Épisode 241 : Addiction

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Chapitre exceptionnellement très long avec des coquilles.

Indication : servi chaud, à ne pas dévorer pour éviter de se brûler, mais à déguster doucement pour apprécier les saveurs. À consommer dans le calme, sans oublier de prendre de grandes respirations et de souffler avant de commencer !

Contre-indication : personnes cardiaq... Aucune.


Mes jambes m'avaient portée dans la salon, sans que je ne le veuille réellement.

C'était comme si mon cerveau avait fait abstraction de tout et que je devais intervenir. Je devais me faire entendre. Je devais lui hurler ce qu'il me faisait ressentir.

Et rien d'autre n'avait eu de l'importance.

Ni mes douleurs au bas-ventre. Ni ma robe de nuit qui ne me rendait pas présentable. Et ni la présence de Ida et de Gerda dans l'entrée, devenues invisibles à mes yeux.

Non, tout ce que je voyais... C'était lui qui leur faisait face.

Avec une colère monstre qui m'aveuglait.

Ce sentiment hideux qui déformait ma réalité et mon monde. Et ce sentiment immonde qui me faisait garder rancune.

Le concerné pivota vers moi, pas du tout surpris de me voir. Et son expression était celui du caporal qu'il avait été, fermé, immuable, ne se préoccupant plus de ce qu'autrui pouvait penser de lui.

- « Ma place n'est pas ici » ? C'est bien ce que t'as dit ?! Rugis-je, le cœur battant à mille à l'heure.

Je m'arrêtai à quelques mètres de lui, respirant comme un taureau enragé prêt se déchaîner, et un silence plat envahit le salon.

Ida et Gerda savaient que ce qui allait suivre ne les concernait pas et elles ne cherchèrent donc pas à intervenir. Mais Rivaille... Il serra des poings sur son fauteuil et tiqua, preuve que ses vieilles habitudes ne l'avaient pas quitté.

Toutefois, je dus admettre qu'il fit l'effort de calmer le ton courroucé qu'il avait eu envers Ida, quand il s'adressa à moi, et ça m'énerva davantage.

- Nausha, je suis pas utile ici. C'est trop calme. Je peux pas rester là à croiser des bras.

Je réagis au quart de tour.

Il a déformé mon corps deux fois mais quand c'est pour...

- Tu peux pas rester là ? Tu peux pas rester là avec ta femme ?! Même ça c'est trop te demander ?!

Cette fois, il me jeta un regard noir en diminuant l'écart entre nous.

- Du calme ! Et c'est pas comme si tu m'avais demandé de rester ! Je vais...

- Où est ta place si c'est pas ici alors ?!

Je le bombardais dès qu'il ouvrait la bouche et je n'arrivais pas à m'arrêter. Je n'arrivais pas à lutter contre ce feu ardent qui grandissait encore et encore dans ma poitrine à ses réponses. Je n'arrivais pas à parler normalement, comme une être civilisée, parce que quelque chose en moi me forçait à hurler.

Quelque chose en moi souffrait et voulait s'exprimer. Quelque chose en moi bouillonnait de rage. Et c'était probablement mon cœur en morceaux qui - paradoxalement silencieux ces derniers jours, s'affolait comme s'il y avait mort d'homme.

- Avec mes cadets Nausha ! Je peux pas rester là à attendre que tu descendes ces escaliers tous les jours ! Je perds mon temps ici alors que ces gosses sont dehors en train de faire le boulot que la binoclarde et moi aurions dû faire ! C'est là ma putain de place Nausha ! Pas dans cette maison ! Pas ici !

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant