Épisode 191 : Dilemme

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Depuis le début des hostilités, pas une seule seconde je n'avais imaginé que Rivaille pourrait échouer à garder le contrôle de Sieg. C'était même le dernier cas de figure qui aurait pu se passer.

Mais les Mercenaires, les traîtres dans les hauts gradés militaires ainsi que les Pro-Jäger avaient fait fort et nous avaient battu à plate couture dans notre propre jeu.

Zackley avait exilé Sieg, sous la supervision de Rivaille et d'une trentaine d'homme, mais cela s'était retourné contre nous. Non seulement Rivaille n'était ni à Sina ni à Shiganshina pour arrêter Eren, Frock et Yelena... Mais il se retrouverait tout seul, coupé du monde en cas de danger et qu'il avait besoin d'aide.

Si on se fiait aux calculs de probabilité que l'alcool que j'avais vu au camps était bien mélangé au liquide de Sieg, alors à l'heure actuelle Rivaille était en train de combattre une horde de titan et Sieg essaierait sans aucun doute de s'échapper, profitant de la diversion. Ou cas de figure plus drastique, il tuerait Rivaille qui n'aurait pas le temps de gérer tous les titans et lui en même temps.

Ma vue se brouilla et bientôt, je ne vis plus Sirus, Wilfred et Alexis dans mon champ de vision.

Je ne sentais même plus mon corps, j'avais l'impression de ne plus exister, et la seule chose qui me retenait consciente était les coups de chaleur et ma difficulté à respirer.

J'étais en train de faire une autre crise de panique et si je me laissais aller dans cette voie, j'allais m'évanouir. Je le pressentais. Mon manque d'air, l'étouffement, ma vue indistincte, mes oreilles qui n'entendaient qu'un son strident et les palpitations de mon cœur...

C'était juste trop.

Rivaille ne m'avait pas vraiment inquiété... Parce que comme tous les habitants, je le considérais aussi comme le soldat le plus fort de l'Humanité et il m'avait fait la promesse de revenir. Quand Rivaille faisait une promesse, il s'y tenait coûte que coûte.

Je sentis tout à coup une pression sur mes avant-bras et une voix ferme m'appeler.

Il me fallut une bonne minute pour reprendre mes esprits et découvrir Alexis devant moi qui m'avait attrapé.

- Nausha, regardez-moi, voilà, restez avec nous. Concentrez-vous sur ma voix...

Je mordis ma lèvre pour réprimer une plainte de douleur dans la gorge qui ne demandait qu'à sortir. Je voulais hurler, crier, m'effondrer. Je voulais exploser car même les antalgiques ne suffisaient plus à combler le trou béant qui se creusait dans mon cœur. Ce trou de vide et de souffrance qui me narguait et qui me murmurait une seule chose.

Tu es en train de perdre tout le monde.

Tous mes amis étaient dans une situation de vie ou de mort, mon mari avait été piégé, j'avais dû dire au revoir à ma fille de deux ans au cas où je finissais par être attrapée et emprisonnée.

Et je ne faisais même pas référence à... Elle, dont je n'étais pas émotionnellement, psychologiquement prête à accepter ce qu'il s'était passé.

Ne pouvant contenir plus ma voix, mes lèvres laissèrent échapper un cri de souffrance, de détresse, et Alexis s'empressa de mettre sa main contre ma bouche et de me caler contre le mur pour m'empêcher de faire plus de bruit et de bouger.

Je vis du coin de l'œil Sirus et Wilfred aller vérifier au bout de la petite rue si les soldats et les Mercenaires nous avaient entendu.

- Nausha... Je suis désolé pour mes manières, mais nous devons nous faire le plus discret possible...

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant