[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX II

Épisode 204 : Rencontre De Minuit

Hanji m'écouta sans m'interrompre, d'une part parce qu'elle était bien trop abasourdie pour pouvoir réagir, et d'autre part par peur de me brusquer par la colère folle qui montait en elle en entendant les horreurs que je lui racontais.

Mais ses yeux écarquillés d'une fureur violente et ses mains qui tremblaient en me soignant ne trompaient pas.

Elle avait fini d'éponger le sang grâce à un torchon qu'elle avait trouvé et mouillé, et avait désinfecté ma plaie avant d'y appliquer un onguent cicatrisant qu'elle avait pris dans mon sac (ce qui avait rendu ma lèvre grasse).

Et de mon côté je lui avais narré cette journée cauchemardesque du début jusqu'à la fin ; les pro-Jäger qui étaient venus à l'hôpital, Sirus qui m'avait prévenu pour le vin, la réquisition des armées à Shiganshina, et ma rencontre avec Eren qui m'avait valu la case prison avec l'escouade de Rivaille.

Je lui avais expliqué le véritable but des Mercenaires, l'assaut des Mahrs, le sacrifice de Pixis et Nile avant qu'ils ne se transforment en titan, et que j'avais fini par soigner les blessés... Avant de moi aussi participer à la bataille pour sauver Eren, ce qui en avait résulté sur le grand terrassement.

Je lui avais tout dit, tantôt d'une voix faible, tantôt d'une voix tremblante qui se remémorait le carnage des titans et mes amis. Elle m'avait laissé tout le temps du monde pour m'exprimer, me laissant faire des pauses quand parler devenait trop dur et trop douloureux. Me laissant déglutir et lâcher des soupirs tremblotants, épuisée.

Et à la mention de ce que m'avait dit Frock, Hanji qui avait fini par me prendre la main après ses soins, se leva abruptement de la chaise.

Furieuse.

- Tu les as tous sauvé, t'as sauvé sa petite armée de traître et c'est comme ça qu'il te parle ?! Décidément j'en ai ma claque ! Rugit-elle. Comment ose-t-il dire ça alors que tu as perdu Cecilia à cause d'e...

Elle s'interrompit tout à coup et se figea, en se rappelant probablement à qui elle s'adressait. Mais le mal était déjà fait.

À ce prénom interdit, je sentis des sueurs froides m'envahir et je commençais à frissonner. Ma main se posa instinctivement sur mon ventre arrondi et ma gorge se noua à s'en étrangler. Je ne voulais pas penser à elle. Pas maintenant. Pas encore. Car le choc de la nouvelle, je ne l'avais pas encore accepté, et j'étais loin d'être prête de le faire. Si j'y repensais, sous antalgiques ou non, j'allais faire une crise de panique.

Pour preuve, ma respiration avait déjà commencé à s'accélérer et ma vue était devenue indistincte, avec cette sensation d'étouffer.

Au moment où je sentis ma tête me tourner, des bras vinrent m'entourer avant de me serrer, et mon visage se retrouva enfoui contre l'épaule de Hanji une seconde fois.

- Je suis là, respire doucement, profondément... Désolée Naush' j'ai cruellement manqué de tact... Pardonne-moi...

Je déglutis douloureusement.

- Rivaille... Il... Il sait hein...? Tu ne m'as pas parlé de lui... Tu m'as juste dit qu'il était blessé... Qu'est-ce qu'il lui ait... Arrivé... Hanji...?...

Mon amie me lâcha et s'empara de mes deux mains qu'elle serra. Elle me regarda ensuite droit dans les yeux.

- Écoute... Je vais pas te mentir, il ne pourra pas reprendre le combat tout de suite mais il a juste besoin de beaucoup de repos, et je te remercie de nous avoir envoyé Sirus et Wilfred qui m'ont aidé à le soigner. 

Elle ne me disait pas tout.

Si elle me regardait sans détour, ses sourcils tremblaient légèrement de nervosité, signe que l'état de Rivaille était sérieux et que c'était tout sauf rien. Je voulais l'interroger d'avantage, je savais que sa décision de ne pas tout me dire était principalement pour me ménager. Mais c'était justement ça qui me causait plus de tort qu'autre chose.