Épisode 184 : Douleur I

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Note : si vous ne vous sentez pas de lire, ne le faites pas ❤️ J'ai fait exprès de rester vague et de ne pas entrer dans des détails glauques, mais si vous vous sentez mal à l'aise, ne continuez pas, votre santé passe avant tout ❤️

À l'immersion de mon réveil, je sus qu'on m'avait donné une bonne dose d'antalgique pour ne rien ressentir du tout. Mais pas assez non plus car j'étais devenue une personne tellement névrosée qu'on n'avait pas mis le paquet pour m'assommer vraiment. Ma poitrine me faisait souffrir et ma gorge me brûlait.

Ainsi, lorsque j'entrouvris les yeux et que je fus éblouie par la lumière de l'extérieur qui inondait la pièce, mon crâne me sembla vraiment lourd. C'était comme si j'avais pris un coup sur la tête et qu'allongée, je savais déjà que j'aurais du mal à me lever. À chaque respiration, malgré la dose d'antalgique, une force invisible aplatissait mon cerveau.

J'étais à l'hôpital.

C'était une certitude et il y avait un signe qui ne trompait pas dans ce décor où j'étais allongée : il y avait la tête de Faustina dans mon champ de vision et elle portait un masque chirurgical.

Ma bouche s'ouvrit mais aucun son n'en sortit, seulement un souffle monstrueux venu tout droit de ma gorge sèche, aride, déshydratée.

Les paupières à semi-ouvertes, j'aperçus la main de Faustina se lever et s'approcher très lentement de mon front. Ses doigts touchèrent ma peau et je la vis me dévisager, stupéfaite.

-...Au..Sti... Na... Croassais-je éreintée.

Ma conscience commençait peu à peu à me revenir, comme si elle émergeait d'une noyade et gelée, elle avait besoin de temps pour se réchauffer et retrouver ses esprits. J'avais du mal à me remémorer ce qu'il s'était passé avant que je ne perde connaissance, et ce qui m'était arrivé pour que je sois clouée dans un lit d'hôpital. Je n'avais que des souvenirs fugaces, vagues de Zackley et des trois cadets dont j'avais ouvert la porte. 

Après ça, mon cerveau avait du mal à se souvenir de la suite. Ces cadets avaient sorti leurs armes... Sur nous ? Ils avaient fait feu...? Non... Ce n'était pas sur nous il me semble...

À son prénom que j'avais écorché, le regard de ma collègue s'ouvrit en grand.

- Bon sang de bonsoir, l'entendis-je murmurer.

Sa main commença à me palper presque férocement le visage, le menton, le cou, et même mes cheveux. Je la laissais faire. Je n'étais pas encore en état de me lever, ni avais la force de l'arrêter.

- ... Eau... De... Eau...

Ma gorge elle, était toujours en feu. Chaque son qui sortait l'irritait de plus belle et je réalisais que je venais sans doute de revenir des enfers quand ma propre respiration me parvint à mes oreilles. Une respiration rauque et sifflante.

Faustina ne répondit pas mais l'instant d'après, elle disparut de mon champ de vision.

Et soudain, quelque chose me frappa.

Les souvenirs vagues, le rêve lointain, tout ça avait complètement disparut pour laisser place à la réalité brutale du moment, son actualité, et sa terreur.

Peu importait si j'avais du mal à m'en rappeler, les faits étaient là.

J'étais à l'hôpital.

Et j'étais morte.

Ça me revenait comme une certitude.

J'étais morte.

Je me figeais sous cette réalisation.

Et le bébé...?

Non.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant