Épisode 181 : L'Explosion (POINT DE VUE : OCS) ÉP. 12 S4

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Alexis Weissmüller - Hôtel de Sina

Alexis était dans son peignoir de chambre en train de lire un bouquin qu'il avait lu quinze mille fois, lorsqu'on tambourina à sa porte.

Il ferma son livre, retira ses lunettes qu'il déposa sur son bureau, se leva, attacha la ceinture de son peignoir avant d'aller ouvrir, dans une paresse monstre. La paresse était le terme pour qualifier sa vie, une paresse qui n'était que le reflet de son incapacité à faire quoi que ce soit dans ce pays où il restait otage.

Un pays fissuré au bord de la ruine où il attendait sa mort certaine.

Il ne voulait l'avouer à personne (à qui pouvait-il se confier d'ailleurs ? La seule personne qui venait lui rendre visite par pure sympathie était Nausha mais elle était débordée) qu'il avait perdu le goût de tout : le plaisir de la chair, le plaisir de la bonne nourriture, même ses livres préférés ne lui donnaient plus aucune envie de sourire. Quand on entendait le peuple protester dans la rue passante sous sa fenêtre, quand on lisait la presse qui ne faisait qu'apparaître au grand jour comment le pays était instable et son peuple aussi dissipé que dispersé, c'était juste déprimant et alarmant.

- T'en as pris du temps pour m'ouvrir Alexis ! Dis donc, t'es pas encore habillé toi ? Me dit pas qu'il y a une bonne femme dans ton lit au beau milieu de la journée !

Alexis arqua un sourcil et s'efforça de sourire. Devant lui se tenait un soldat de la brigade spéciale, Erik, qui avait été désigné comme un de ses gardes. S'il s'était lié d'amitié avec lui, Alexis ne restait pas dupe : cette amitié était superficielle et la présence même de ce garde lui rappelait que chacun de ses faits et gestes étaient surveillés.

- Non, pas de jolie femme aujourd'hui, mais vous pouvez venir combler mon lit si vous voulez. J'aime les hommes aussi. Quoi que, je les préfère un peu plus jeune et frais.

Il avait fait exprès de faire un clin d'oeil et de prendre une voix joviale, connaissant parfaitement l'avis du soldat sur ses penchants. Et Erik qui était un homme plutôt petit, de la quarantaine, avec une barbe de plusieurs jours et des cheveux gris coupés au ras, grimaça de dégoût.

- Pouah ! Ne badine pas sur ça ! Ma femme me... Bon sang, on a pas le temps pour ça. Il faut que j'aille aider les brigades, c'est la cata au palais militaire, j'peux pas rester ici.

Il soupira un coup avant de continuer :

- Du coup... Pas le choix mon gaillard, faut que tu viennes avec moi.

- Vous savez que je n'ai nulle part où aller et que je ne quitterais pas ma chambre si vous me le demandiez ? Demanda Alexis, d'un ton plus sérieux.

Il y eut un petit silence entre les deux hommes et son garde finit par regarder ailleurs.

- Je sais, le prend pas mal mais tu restes un mahr et j'dois suivre le protocole. Habille-toi mais prend des habits discrets tu veux ? On connaît ton visage par ici et on scande la mort aux mahrs, c'est pas l'moment de sortir ton manteau rororo...

- Rococo.

- Ouais, ouais même chose. J't'attend dans l'couloir.

Erik referma la porte derrière lui et Alexis fut tout à coup submergé par un sentiment de faiblesse et de vulnérabilité.

Il savait au plus profond de lui que son heure était proche, même les anciens prisonniers mahrs et Mercenaires qui s'étaient reconvertis en soldats pour aider les bataillons avaient été enfermés dans les cachots. Ce n'était qu'une question de temps pour qu'on se souvienne de lui et qu'on l'emprisonne à son tour.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant