Épisode 236 : Crime Contre L'Humanité

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⚠ coquillages sur la plage

J'allais devoir jouer double jeu avec le Duc pour gagner sa confiance.

Voilà ce que m'avait dit Ida.

Et aussi monstrueux que cet homme était, il était le seul capable de sauver mes proches, puisque c'était lui qui les avait condamnés en premier lieu. Ainsi, j'allais devoir lui obéir au doigt et à l'œil pour le moment, jusqu'à ce que Ida me dise le contraire.

Elle avait d'ailleurs été honnête que l'exécution de son plan allait prendre du temps - probablement des semaines, car elle allait devoir planifier le moindre détail pour se préparer à toute éventualité.

Des semaines... Autrement dit un ou des mois.

Outre, elle m'avait aussi donné sa parole qu'avant la fin de la journée, elle enverrait des chirurgiens en renfort à l'hôpital où Hanji demeurait inconsciente. Et qu'elle réfléchirait à un moyen pour me permettre de regagner l'Île quand toute cette histoire sera finie.

Mais pour l'heure, mes pensées étaient sur mes proches qui ne quittaient pas mon esprit.

Elle m'avait donné les détails : les eldiens avaient été ciblés et attaqués sur le chemin pour « le Refuge », par un groupe d'individu qui avait tout perdu et avait voulu se venger.

L'armée avait ensuite débarqué mais des supérieurs (de mèche avec le député et le Duc) avaient fait fuiter que certains des descendants d'Ymir venaient de l'Île. Puis après cette révélation, dans cette après-guerre remplie de tension avec un responsable du génocide de masse mort et impuni, la haine avait trouvé son nouveau bouc émissaire.

« Les démons de l'Île se sont échappés pour nous tuer ! ».

« Tout est de leur faute ! ».

« Il faut se débarrasser d'eux ! ».

Ceux qui avaient encore de la force, scandaient ça dans les rues. Ils étaient une minorité car la plupart du peuple étaient épuisés et se contentaient de survivre... Mais ces mots-là n'en restaient pas moins dangereux. Si on les laissait trop longtemps en liberté, ils deviendraient bientôt une vérité dans la pensée collective.

Et tôt ou tard, on finirait par tous mourir pour ce mensonge enraciné.

Il fallait rétablir la vérité au plus vite avant que la situation ne s'envenime, d'où l'urgence de la situation et de la dangerosité de ce procès où tout allait se jouer.

Ajoutez à cela que ce procès était le tout premier organisé depuis la fin de la guerre.

Ce procès allait écrire ou réécrire l'Histoire.

Après qu'elle m'ait expliqué la situation, on avait essayé de me rendre présentable. Et j'avais claqué des dents tout le long, que ce soit quand des couturiers étaient venus à la clinique pour me faire des essayages. Ou quand on avait décidé de couper mes cheveux pour leur redonner un peu de vitalité et qu'à présent, j'avais un mi-long qui touchait tout juste les épaules.

Et quand ce fut l'heure de maquiller mes traits marqués par la fatigue et la dépression, je n'avais pas tenu. La douleur à l'idée de perdre mes proches était revenue, nouant mon estomac et contractant mon utérus encore sensible. J'avais supplié Ida de me donner quelque chose pour m'apaiser et elle m'avait laissé prendre une petite dose de codéine qui avait tout de suite aplati mes nerfs, mais pas assez pour me laisser lucide.

Deux heures plus tard, j'étais prête. On avait troqué mes vêtements de patiente par une blouse blanche et large pour dissimuler mon ventre, ainsi qu'une jupe cintrée de la même couleur qui descendait jusqu'aux mollets. Sans oublier des escarpins qui me serraient les pieds et me faisaient déjà suer.

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant