Épisode 245 : Lueur Du Matin

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Chapitre long... Mais soyons fou, c'est la fin !

En voyant Gerda vomir, mon esprit ne pensa qu'à une seule chose : la sauver.

Au diable cette soirée, au diable les invités, au diable l'hôte qui devait probablement être dans le même état qu'elle quelque part dans ce manoir, au diable tout le monde.

Quand elle se redressa en posant sa main sur le mur, fébrile, avec du sang sur ses lèvres, je m'empressai de l'examiner.

L'arsenic.

Un poison extrêmement vicieux qui était paradoxalement très présent puisque il faisait partie de notre environnement.

Ainsi, dans les zones les plus industrielles de l'Île et les zones minières, les ouvriers n'étaient pas à l'abri d'une intoxication par inhalation.

Extrêmement difficile à détecter, les symptômes étaient d'abord banals entre maux de ventre et vomissements puis fièvre et sueurs. Si on ne cherchait pas plus loin, on s'arrêterait à une simple indigestion.

En me creusant mes méninges pour me rappeler des cas d'arsenic, une bonne et une mauvaise nouvelle me traversèrent l'esprit.

Il existait un remède à l'arsenic. On avait longtemps découvert que la matière pure du charbon avait des propriétés anti-toxines qui nettoyait l'intérieur de notre corps. Estomac, foie, intestins, c'était probablement l'unique remède à ce poison.

La mauvaise ?

Plus l'arsenic prenait de l'ampleur, moins il était possible d'en guérir. Autrement dit, la guérison était limitée dans le temps.

De manière générale, et au vu de la quantité qu'elle avait dû ingurgiter pour avoir des symptômes aussi violents et rapides sur son organisme, il fallait lui administrer ce contre-poison dans les quinze premières minutes qui suivaient l'ingestion.

Quinze minutes.

Et on trouvait souvent ce charbon purifié aux urgences.

Autrement dit, on devait quitter le domaine, regagner la ville, aller à l'hôpital, le tout en quinze minutes et sans savoir combien de temps s'était écoulé depuis la prise du poison.

Je m'emparai de son visage et avec mes pouces je lui donnais des petites pressions sur les joues, son menton, autour de ses lèvres. Je constatai bien vite le manque de réaction dans cette dernière zone qui commençait peu à peu à s'atrophier en ayant été au contact direct du poison.

Elle gémissait de douleur en se tenant le ventre, et de la salive s'écoulait en abondance, signe qu'elle allait de nouveau vomir.

Mais je ne pouvais pas la ménager.

Je la pris par la taille et la forçai à marcher pour que nous regagnions l'autre côté du couloir, où on pourrait trouver quelqu'un pour nous aider.

Car même si je criais à l'aide maintenant, il n'y avait personne dans les environs. Les employés, les invités, les membres de la famille, tout le monde était dans la salle de réception.

Et par quelqu'un, je pensais à Ida qui ferait le nécessaire pour emmener cette gosse à l'hôpital.

- N-non... Non... Ils... Ils vont m...

Je resserrai ma prise sur sa taille, et c'était avec sang-froid que je lui déclarai durement :

- À partir de maintenant, tu es une victime. Tu étais avec le Duc toute la soirée, et vous avez tous les deux été empoisonnés. Tu es celle qui va donner l'alerte en prévenant que ce monstre est en danger. Dans ces circonstances, on ne pourra pas t'accuser tout de suite.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant