l'en dissuada, lui tirant un rire satisfait.

— Mesdames, sachez que j'ai énormément de respect pour vous. Les femmes sont... un cadeau des Dieux. Je déteste que vous ayez à assister à tout ceci.

Il secoua la tête dramatiquement.

— Laissez-moi tout vous expliquer.

Mon enfoiré de voisin {Bucky Barnes}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant