Épisode 199 : Le Cri

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Ce bruit, cette voix inhumaine, animale, ne pouvait appartenir qu'à une seule personne.

J'étais en train de me laver les mains dans une bassine d'eau quand ce hurlement retentit. Et je m'étais immédiatement figée d'horreur, sous le choc, mon cœur bondissant dans la poitrine, tous comme les autres cadets qui m'aidaient au soin. Quant aux patients, certains crièrent de panique, certains de joie, et d'autres commençaient déjà à se lever, blessé ou non, pour aller rejoindre le combat qui était en train de prendre une nouvelle tournure.

Puis, après le cri, nous fûmes tous fugacement, brusquement éblouis par une lueur dorée passant à travers les fenêtres du hall. Ces lumières qui n'étaient pas sans rappeler les éclairs d'Eren quand il se transformait en titan. Et ensuite, ce fut le boucan des maisons qui s'effondraient de part et d'autre autour de nous, un boucan de démolition qui vinrent à nos oreilles.

Enfin, après avoir été aveuglés et assourdis, je eus l'impression que les murs de la bâtisse tremblaient presque sous les pas de la multitude des titans qui venaient d'apparaître à l'extérieur.

Je sentis une sueur froide perler sur ma nuque, et mes yeux fixèrent mes mains toujours plongées dans la bassine d'eau, des mains qui avaient recommencé à trembler.

Pixis... Nile... Ce chien de merde vous a transformé... Ce chien de merde qui a aussi...

Je fermais les yeux et serrais des dents, pour essayer de me laisser aller dans cet état de détachement que m'offrait les antalgiques. Je ne pouvais pas défaillir là, tout de suite. Je devais retrouver mon calme, cette sensation de vide qui scellerait ma détresse.

Si je me laissais aller une fois, j'allais mourir. Or je devais faire tout mon possible pour Kuchel, et aider cette guerre à ma manière si je voulais qu'elle puisse vivre. Mais la menace était désormais triple.

D'abord les Mahrs, puis la menace du plan d'éradication douce qui planait toujours sur nos têtes et maintenant, nos soldats aux brassards noirs venaient de se transformer en titan, détruisant tout à leur passage, en quête de proie.

- Les titans sont en train de dévorer les Mahrs ! Cria quelqu'un sur un ton victorieux.

Mais les titans... étaient aussi un danger pour nous. Sieg les contrôlait sûrement, mais je ne lui faisais pas confiance. Ce chien de merde voulait nous éradiquer au bout du compte, alors qu'est ce qui l'en empêchait d'ordonner aux titans de nous tuer après les Mahrs ?

Et nous ne pouvions pas non plus les laisser déambuler dans nos murs après leur massacre. Shiganshina était un festin pour eux, vu la quantité de chair fraîche et humaine qui était concentrée ici.

Après mes mains, c'était mon corps entier qui commença à trembler, frissonnant de plus belle aux sueurs froides et à cette sensation de malaise.

Ne faiblis pas maintenant, juste pas maintenant, reste concentrée ! Pour Kuchel !

Je ne pouvais pas rester ici. Il fallait que je jette un œil à ce qui se passait dehors et que je juge la situation par moi-même. J'avais l'impression d'être la seule lucide, parmi tous ces soldats que j'avais soigné et qui étaient aux côtés d'Eren.

Je ne pouvais faire confiance à absolument personne ici.

J'étais entourée de traîtres. 

Je me levais finalement et ordonnais aux soldats qui s'étaient improvisés soignants de continuer sans moi, une minute. Tous les cas graves avaient été traités... Et puis il y avait ceux dont nous pouvions rien faire et qui attendaient la mort, mais je ne pouvais rester à leur côté comme un médecin l'aurait fait à l'hôpital. La situation était trop urgente, trop grave pour que je stagne. Je devais bouger.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant