Épisode 202 : Contrecoup

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Mes jambes avaient bougé toutes seules.

Elles avaient marché jusqu'à Frock et mes mains avaient ensuite pris le relais en le giflant.

Il n'eut pas le temps de réagir que j'avais finalement attrapé son col, pendant que ma bouche n'avait pas cessé de lui hurler de me ramener mon fils. Mon mari. Mes amis. Et mes yeux s'étaient mis à lâcher des grosses larmes brûlantes et incontrôlables.

Il avait fini par répliquer en me donnant un coup de poing à la bouche et ma tête avait valsé sur le côté avec mon corps qui suivit le mouvement.

Ça ne me fit pas mal.

Mon bas-ventre me faisait mal. La perte d'une partie de moi-même était d'une souffrance sans nom. Mais ce coup de poing ? Ce n'était rien pour moi et il allait devoir faire bien plus que ça pour me faire ressentir la douleur.

J'ignorais le goût métallique du sang dans ma bouche pour revenir à la charge et je lui attrapais son visage, en continuant de crier, folle de rage.

En hoquetant aussi.

Et en pleurant.

J'essayais de le griffer, de tirer sa peau, de lui casser le nez. Mais impossible de voir ce que je faisais vraiment avec ma vue inondée par les larmes. Et ses mains essayant de m'aggriper le cou ne me faisait pas reculer, j'étais déterminée à lui faire du mal. J'essayais de me concentrer pour utiliser mes pouvoirs et le brûler mais une de ses mains réussit finalement à attraper mes cheveux.

Il les tira si fort que je fus bien obligée de le lâcher et il en profita pour me ramener contre son torse d'un geste violent, avant de me coller son pistolet sous le menton. Une main tirant mes cheveux, une autre me menaçant avec son revolver, j'étais à sa merci. Mais s'il croyait que j'avais peur, il se trompait. Toute peur s'était volatilisée à ce qu'il m'avait dit.

Je levais alors mes mains pour essayer de me libérer de son emprise.

À cet instant, Mikasa se rua vers nous et se dépêcha de prendre le poignet de Frock pour l'obliger à abaisser son arme. Mais voyant qu'il ne bronchait pas, elle ne prit tout de même pas le risque de dégager sa main d'un coup sec, par peur qu'il se décide de faire exploser ma tête.

Jean essaya alors de le raisonner :

- Lâche-la Frock ! Elle a soigné les Pro-Jäger, elle a été un atout majeur et décisif pour la victoire ! Sans elle, personne ne serait en vie ! Tu veux vraiment tuer la sauveuse de cette bataille ? Ça ne fera qu'accroître les tensions ! Et même si tu voulais détruire le système militaire, le corps médical est neutre !

Je vis du coin de l'œil Frock me fixer, en colère, la lèvre tirée par le dégoût. Mais le point le plus important qui attira mon attention fut les blessures que j'avais pu lui causer. Ses joues étaient rouges à force de les avoir griffées, son bandage à la tête s'était défait et du sang avait commencé à couler sur son front.

- Allez, tue-moi espèce de petit con, le défiais-je, la voix remplie de trémolos douloureux.

Mikasa se figea, secouée par mes mots et Jean me lança un regard presque de désespoir pour que je me taise et que je le laisse gérer la situation.

Il voulait me sauver.

Mais je ne voulais pas être sauvée.

- Allez ! C'est facile, t'as juste à tirer sur la gâchette, ça t'a pas si démangé que ça de tuer ce Mercenaire sale gosse merdeux ! Tu te prends tellement pour quelqu'un que tu ne réalises pas à quel point tu es insignifiant ! Alors qu'en réalité, tu es juste un opportuniste, tu n'es rien du tout ! Tu as juste eu de la chance en revenant de Maria ! Et Eren t'a choisi parce que tu étais le seul facilement manipulable !

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant