Épisode 231 : Le Monde D'Après

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⚠ présence de coquilles, oupsie

Le conseil de la Haute-Autorité allait commencer mais Frederich Müller savait qu'il allait être en retard.

Cela faisait une semaine que la guerre avait pris fin.

Une semaine qu'il n'avait presque pas dormi et que la nation dont il était un de ses commandants était en train de sombrer tel un pétrolier dans la mer, difficilement sauvable, sans temps ni ressources.

Ainsi, le peu qu'il restait de Mahr allait se perdre et se noyer si les chefs en question n'étaient pas à la hauteur de ce peuple.

Mais si le monde avait pris un tout nouveau tournant et qu'il allait changer à jamais, c'était aussi ce même-monde qui était resté exactement le même, répétant les mêmes erreurs du passé, encore et encore. Les victimes d'hier étaient devenus les bourreaux d'aujourd'hui.

Et les victimes d'aujourd'hui, allaient devenir les bourreaux de demain.

C'était ainsi qu'il en avait toujours été.

Toutefois, en voyant ce si minuscule hydravion venir à leur rescousse pour arrêter le meurtrier de l'humanité, Müller avait compris que ce cycle vicieux devait prendre fin coûte que coûte. Mahr avait utilisé la haine, la vengeance, la discrimination, l'exclusion, la milice, la terreur, le massacre et maintenant le peuple-même en avait payé le prix, sans distinction. Non, le monde entier.

Ce n'était pas un groupe de soldats d'un autre pays de la coalition qui était venu en aide. C'était un groupe d'une dizaine de personne d'une île que l'Empire avait décidé de brûler jusqu'à annihilation qui les avait aidés. D'une race que l'Empire avait dominée pendant des décennies et exclue par sa propagande.

S'il ne décidait pas de changer et de mettre ses paroles en application, alors qui allait le faire ? Il était commandant, il devait donner l'exemple. C'était pour cette raison qu'il avait décidé de croire en ce groupe d'individu et aux paroles du jeune homme blond qui avait arrêté Eren Jäger.

Mais le chemin allait être extrêmement difficile, et il avait conscience qu'il marchait désormais dans une voie périlleuse qui pourrait lui coûter sa place. C'était une chose de vouloir faire ce qui lui était juste mais c'en était une autre de s'occuper d'un peuple. Et il arrivait que ces deux trajectoires ne soient pas compatibles comme maintenant.

Plus de la moitié du pays avait été littéralement piétinée, laissant seulement des débris, des ruines, des vestiges de ville... Et de la carcasse humaine.

Ceux qui avaient réussi à échapper au terrassement grâce à un quelconque moyen de transport, s'étaient désormais réfugiés dans le sud. Et ces réfugiés, on les comptait par centaines de milliers.

Si la fin de cette guerre avait mis sens dessus dessous le territoire et que les habitants pleuraient plus la perte qu'ils ne se préoccupaient des possibles descendants d'Ymir dissimulés entre eux... Il n'en demeurait pas moins que ce n'était pas l'heure à un discours de reconnaissance destiné à introduire les eldiens qui les avaient sauvés.

Il était encore bien, bien, bien trop tôt pour ça.

L'heure était à la survie et le renforcement de la sécurité nationale.

Aucun armistice ni de traité n'avait été signé pour déclarer la fin de la guerre. Cela s'était fait par le manque évident d'armement et de soldat... Mais rien ne disait qu'au-delà des frontières, des pays autrefois ennemis, moins touchés, ne porteraient pas le coup de grâce à l'Empire.

Maintenant que l'ennemi commun était mort, motif de la coalition, Mahr devait rester sur ses gardes.

- Commandant ! J'ai le rapport sur les campements qui se sont formés dans l'ouest de la ville... Et vous aviez raison. Certains sont des fugitifs eldiens qui ont réussi à s'échapper de Revelio, d'autres sont des réfugiés des pays annexés, et il y a aussi des Mahrs de l'Est. Doit-on intervenir ?

[SNK - LEVI X OC] GUERRE ET PAIX IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant