[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX II

Épisode 232 : Helios

« Projet Helios »

Voilà ce que Müller pouvait lire sur la plaquette qui ornait la chambre VIP de la Rosenbaum. Située dans une clinique personnelle des Weissmüller au nord de la ville, la femme avait visiblement tout l'étage qui lui était dédiée, ainsi qu'un personnel soignant attribué.

Les Weissmüller n'avaient ni lésiné sur les moyens, ni sur la sécurité mise en œuvre pour garder leur nouveau joujou. Et l'écriteau sur la porte ne fit qu'accentuer l'instrumentalisation dont cette femme faisait preuve.

- D'après les rapports, elle s'appelle Nausha et elle est la descendante d'Humphrey Rosenbaum. Vous pouvez d'ores et déjà enlever ça.

- Quelle impatience... Et vous ne faîtes preuve d'aucune curiosité. Vous ne me demandez pas ce qu'est le projet Helios ?

Le comité avait rapidement pris fin lorsque les quatre membres avaient entendu la demande déraisonnable du Duc. Une demande qui ne trouva aucune réponse tant il avait été outrancier qu'un homme - même Amaury Weissmüller en personne, participe à une réunion d'état pour demander le pouvoir du pays.

Mais par respect pour cette femme qui avait utilisé ses pouvoirs, cette femme qui comme les autres eldiens et guerriers avaient tout abandonné pour sauver un peuple ennemi, Müller n'avait juste pas eu le droit de ne pas s'intéresser.

C'était ainsi qu'il avait ordonné au Duc de l'emmener la voir, ce qui n'avait fait qu'agrandir le sourire sinistre de l'aristocrate.

Car Müller le savait : il ne faisait que jouer avec le comité en le provoquant. Et tant qu'il aurait la Rosenbaum dans son camp, personne ne risquerait de le discréditer.

- Non. De toute façon, elle n'a plus ses pouvoirs. Quoi que vous fassiez, vous ne pourrez pas...

Sa voix se dissipa dans un murmure lorsque ses yeux se portèrent sur la vitre de la porte qui lui montrait l'intérieur.

En deux temps trois mouvements, il quitta l'aristocrate et entra.

La chambre était aussi grande qu'un bureau d'un haut gradé du gouvernement et elle avait été décorée dans les moindres détails, avec des bouquets de fleurs qui jonchaient les quatre coins de la pièce, pour lui donner un aspect chaleureux. Ce qui était ironique puisque personne d'autre à part les Weissmüller aurait pu déposer des cadeaux de convalescence ici.

La pièce était aussi équipée d'une technologie de pointe comme cette machine reliée au lit, ou plutôt, à la patience et qui émettait des petits bruits métalliques. Un médecin surveillait les probables résultats qui en sortaient, et c'était à se demander comment cette famille avait pu mettre la main sur des technologies à peine brevetées.

Deux autres médecins et trois infirmières étaient autour du lit de la Rosenbaum, la cachant presque. Ils vérifiaient ses signaux, faisaient des messes basses entre eux, et le regard de Müller tomba sur une main blanche qui dépassait du lit.

- Il n'y a plus besoin de ses pouvoirs, rétorqua la voix rauque du Duc derrière lui. Aussi bien vos soldats que ces démons, à notre illustre famille... Nous avons tous été témoins de ce qu'elle pouvait faire à son apogée. Et sachez que contrairement au député Wägner, je ne suis pas un incompétent.

Müller s'approcha d'un pas, puis d'un autre vers le lit, piqué par la curiosité de la voir de plus près.

- La guerre a pris fin sur une défaite cuisante de l'humanité par ce criminel sanguinaire. Ce démon a taché les esprits des survivants et leurs enfants.

Puis, quand un médecin se décala, il réussit à l'entrapercevoir une fraction de seconde.

Elle avait un visage pâle, posé sur le côté, les yeux fermés, des cheveux noirs ternes mais coiffés, et des perfusions à intraveineuses décoraient ses avant-bras. Son corps inanimé semblait dans un état léthargique, peut-être comateux mais il n'était pas médecin.