Épisode 233 : Brûlure

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voilà comme promis, j'accepte le chocolat et les câlins en payement aha

Les souvenirs de comment je m'étais retrouvée ici étaient mélangés, brouillés, flous.

De comment je m'étais retrouvée dans ce lit.

Dans cette chambre.

Face à cette fenêtre qui me laissait voir des branches feuillies qui tapaient contre la vitre.

J'avais perdu notion du temps et de tout ce qui m'entourait. Mon esprit était vide, mon corps sans douleur, et je n'éprouvais aucune sensation si ce n'était ce flottement de temps à autre. Je peinais à me remémorer ce qu'il m'était arrivée, mais quand j'avais des fragments qui me revenaient, un éclair de lucidité me parcourait et me rappelait que je ne voulais pas m'en souvenir.

Car je savais. Je savais que si je m'en souvenais, ça n'augurerait rien de bon.

Et puis après mon cœur devenait plus léger et mon regard se reposait sur l'extérieur ensoleillé et les rossignols qui se posaient sur les branches.

La seule perception qui m'indiquait que le monde autour de moi changeait, était les gens qui venaient me voir. Tantôt c'étaient des femmes qui vérifiaient mes constantes et qui me parlaient d'une voix lointaine, tantôt c'étaient des médecins qui me posaient des questions. Peut-être que je leur répondais, peut-être que non. Dès fois, tout était si distant mais ce n'était pas pour m'en déplaire.

Au contraire.

Je n'avais plus à m'inquiéter pour quoi que ce soit. Oublier tout ce qui pourrait me contrarier. Et me laisser m'endormir par ce doux engourdissement qui prenait mon corps.

Tout le reste n'avait pas d'importance (et pourquoi c'en aurait ?). Même les voix qui se faisaient entendre dans ma chambre m'importait guère. J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je n'avais pas ressenti cette sérénité, ce calme intérieur, et ce repos. Je ne me souvenais même plus de ce pourquoi j'avais si longtemps lutté... Et pourquoi s'en souvenir quand je pouvais juste dormir ?

Pourquoi se torturer mentalement quand je pouvais juste prétendre que rien n'était arrivé ?

- Mme. Rosenbaum ?

J'ouvris doucement les paupières pour voir une jeune infirmière au teint halé s'asseoir à mon chevet et me sourire.

- Je vais nettoyer votre visage. En cas d'inconfort, n'hésitez pas à m'en faire signe, d'accord ?

Je hochais la tête et pour lui faciliter la tâche, je me redressais lentement, délicatement sur le lit. Elle me remercia et vint s'asseoir sur le rebord. Je la laissais ensuite parcourir mon visage avec un gant de toilette, et son léger parfum de vanille vint chatouiller mes narines.

Ironiquement, c'étaient tous ces petits moments que j'appréciais le plus. Bien que cela ne remplaçait pas la morphine qu'on pouvait occasionnellement m'administrer, je retrouvais une certaine tranquillité dans ce genre de distraction. C'était le terme. Des distractions du quotidien me retenaient mon esprit divaguer.

Et dans ces instants-là, je fermais les yeux et respirais profondément, laissant mon âme sombrer, se taire, ne plus exister.

Ne. Penser. À. Rien.

- Parfait ! Oh... La Duchesse vous a encore envoyé des fleurs. Si cela vous encombre, nous pouvons les mettre ailleurs.

Je lui répondis vaguement quelque chose (dont je ne m'en souvenais déjà plus).

Occasionnellement, je savais que les Weissmüller venaient me voir. Au fond de moi, je savais aussi qu'ils étaient liés à ma rescousse et que ce lieu leur appartenait.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant