[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX II

Épisode 205 : Fête

Je me réveillais au petit matin avec une sensation d'oppression dans ma poitrine. La tête et les paupières lourdes, je fixais le plafond, dépourvue de force et de motivation. Ma bouche lâcha un soupir, puis un second, et un troisième avant de réaliser que cette impression de manquer d'air était dans ma tête.

La réunion avec Hanji, Jean et Mikasa avait duré jusqu'à deux heures du matin. Après avoir annoncé ma participation à la mission, Hanji m'avait regardé gravement et m'avait demandé si j'étais certaine de cette décision. Mais elle n'avait pas contesté mon choix parce qu'elle savait que mes capacités pourraient être d'une grande aide.

Nous devions subjuguer le plus de pouvoir possible.

Hanji avait ensuite demandé aux deux jeunes soldats d'essayer de recruter les autres membres de l'escouade et de trouver les guerriers restants. Puis, lorsque Mikasa avait fait part de la théorie d'Armin (le cocon de cristallisation d'Annie aurait cédé comme les murs, car ils étaient du même matériel), mon esprit avait cessé de les écouter. Je l'avais laissé divaguer et tout ce que je retenus c'était qu'ils devaient retrouver Yelena, car le colonel Magrath avait accepté de former cette alliance à condition de la ramener avec nous.

Je ne m'étais posée aucune question, les laissant discuter entre eux, et surtout parce que j'avais fini par perdre le fil de la conversation. Mais  au moment où Hanji s'était levée pour partir, j'étais sortie des couvertures en frissonnant, prête à aller avec elle.

- Nausha... ? Qu'est-ce que tu fais ? M'avait-elle demandé inquiète.

Ma bouche pâteuse avait laissé échapper un petit son de panique.

- Rivaille... Je... Je veux voir Rivaille... Tu m'as dit... Tu m'as dit qu'il... Qu'il était blessé... Laisse-moi le voir...

Je m'étais ensuite redressée pour me mettre debout et mon amie s'était précipitée vers moi. Elle m'avait alors pris par les épaules pour me forcer à m'allonger.

- Nausha... ! Repose-toi, dors ici pour cette nuit, tu ne tiens même pas sur tes jambes, tu es pâle... Et tu es en sueur !

- N-n-non... Je... Je veux Rivaille... J'ai cru qu'il était mort mais... Mais maintenant je...

Hanji m'avait regardé avec des yeux remplis de douleur et de tristesse pendant que j'essayais d'articuler et d'aligner les mots. Des mots qui se faisaient confus dans ma tête, ce qui était une preuve accablante que j'étais tout sauf en état de voyager pour la nuit. Toutefois, voyant que je ne lâchais pas prise, elle m'avait serré doucement contre elle.

- Je vais lui dire que tu te joins à nous... Il voudrait sûrement te voir en sécurité mais vu l'état actuel des choses, il ne pourra rien dire de toute façon... Alors repose-toi pour cette nuit, tu nous rejoindras demain avec l'escouade... Je prends soin de lui, fais-moi confiance... Je t'en prie... Tu dois te reposer... Nausha... Je ne veux pas te perdre aussi...!

Finalement, en entendant sa voix presque suppliante dans mes oreilles, et en sentant ses bras fermes autour de moi qui refusaient de me lâcher si je restais sur ma décision, je cédais. La gorge nouée, je l'avais laissé m'allonger et me couvrir.

Elle nous avait ensuite quitté et Mikasa avait essuyé mon front avec une serviette humide et Jean s'était assis à mon chevet.

- Des soldats-médecins sont venus en renfort, m'avait-il informé en croisant des bras, pendant que mon esprit se faisait lentement mais sûrement assommer par les médicaments. À peine venus, ils ont demandé où était leur capitaine et certains ont refusé d'aider quand ils ont appris que Frock t'avait chassé du fort... Enfin, ce que j'essaie de te dire c'est que tu n'es pas seule. Ce sale con aura beau te dégager du tableau, tu restes une figure importante pour l'Île... Ta détermination à vouloir soigner tout le monde, ta droiture, ta gentillesse, tu as impacté les esprits quand tu es devenue capitaine... Et crois-moi, ce sont des valeurs inébranlables que personne n'oubliera d'aussi tôt...